«Le Gouvernement de la République Démocratique est pleinement conscient que les premières solutions durables aux problèmes sécuritaires sont d’abord, de type politique et communautaire. C’est pourquoi, nous privilégions à Kinshasa, au Tanganyika, dans l’espace Kasaïen et dans le Kongo Central, des rencontres avec la notabilité et les forums intercommunautaires », a déclaré en substance, hier, dimanche 19 février 2017, au 9ème niveau du Pullman Grand Hôtel Kinshasa, M. Emmanuel Ramazani Shadary, Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, en présence de Lambert Mende Omalanga, Ministre de la Communication et des Médias et du Vice-Ministre de l’Intérieur, M. Basile Olongo. D’autres responsables des services attitrés en matière de sécurité ont été, eux aussi, associés à cette sortie médiatique musclée qui avait, apparemment, pour but, de fixer, une fois pour toutes, l’opinion sur l’état de la sécurité sur l’ensemble du territoire et, surtout, sur les affaires de Ne Muanda Nsemi à Kinshasa et au Kongo Central, des milices de Kamuina Nsapu dans le Grand Kasaï et des conflits communautaires engagés entre les Batwa et les Bantu, dans l’espace de Tanganyika, une des quatre nouvelles provinces nées du démembrement, dans l’ex-Katanga.

Kongo Central et de Kinshasa

Emmanuel Shadary n’a pas hésité, un seul instant, à entrer dans le vif du sujet. D’où, il a abordé le thème de la situation sécuritaire dans les provinces du Kongo Central et de Kinshasa. Selon lui, en effet, ce sont les partisans de parti politique dénommé BUNDU DIA MAYALA, issu de la transformation du mouvement politico-religieux BUNDU DIA KONGO, qui ont provoqué des troubles sanglants dans la province du Kongo Central, du 22 au 24 janvier et le 3 février 2017, plus précisément à Kimpese, Luozi, Kisantu, Lukala et Mbanza-Ngungu.

En exégète, Emmanuel Ramazani Shadary est revenu à l’origine de ce conflit persistant.

Il a souligné que dans cette affaire de Bundu dia Mayala, il s’agit d’un problème de famille, d’une affaire sentimentale qui inclut le Député national, élu de Kinshasa, Ne Muanda Nsemi et le Vice-Ministre des ITPR, qui se présente à ce jour, comme un problème d’Etat.

Il a même confirmé que la vérité de ces faits déclencheurs, est d’une banalité qui tranche, pourtant, avec la gravité de leur violence et le niveau de leur barbarie.

S’agissant de Ne Muanda Nsemi, Emmanuel Shadary a indiqué que les forces de l’ordre qui encerclent jusqu’à maintenant, sa résidence de Haute Tension, vers le Rond-point Sakombi, sur Benseke, dans la commune de Ngaliema, lui donnent encore une chance et l’invitent à se mettre à la disposition de la Justice, pour répondre de ses actes, sans dégâts inutiles.

Situation du Grand Kasaï

Il a expliqué que ce mouvement Kamuina Nsapu a mûri dans le secteur de Ditabayi et dans le territoire de Dibaya. Puis, il s’est étendu aux territoires voisins de Tshikapa, dans la province du Kasaï et, à Kabeya Kamwanga et Miabi au Kasaï Oriental, en causant des morts et désolation, jusqu’au point d’atteindre Mwene-Ditu, au Lomami.

Par ailleurs, il a aussi dit que le développement tentaculaire de ce phénomène, a pris de nombreuses formes comprenant : le Kamuina Nsapu dit original constitué des adeptes initiés de Kamuina Nsapu, lui-même, le Kamuina Naspu des bandits et des criminels ainsi que d’autres repris de justice recourant à des pratiques magiques (Tshiziba) pour se rendre invulnérables, le Kamuina Nsapu culturel des prétendants malheureux à la succession à divers postes du pouvoir coutumier et des Groupements voisins et le Kamuina Naspu politique constitué des opérateurs politiques récupérant ce phénomène comme fonds de commerce, en remettant de l’argent et d’autres pièces de violence, à ces jeunes gens, apparemment, instrumentalisés et drogués.

Certains acteurs politiques, tapis dans l’ombre, seraient, à son avis, à la base de tels actes. Mais, en revanche, le Gouvernement congolais n’abandonnera sa politique de gestion responsable de tous les incidents sécuritaires, en faisant appel notamment, à des enquêtes administratives et judiciaires, pour le maintien de l’ordre public, la sécurité des personnes et de leurs biens.

