Le rôle de la CENCO dans le processus en cours continue de faire débat. Analysant les faits et gestes de la médiation, le porte-parole de la MP, André-Alain Atundu, dans une tribune signée le mercredi 22 mars, estime que l’Episcopat catholique chercherait à " tirer profit de la rente de sa mission de bons offices pour entrer en politique par effraction. " Ce que le porte-parole de la MP trouve " moralement indécente. " S’agit-il d’un cas d’abus de position dominante ou d’une version édulcorée du plan B qu’ils menacent de mettre à exécution en cas d’échec des échanges directs », se demande-t-il.
Lire ci-dessous, la tribune signée André Alain-Atundu.
Au fur et à mesure que les échanges directs du Centre Interdiocésain amorcent leur atterrissage en douceur, apparaît comme confusément aux confins de l’horizon politique la question du sort de la CENCO à l’issue de ces tractations.
A la façon normande, je serais tenté de répondre que la mission de la CENCO prend fin à la remise de leur rapport au Président Joseph KABILA KABANGE après la signature de l’Arrangement particulier.
Réponse logique s’il en est mais qui est loin de répondre à la vraie préoccupation contenue et exprimée par cette question apparemment naïve.
L’expression exacte et idoine de cette question serait plutôt " quel rôle réserver à la CENCO dans la structure mise en place dans le cadre de l’Accord du 31 décembre 2016 et de l’Arrangement particulier".
Aspiration, peut-être ou même certainement, légitime de la part de leurs auteurs ou des adeptes d’une telle perspective.
Mais présentée en ces termes, cette aspiration pose de façon cruciale et critique une question éthique fondamentale.
Etait-ce la finalité de la mission de bons offices que le Président Joseph KABILA KABANGE a confiée aux Evêques de la CENCO ?
De toute évidence et en bonne logique, non.
En effet, le fondement de la volonté du Président de la République se trouve dans le fait moralement certain que la CENCO n’est pas politiquement intéressée, n’a pas de parti pris et n’a aucune ambition de ce genre. Et donc, la CENCO était le parfait prototype de facilitateur pour ce genre de dialogue.
Sur le plan purement catholique, ce devoir confié par le Chef de l’Etat aux Evêques de la CENCO est comme une mission de miséricorde divine. Cette perception semble avoir été partagée et acceptée par toutes les parties prenantes sans réserve particulière quelconque.
C’est pourquoi, tous les Délégués sans exception trouvent logique et acceptable le rituel catholique de commencer les travaux par la prière dite par l’Evêque Président des céans non au nom de l’œcuménisme mais au nom de l’Eglise catholique.
Par conséquent, cette pratique, autant que leur mission, se situe dans la logique eschatologique de "Misericordiae vultus " où le Pape François affirme que " Dans la miséricorde, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout entier, pour toujours, gratuitement et sans rien demander en retour.
... Il vient à notre secours lorsque nous l’invoquons "...
Mais... " sans tomber dans l’indifférence qui humilie, dans l’habitude qui anesthésie rame et empêche de découvrir la nouveauté, dans le cynisme destructeur " (in misericordiae vultus).
D’autre part, sur un plan purement humain, cela signifierait qu’ils voudraient tirer profit de la rente de leur mission de bons offices pour entrer en politique par effraction. Tentative moralement indécente. S’agit-il d’un cas d’abus de position dominante ou d’une version édulcorée du plan B qu’ils menacent de mettre à exécution en cas d’échec des échanges directs.
Dans tous les cas, se posent alors de façon lancinante deux types de questions :
- Pourquoi cette discrimination à l’égard des autres confessions religieuses ou même de la-Société Civile dont la CENCO fait partie ?
- La deuxième question concerne la problématique de la laïcité de la République Démocratique du Congo au risque de mettre l’Accord en porte à faux avec la Constitution et la nature même de l’Etat.
Tous bien considérés, particulièrement en cette période de carême, un tel appel ressemble moralement à la tentation de Jésus dans le désert en faisant miroiter la vanité des vanités, c’est-à-dire, la puissance du Monde, au regard du Royaume des deux.
Pour ma part, je ne doute pas un seul instant que, comme Jésus à Satan, les Evêques de la CENCO commanderont à ces sirènes tapis à New York ou ailleurs, qui les poussent dans cette voie par un " VADE RETRO " autoritaire ce que dans une lecture libre nous pouvons traduire par " Pas question ! Laissez-nous nous occuper du salut de rame après vous avoir donné la preuve de la miséricorde de Dieu. "
Une telle attitude serait une réponse adéquate aux contestations de leur propre composante voire de certains de la classe politique avant qu’elles ne fussent nées.
Ce serait enfin, aussi, la preuve évidente de la sagesse divine sinon christique " Laissez à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César ".
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