En séjour dans le Sud-Kivu, le président de l’UNC a appelé la population à s’enrôler pour « sanctionner des politiciens qui ont fait des fausses promesses ». Concernant la nomination de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre, Vital Kamerhe estime que c’est au peuple de juger. Mais néanmoins que l’accord du 31 décembre a été appliqué.
Le président de l’Union pour la Nation (UNC), Vital Kamerhe est arrivé à Goma le vendredi 7 avril 2017. De l’aéroport de Goma jusqu’au stade Afya, lieu du meeting, il a été ovationné par une foule des militants. Ceux-ci l’ont contraint à marcher à pied de l’aéroport jusqu’au stade. La ville a connu des grands moments d’embouteillages. Le stade qui comprend deux terrains de football était plein de monde. Partout dans la ville, on pouvait apercevoir des gens habillés aux couleurs de l’UNC, le rouge et blanc.
" LE NORD-KIVU EST TOUJOURS MON FIEF "
"Cette foule est un démenti à tous ceux qui disent que Vital a perdu l’Est, la population l’a désavoué " s’est exclamé Vital Kamerhe qui avoue avoir eu un peu peur avant son arrivée. "C’est toujours mon fief", assure-t-il. Avec une délégation composée des ressortissants de toutes les zones linguistiques du pays, la population s’est sentie honorée. Chaque membre de la délégation d’est exprimée dans son dialecte créant ainsi une symbiose avec les populations de différentes ethnies venues l’accueillir.
Dans un meeting aux allures de campagne électorale, car ces militants scandaient président en 2017, il a pris la parole pour expliquer aux populations les raisons de son séjour. Kamerhe a d’abord remercié et félicité la population pour son enrôlement massif. " C’est grâce aux élections que nous aurons une alternance pacifique ", a-t-il indiqué. Tout le monde doit soutenir les efforts de la CENI. La carte d’électeur vous donne le pouvoir de voter, d’être voté mais aussi l’occasion de détenir une carte d’identité provisoire.
Abordant les questions politiques, il a justifié sa participation au premier dialogue de la cité de l’Union africaine. "Certains m’ont condamné et sont même venus vous dire que j’ai trahi. Non, il ne s’agit pas d’une trahison. On savait tous que les élections étaient intenables en 2016. Alors comme un leader visionnaire, j’ai préféré la voie du dialogue pour une alternance pacifique au lieu de la voie de la violence dont l’issue n’est jamais connue". Tout changement doit être contrôlé pour éviter qu’un aventurier ne prenne le pouvoir et rater ainsi l’espoir de l’alternance.
METTRE FIN A LA GUERRE ET AUX CONFLITS ENTRE COMMUNAUTES
Vital Kamerhe a fustigé la persistance des guerres à l’est du pays et son cortège des morts. "Nous avons demandé au gouvernement de changer le commandement des opérations, de muter ailleurs les anciens miliciens intégrés dans les FARDC et de juger sur place les criminels et quelques personnes déjà arrêtées comme complices de ces mouvements armés " a expliqué Vital Kamerhe.
Il a en outre demandé aux communautés nande et hutu de cultiver la paix car les conflits interethniques ne profitent qu’aux étrangers et non aux fils du terroir et freinent le développement
Les populations ont profité de l’occasion pour dénoncer le manque d’emploi, la variation constante du taux de change du dollar américain, le manque d’eau et d’électricité.