Tanganyika

Les bantu (Balubakat) et les Pygmées, dans la Province du Tanganyika, sont à couteaux tirés. Plusieurs causes de cette combustion communautaire surgissent. Il s’agit de la réclamation des terres propres aux pygmées, la nomination de leurs propres Chefs des Groupements et Secteurs ainsi que des Administrateurs des Territoires, la Construction des infrastructures de base (écoles et hôpitaux propres à eux) et, enfin, la Réclamation sans délai, des mariages mixtes par les «pygmées» consistant, pour eux, d’épouser les filles «bantu» comme ceux-ci épousent les leurs. Il a, toutefois, rassuré qu’une convocation du forum s’ouvrira cette semaine à Kalemie, pour analyser les revendications des uns et des autres et d’envisager les pistes de solutions susceptibles de réinstaurer la paix durable entre les deux communautés.

St Dominique, Grand séminaire de Malole …saccagés

Visiblement affecté, le VPM Emmanuel Ramazani Shadary ne pouvait clore son propos, sans évoquer, devant les médias, deux sujets d’actualité dont primo, la circulation sur les réseaux sociaux d’un film attribuant aux Fardc des crimes atroces et secundo, les actes de vandalisme perpétrés aux premières heures de ce dimanche, 19 février, à l’église Saint Dominique, dans la Commune de Limete, à Kinshasa.

Dans sa version des faits, il rapporte qu’une bande d’une vingtaine de personnes, militants prétendument de l’Udps, ont provoqué ces incidents dans cette paroisse aux alentours de 5 heures du matin, jusqu’au niveau de profaner le tabernacle en saccageant l’autel, la statue de la Sainte Vierge Marie.

Il a profité de cette occasion, pour parler d’incidents similaires qui ont eu lieu, ce samedi 18 février 2017, au Grand séminaire de Malole de Kananga dans le Kasaï Central où des miliciens de Kamuina Nsapu ont envahi cet établissement d’enseignement supérieur et l’ont, littéralement, saccagé jusqu’au point de brûler tous les biens des formateurs.

Toutefois, la forte contre-offensive militaire, a permis, dit-il, de pourchasser ces malfaiteurs. Sous forme imagée, il a lancé un message fort. Ramazani a recouru à un adage ancestral disant : «l’oiseau a oublié le piège, mais le piège se souvient de l’oiseau».

Réflexion

Il a, enfin, exhorté le 4ème pouvoir qui est la presse et, surtout, la presse dite nationale qui maîtrise parfaitement les problèmes de la RD. Congo, à pouvoir jouer son rôle, en vue d’apporter sa contribution au sujet de toutes les questions nationales qui intéressent le pays. Il a aussi invité la presse Congolaise qui est organisée de se mettre autour du Ministre de la Communication et des Médias, pour réfléchir sur un thème simple : «Comment communiquer pour amener la paix dans cette partie du Territoire National ?». Car, selon lui, cette réflexion aiderait à éviter, à l’avenir, d’autres victimes.

La Pros.



REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’INTERIEUR ET SECURITE

CABINET DU VICE-PREMIER MINISTRE



COMMUNICATION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE VICE-PREMIER MINISTRE, MI

NISTRE DE L’INTERIEUR ET SECURITE SUR LA SITUATION SECURITAIRE A KINSHASA, AU KONGO CENTRAL, DANS LES KASAÏ, DANS LE TANGANYIKA

Kinshasa, le 19 février 2017



Mesdames et Messieurs de la Presse,

Avant toute chose, je tiers à vous remercier vivement d’avoir accepté notre invitation de ce jour. Vous avez été contactés par mes services pour vous enquérir de la situation sécuritaire qui prévaut dans coins de la République, à savoir Kinshasa et le Kongo Central, l’espace Kasaïen et le Tanganyika, notamment. Ces provinces étant aujourd’hui sous les feux de l’actualité, il me semble légitime à la presse que vous êtes, de chercher à obtenir la bonne information, auprès des autorités habilitées à la fournir. Et c’est pourquoi il est était de mon devoir de vous inviter pour qu’à travers vous l’opinion soit parfaitement bien éclairée.

de la situation dans le Kongo Central et dans la ville de Kinshasa
Les partisans du parti politique dénommé BUNDU DIA MAYALA, issu de la transformation du mouvement politico-religieux BUNDU DIA KONGO, ont provoqué des troubles sanglants dans la province du Kongo Central, du 22 au 24 janvier et le 3 février 2017, particulièrement dans les agglomérations de Kimpese, Luozi, Kisantu, Lukala et Mbanza-Ngungu.

