Crise politique en RDC : les bons offices de l’ONU vivement réclamés par le Rassemblement
Il faut au préalable terminer les discussions sur l’arrangement particulier avant de prétendre, réellement, entamer l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre. C’est là, à tout dire, la position somme tranchée du Rassemblement, du moins de l’aile que chapeaute Félix Tshilombo Tshisekedi avec, évidemment, l’assistance de Pierre Lumbi Okongo. Non ! La venue de Bruno Tshibala Nzenzhe, leur complice d’hier, à la tête du Gouvernement n’est, aucunement, pour eux, un acte à inscrire dans le cadre de la mise en application de l’entente politique signé, sous l’égide des évêques de la CENCO, au Centre Interdiocésain, la veille du 1er janvier 2017. ‘’Le Rassemblement considère que cette nomination est un non événement et donc il n’est pas concerné‘’, clame, d’un ton ferme, ce méga regroupement politique qui constitue, à présent, la plus grande force de l’Opposition au Congo-Kinshasa. Ressuscitant les menaces de rue, oubliées du reste depuis décembre 2016, ses têtes couronnées demandent à Antonio Guterres, l’actuel Secrétaire Général de l’ONU, de réactiver, conformément à la résolution 2277, les bons offices des Nations Unies avec, éventuellement, l’implication de l’UA. Ce, pour éviter le chaos en RDC en finalisant l’arrangement particulier pour une application réelle et effective de l’Accord du 31 décembre 2016. S’agira-t-il là d’un troisième dialogue sous un autre Kodjo ?
Les arrangements particuliers deviennent finalement un troisième dialogue qu’il faut absolument terminer ou recommencer. C’est cette lecture qui ressort de l’observation des derniers développements sur la scène politique Rd Congolaise qui prennent, désormais, des allures d’arène des gladiateurs. Depuis le crash des discussions directes fin mars 2017, l’Accord qui en est sorti est devenu non plus une source d’apaisement, mais, plutôt, de tension.
De l’huile sur le feu
Dès la nomination de Bruno Tshibala, le Rassemblement/Limete mené par le tandem Félix Tshisekedi-Lumbi Pierre (Udps et G7) s’est radicalisé parce que, d’après cette plateforme, ce poste autant que la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord, qui reste à pourvoir par ailleurs, leur revenaient de plein droit. Ce, puisque la rue, le peuple certifie, par le respect de leur mot d’ordre que c’est ce Rassemblement là qui le représente sur l’agora politique. Rien de plus sûr car le nouveau Premier Ministre, compagnon de première heure aux cotés du lider maximo, défie quiconque qui sera capable de lui ôter son sceau d’opposant posé par le lider maximo de son vivant. Loin de résoudre la crise politique, le choix du président Kabila quant à la Primature, fut-il objet de son pouvoir discrétionnaire, semble attiser le brassier de l’impasse politique.
Bras de fer et troisième round ?
Un fait s’établit désormais. Le Rassemblement de Limete ne va pas désarmer dans sa logique, mais le pouvoir de Kinshasa avec son tout nouveau Premier Ministre ne compte pas aussi se rebiffer. Ainsi, la logique de la confrontation paraît inévitable. Déjà, les manifestations de rue plantent le décor de l’impasse, quitte à croire que le pays, loin d’avancer après deux dialogues, se trouve encore dans la même situation qu’en 2016. Sauf que les donnes ne sont plus les mêmes après le décès d’Etienne Tshisekedi. Puisque le Congo-Kinshasa se veut un Etat civilisé et démocratique, il appert, aux yeux des analystes qu’aujourd’hui ou, pire, demain après affrontements, le pays se dirige vers un troisième dialogue avec de nouveau, comme le souhaite le Rassemblement, des bons offices d’un médiateur de l’ONU ou de l’UA, un Kodjo Bis. Si ce derby politique se tient maintenant, il portera sur la finalisation des arrangements particuliers.