Comme annoncé dans les médias le dernier week-end, le président de la
Conférence Episcopale Nationale du Congo (Cenco), Mgr Marcel Utembi, a
présenté hier mardi 2017, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, son
rapport sur la crise politique et la situation sécuritaire en
République Démocratique du Congo. S’agissant de la situation
politique, il a accusé la classe politique, et principalement la
Majorité Présidentielle et le Rassemblement, d’être à la base de la
prolongation de l’impasse politique à travers des manœuvres de blocage
de l’Accord du 31 décembre 2016 et de l’Arrangement Particulier qui
devrait sous-tendre sa mise en œuvre.
Il a déploré, à haute voix, le manque de volonté politique pour la
mise en œuvre du compromis politique devant déboucher sur la mise en
place d’un gouvernement de transition, lequel devrait conduire le
peuple congolais aux élections, en priorité présidentielle,
législatives nationales et provinciales, avant la fin de l’année en
cours.
Aussi a-t-il exhorté la Communauté internationale, à travers le
Conseil de Sécurité des Nations Unies, à maintenir, voie accentuer les
pressions sur les acteurs politiques, toutes tendances confondues,
afin de les contraindre de résoudre rapidement leurs divergences.
Pour ce qui est de la situation sécuritaire, Mgr Utembi a exprimé sa
vive inquiétude face à la généralisation des foyers d’insécurité à
travers le territoire congolais, avec comme épicentre de l’heure,
l’espace du Grand Kasaï.
Dans le souci d’anticiper sur les flambées de violences à venir,
surtout en raison des turbulences politiques, il a souhaité le
prolongement du mandat de la Monusco et le renforcement de ses moyens
d’intervention sur le terrain en vue de sécuriser réellement les
populations civiles.
On rappelle que le Conseil de Sécurité devrait entendre aussi les
sons de cloche du gouvernement, dont une délégation conduite par le
ministre des Affaires Etrangères, Léonard She Okitundu, séjourne
également à New York, ainsi que des délégués de différentes
sensibilités de l’Opposition. On signale que la semaine dernière, des
délégués des mouvements citoyens tels que Lucha et Filimbi, ainsi que
de la Société civile, ont donné aussi leur lecture du climat politique
et sécuritaire qui prévaut en République Démocratique du Congo. Ces
derniers ont particulièrement focalisé leurs explications sur la
montée des violations des droits de l’homme, le risque de « glissement
» du processus électoral et la remise en question de l’alternance
démocratique dans cet Etat d’Afrique Centrale.
Kimp