Ces jeunes gens droguées et endoctrinés à souhait ont ravi des armes aux forces de l’ordre, bloqué le trafic sur la Nationale N° 1, blessé des agents de l’ordre à l’arme blanche et à l’arme à feu, organisé des expéditions punitives contre les biens du Vice-Ministre Mantezolo, dont la résidence, la boulangerie et la radio ont été pillées et saccagées. Des postes de police et des véhicules de privés ont aussi été vandalisés.

Les dégâts humains se sont élevés à 7 morts (dont un policier et 6 militants BDM), 25 blessés (dont 19 policiers et 6 partisans BDM).

L’autorité publique a rapidement pris toutes les dispositions requises pour rétablir l’ordre public, normaliser la circulation sur la Nationale N° 1, procéder à l’arrestation de fauteurs de troubles, récupérer les armes arrachées des mains des agents de l’ordre, assurer la prise en charge des blessés et organiser l’inhumation des victimes, après identification et concertation avec leurs familles.

Mesdames et Messieurs,

Comment expliquer l’irruption de cette folie meurtrière, après quelques années d’hibernation du mouvement BUNDU DIA KONGO, son semblant de mutation en parti politique et la participation de ses membres à des débats politiques en cours ?

La vérité des faits déclencheurs est d’une banalité qui tranche pourtant avec la gravité de leur violence et le niveau de leur barbarie. Une affaire de famille, mieux une affaire sentimentale, est devenue un problème d’Etat.

En effet, c’est depuis décembre dernier que monsieur Ne Muanda Nsemi, député national décide et annonce d’épouser une amie à sa femme et prophétesse inspiratrice de sa propre spiritualité. Cette acte de haute trahison de leur « spiritualité » a choqué plus d’un au sein de Bundu dia mayala qui considéraient leur gourroux comme un demi-dieu qui malheureusement se laissa entrainé dans les sentiments charnels contraires à ses propres enseignements et doctrines.

Le premier à constater la trahison, c’est bien Monsieur Mantezolo Papy, premier personnage proche de Ne Muanda Nsemi, Vice- président du parti, et beau- frère à Ne Muanda Nsemi et Vice- président des ITPR.

Piqué au vif, le député Ne MuandaNsemi a décidé de sévir en demandant au Chef du parti de démissionner du poste qu’il occupe au Gouvernement. Prenant sa liberté, le beau-frère a choisi de démissionner du parti, de dénoncer, sur la place publique, les frasques du chef spirituel et de préserver la moralité.

C’est suite à cette dénonciation que des partisans ont été envoyés en expédition punitive contre les biens de leur ancien chef, désormais tombé en disgrâce, et que le conflit familial s’est mué en trouble à l’ordre public, puis en échauffourées avec les forces de l’ordre, et en menées subversives.

Pour habiller ses actes, le député national Ne Muanda Nsemi a renoué avec ses vieux discours xénophobes, des appels à la désobéissance, dont le comble de l’ignominie aura été une déclaration proférant des attaques à l’encontre de la personne du Chef de l’Etat, et invitant différentes communautés de notre pays à s’engager dans une rébellion contre les institutions légalement établies.

Face à cette évolution préoccupante, j’ai organisé, en date du 7 février 2017, une rencontre avec la notabilité de la province du Kongo Central, toutes tendances confondues. La notabilité a rejeté les déclarations du député Ne Muanda Nsemi et condamné ses propos irrévérencieux et xénophobes. Elle a aussi exprimé ses regrets pour les outrages visant le Chef de l’Etat. Elle a enfin adressé au peuple Ne Kongo des appels à la tolérance et à la cohabitation pacifique avec toutes les autres communautés congolaises.

Mesdames et Messieurs,

Les propos d’accalmie ont sorti le député Ne Muanda Nsemi de ses gonds. Il a alors réuni ses partisans et ses lieutenants, puis convoqué ses adeptes de différents coins du Kongo Central, à venir à Kinshasa, sous le couvert d’une campagne de prières et de spiritualité. C’est au cours de cette campagne de plus ou moins 30 personnes qu’il a annoncé qu’il allait organiser une attaque et frapper la ville si le Kongo central n’était pas proclamé pays indépendant appartenant aux seuls Ne kongo, sans Muluba, Muswahili, Mungala et Mutu ya Bandundu.

