* Quid de la laïcité de l’Etat congolais consacrée dans l’article 1er de la constitution ?



La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) doit-elle participer à la gestion consensuelle de la Transition en RD Congo ? Plus simplement, doit-on avoir des délégués de l’épiscopat catholique rd congolais au sein des institutions de la transition, telle que proposée par une frange de l’Opposition ? Toute la question est là. D’ores et déjà, dans les états-majors des plateformes politiques du pays, cette question est bien loin de faire l’unanimité. Si l’opposition politique qui a fait cette suggestion la soutient mordicus, la Majorité présidentielle (MP) elle, s’y oppose à haute et intelligible voix. Dans l’un et l’autre camp, les arguments ne manquent pas.



Dans son argumentaire, l’Opposition estime que la Cenco, pour avoir piloté les pourparlers du Centre interdiocésain, a le droit de mandater ses représentants dans certaines institutions de la transition. En l’occurrence le Conseil national de suivi (CNSA), réputé structure d’appui à la démocratie. Outre le fait que la présence des Evêques sera un acte de reconnaissance pour le travail abattu, cette implication constituerait une garantie de plus pour la mise en oeuvre de l’Accord. Récompense ? Fière chandelle ? En tout cas, on ne devrait sans doute pas être loin de là. Quoi que l’on dise, les raisons avancées par l’Opposition paraissent, à certains égards, bien fondées. 



Cependant, des analystes désintéressés pensent qu’il y a des réserves de voir les évêques catholiques participer à la gestion de la RD Congo pendant la transition. La première réserve tient, selon eux, à la laïcité de l’Etat congolais consacrée dans l’article premier de la Constitution du 18 février 2006. 



Au terme de cette disposition, le constituant déclare sans équivoque que la RD Congo est un Etat laïc. Autrement dit, il n’existe pas de religion d’Etat en RD Congo. Moralité, tout Congolais est libre de pratiquer la religion de son choix. Partant de cette liberté de culte garantie, toutes les églises se valent. Par conséquent aussi, toutes les confessions religieuses ont droit à un traitement égal de la part de l’Etat. Ce dernier devant les placer toutes sur le même pied.
Par ailleurs, les mêmes analystes estiment que quand bien même l’Eglise catholique romaine serait la première confession religieuse implantée en RD Congo, à ce jour elle n’est plus la seule. Bien au contraire. Le pays compte plusieurs religions. On retrouve les protestants., les Kimbanguistes, les Salutistes et les Musulmans. A ces confessions traditionnelles s’ajoutent le phénomène des églises de réveil qui, selon certaines études, place la ville de Kinshasa en-tête des agglomérations africaines qui battent le record des églises. Chacune de ces confessions religieuses, ces églises de réveil draine des milliers et des centaines de fidèles.




 La retombée incontestable de cette religiosité ambiante, est que l’ancrage sociologique actuel de l’Eglise catholique n’est plus le même qu’il y a trois ou quatre décennies. C’est donc, cette réalité sociologique que des observateurs considèrent comme la deuxième réserve, quant à la proposition de la présence des délégués de l’Episcopat catholique congolais dans les institutions de la transition. Ce n’est pas tout. 



UN MELANGE DE GENRES ?
Ici comme ailleurs, la politique est l’un de rares domaines où tous les coups sont permis. Y compris des coups sales. Voilà pourquoi, certaines langues n’hésitent pas à qualifier la politique comme amorale. 




De ce point de vue, plus d’un analyste pense que la présence de l’Eglise catholique dans les institutions politiques risque de désacraliser le magistère. Accepter que les évêques participent à la transition, serait aussi accepter que la rue les traite et les critique ouvertement comme elle le ferait avec un laïc engagé dans la politique. 




En tout cas, Mgr Laurent Monsengwo Passinya en sait quelque chose. Président de la Conférence nationale souveraine en 1992, il n’ignore pas toute la saloperie déversée sur lui. Président du Haut Conseil de la République-Parlement de transition (HCR-PT), pendant la transition " mobutienne ", Mgr Laurent Monsengwo n’oublie pas non plus, combien il fut vilipendé par l’Opposition. Ce prélat en rappelle aux souvenirs des Zaïrois d’alors, la marche de l’Union sacrée de l’Opposition radicale (USOR) organisée contre lui.




 Des vérités historiques qui n’échappent sans doute à personne.
En tout état de cause, les avis de nombreux analystes convergent. Tous soutiennent que la présence de l’Eglise au sein des institutions serait un mélange de genres. " L’Eglise doit conserver sa neutralité et demeurer cet arbre feuilli au milieu du village, sous lequel toute la population trouve refuge pendant de forte chaleurs ", concluent-ils.
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