Le 13 février 2017, vers 15H, dans sa résidence secondaire, sise n° 22, av. Bosenge, Commune de Ngiri-Ngiri dans la ville de Kinshasa, des partisans du député Ne Muanda Nsemi agressent les dissidents proches de Mantezolo considéré comme traitre. Des voisins alertent alors la police du quartier, qui se rend sur les lieux et subit des attaques de la part de ces adeptes totalement drogués et exaltés, qui brandissent des armes blanches et des armes de guerre. La police leur arrachera 4 AK47 et 1 Uzi.

Dans la foulée des incidents survenus à Ngiri-Ngiri, la résidence principale du député Ne Muanda Nsemi au n° … av Haute Tension, dans la Commune de Ngaliema, va connaître une agitation similaire.

Un voisin, dont le seul péché était de parler swahili, a vu son véhicule vandalisé. Des passants parlants tshiluba ont aussi été agressés. La police est arrivée et a fait face à des altercations. Deux jeeps de la police ont été incendiées sur le champ.

C’est alors que la police a établi un siège autour de cette résidence. Il a été procédé à l’arrestation de 22 personnes dont 8 blessés graves. La CICR a eu accès à la résidence dès le lendemain 14 février pour assurer les premiers soins aux blessés, tous surpris de découvrir qu’ils n’étaient guère invulnérables.

Jusqu’à ce jour, la police encercle la résidence, de manière à ne laisser sortir que des personnes qui se rendent et à éviter que des opérations de vengeance ne soient menées à l’encontre de paisibles citoyens.

Voilà une affaire à suivre, surtout sur le plan judiciaire.

Mais, d’ores et déjà, nous pouvons noter la forte mobilisation de la notabilité ne Kongo, qui désapprouve les actes de barbarie et de folie qui détruisent leur Province et portent atteinte à leur culture de paix et de convivialité.

Il n’a cependant pas manqué l’une ou l’autre voix discordante, dans cet aréopage de consensus. Ainsi, tel autre élu a cru bon de récupérer les actes de violence et les paroles d’intolérance, au motif, qu’il se serait agi de canaux d’expression des frustrations communautaires, sans se rendre à l’évidence non seulement que le conflit avait une origine familiale et que jamais une communauté ne devrait se reconnaître dans les paroles de quelqu’un pour qui elle demande un traitement médical. Nous ne revenons pas ici aux tracts appelant la xénophobie et l’autonomie du Kongo central. Tracts jetés à Boma et dans certaines communes de Kinshasa, Ngaba, Makala, notamment.

Le Phénomène KamuinaNsapu dans l’espace kasaïen
Mesdames et Messieurs,

Qu’en est-il de la situation dans l’espace kasaïen, dans les provinces du Kasaï, du Kasaï Central, du Kasaï Oriental, voire de Lomami ?

Il vous souviendra, en effet, qu’en date du 12 janvier 2017, j’ai eu à répondre à une question d’actualité que m’avait adressée le Député National Martin Kabuya, élu de Dibaya, sur ce phénomène.

Laissez-moi juste vous rafraîchir brièvement la mémoire sur ce que j’avais déjà dit et vous apporter quelques éléments nouveaux en rapport avec la gestion qui s’en est suivie.

Suite à des incompréhensions entre les services de l’Etat Mr JP Nsapu Mpandi et depuis avril 2016, ce dernier ressortissant du village Kamuina Nsapu, Groupement Bajila Kasanga, Secteur de Dibatayi, Territoire de Dibaya, Province du Kasaï Central, a levé une milice, qui s’est illustrée par des actes d’hostilité au pouvoir par la mise à sac des symboles de l’Etat, le recrutement d’enfants mineurs d’âge, l’érection de barrières, les fouilles systématiques des passants, l’insurrection armée contre les forces de l’ordre, etc.

Après avoir sévi dans le secteur de Dibatayi et dans le Territoire de Dibaya, ce mouvement s’est étendu aux Territoires voisins de Tshikapa en Province du Kasaï et à Kabeya Kamwanga et Miabi au Kasaï Oriental, en semant inutilement mort et désolation, jusqu’à atteindre Muene-Ditu au Lomami.

Dans le cadre de la recherche des solutions, il a été fait recours à :

Des missions de bons offices ;
Le rétablissement de l’ordre public par la police et l’Armée, suite à des attaques à mains armées, avec des armes de guerre et des armes de chasse ;
Des arrestations de miliciens et autres chefs de bandes ou seigneurs de guerre ;
J’ai aussi organisé récemment des rencontres avec la notabilité du Kasaï (a. Députés nationaux et Sénateurs b. Députés provinciaux et Gouverneurs de province c. membres du Gouvernement central, Notables et Chefs coutumiers).
Il a été noté le développement tentaculaire du phénomène, qui depuis lors a pris plusieurs visages comprenant :

Kamuina Nsapu original constitué des adeptes initiés de Kamuina Nsapu lui-même ;
Kamuina Nsapu des bandits et des criminels ainsi que d’autres repris de justice recourant à des pratiques magiques (Tshizaba) pour se rendre invulnérables ;
Kamuina Nsapu culturel des prétendants malheureux à la succession à divers postes du pouvoir coutumier des Groupements voisins ;
Kamuina Nsapu politique constitué des opérateurs politiques récupérant ce phénomène comme fonds de commerce en remettant argent et autres pièces de violence à ces jeunes gens.
A ce jour, la situation dans le Kasaï-Oriental et le Kasaï est maîtrisée et est donc sous contrôle, peut- on croire le Chef de l’Exécutif Provincial pour.

Par contre, au Kasaï-Central, la récupération politicienne du phénomène « Kamuina Nsapu » est telle que toute la Province dans tous les 05 Territoires et la Ville de Kananga connait presque chaque jour des provocations de ces jeunes drogués et instrumentalisés.

A ce stade, plusieurs armes de guerre sont détenues par cette milice de « Kamuina » à plusieurs facettes.

Après les contacts pris avec différents acteurs ici à Kinshasa, nous envisageons des solutions politiques, coutumières et humanitaires sur terrain, et militaires si les armes ne sont pas rendues de manière pacifique en vue d’une paix durable dans cette partie du Territoire National.

C’est ici l’occasion d’évoquer les images qui circulent sur les réseaux sociaux et qui présentent des atrocités attribuées aux FARDC engagées contre les miliciens opérant sous le label de Kamuina Nsapu. Le Ministre de Communication et Médias a déjà publié un communiqué faisant le point sur ce film manifestement monté pour discréditer nos Forces armées et discréditer le Gouvernement de la République.

Depuis les opérations engagées dans le secteur le 21 décembre 2017, il aura fallu près d’un mois pour concocter ce lynchage médiatique, dont certains opérateurs politiques font aujourd’hui leurs choux gras, à travers des communiqués tonitruants, dans lesquels ils livrent aux gémonies le Gouvernement.

Sans céder à l’hystérie, le Gouvernement continuera sa politique de gestion responsable de tous les incidents sécuritaires, à travers des mécanismes appropriés, notamment ceux qui font appel à des enquêtes administratives et judiciaires.

Le conflit entre les communautés Bantu Balubakat et les Pygmées dans la Province du Tanganyika
Dans la Province du Tanganyika, tout comme ailleurs à travers le territoire national, les communautés Pygmées et celles Bantu ont toujours vécu en harmonie et de manière complémentaire. Mais, depuis ces dernières années, à Mambasa comme à Nyunzu, des Ong, qui prétendent militer pour la cohabitation pacifique entre les peuples de la RDC, sont passées distiller la haine entre les Bantu et les Pygmées, en prônant, un processus d’émancipation violente et empreinte d’intolérance.

C’est ce qui s’est passé dans le Tanganyika et qui se solde aujourd’hui à travers le développement d’une haine sans pareille entre Bantu et Pygmées

Les affrontements entre ces deux communautés ont surgi dans un contexte marqué par la réduction des opportunités économiques, du fait de la surexploitation de la pêche et de la chasse, pendant les guerres qui ont endeuillé la région. Des pygmées, appelés depuis PERCI (personnel civil), avaient appuyé nos Forces armées contre les envahisseurs, puis contre les seigneurs de guerre. Après le retour de la paix, certains Bantu voulaient les maintenir en état d’infériorité n’ont pas compris que les temps avaient changé et qu’il fallait accéder à certaines demandes d’émancipation formulées par ces compatriotes.

Quelles sont les causes de cette déflagration communautaire ?

1° Réclamation des terres propres aux « pygmées » ;

2° Nomination de leurs propres Chefs de Groupements et des Secteurs ainsi que des Administrateurs des Territoires. Bref, un élan d’émancipation ;

3° Construction des infrastructures de base (écoles et hôpitaux propres à eux) ;

4° Réclamation sans délai de mariages mixtes par les « Pygmées » d’épouser les filles « bantu » comme ceux-ci épousent les leurs.

Conséquences de ces troubles et dispositions urgentes
Au moment où notre pays est résolument engagé sur la voie de l’organisation des élections, par la CENI, les provinces touchées par des troubles graves subissent aussi des perturbations majeures qui compromettent les opérations d’enrôlement des électeurs. Des masses de déplacées ne peuvent pas s’enrôler ou vont s’enrôler dans des circonscriptions autres que celles de leurs lieux de résidence habituelle. La situation se normalise de plus en plus à Nyunzu, Manono et Kabalo pendant que des efforts sont en cours par le rétablissement total de l’ordre public à Moba, alors que la Province organise un grand forum d’ici le mardi prochain (le 22 février 2017) pour régler ces conflits intercommunautaires.

Mesdames et Messieurs de la Presse,

Le gouvernement de la République est pleinement conscient d’une chose, à savoir que les premières solutions durables à ces problèmes sont d’abord de type politique et communautaire. C’est pourquoi nous privilégions à Kinshasa, au Tanganyika, dans l’espace kasaïen et dans le Kongo Central, les rencontres avec la notabilité, les forums intercommunautaires.

Les solutions de type militaire ou policier constituent seulement des appuis pour la sauvegarde d’un climat propice à la concertation et au dialogue. De même, les solutions judiciaires sont appelées au secours pour garantir la justice et la paix.

Mesdames et Messieurs de la Presse,

Mais pour le moment, les espoirs pour une solution pacifique dans l’espace Kasaïen reposent sur l’implication des originaires et à la conscientisation des tireurs des ficelles bien identifiés qui rencontreront la justice sur leur chemin s’ils ne renoncent pas à leur entreprise macabre.

Quant au cas de Ne Muanda N’semi à ce jour, retranché dans sa résidence de Ma Campagne dans la Commune de Ngaliema, les forces de l’ordre lui donnent encore la chance de se rendre pour éviter les dégâts et se mettre à la disposition de la Justice pour répondre de ses actes.

Pour le Tanganyika, le Gouvernement entend organiser dans les jours qui viennent, une rencontre de deux communautés pour analyser les revendications des uns et des autres et envisager les pistes de solution susceptibles de réinstaurer la paix durable entre les deux communautés. C’est la raison de la convocation du forum qui s’ouvre la semaine prochaine à Kalemie.

Mesdames et Messieurs de la Presse,

Si j’avais déjà évoqué la circulation sur les réseaux du film accusant les Farces de crimes atroces, je ne saurais clore cette communication sans évoquer les actes de vandalisme perpétrés ce matin dans la paroisse saint Dominique dans la Commune Limete/Ville de Kinshasa. Une horde d’une vingtaine de personnes, prétendument militants de l’UDPS, ont fait irruption dans cette paroisse vers 5h du matin et ont profané le tabernacle et tout saccagé : l’hôtel, la statue de la Vierge Marie et les bancs. Ils ont ainsi mis en exécution les menaces proférées depuis la veille contre les installations et édifices de l’Eglise catholique, en citant nommément les églises et les écoles.

Des incidents similaires venaient d’avoir lieu, hier samedi 18 février 2017, au Grand Séminaire Malole de Kananga dans le Kasaï Central. Les miliciens Kamuina, qui avaient occupé cet établissement d’enseignement supérieur, ont saccagé les installations, brûlés les biens des formateurs. Il a fallu une action forte de l’armée pour les en déloger. Nous condamnons avec la dernière énergie tous ces actes barbares contraires aux principes démocratiques.

Nous sommes pleinement conscients de la gravité de la situation et nous n’entendons pas se faire distraire par la fausse compassion des tireurs de ficelles, nous connaissons bel et bien tous les opérateurs politiques et autres qui s’activent à instrumentaliser les conflits communautaires. Ils auront à répondre de leurs forfaits le moment venu ; car, comme dit la sagesse ancestrale, l’oiseau a oublié le piège, mais le piège se souvient de l’oiseau.

Je ne saurais non plus terminer mes propos sans exhorter au 4e pouvoir qui est la presse, surtout la presse nationale qui maîtrise mieux nos problèmes, de jouer son rôle, d’apporter sa contribution dans toutes ses questions nationales qui nous intéressent tous. J’exhorte dans ma vision d’aborder les questions publiques, j’exhorte la presse congolaise qui est organisée, avec la collaboration du Ministre des Médias de réfléchir sur un thème simple : « comment communiquer pour amener la paix dans cette partie du Territoire National ». Votre réflexion aiderait le pouvoir public et nous aiderait tous à éviter d’autres victimes.

Merci de votre aimable attention.

Encore une fois merci.
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