*Pour la première fois, depuis qu’il a été nommé, le 7 avril dernier, Bruno Tshibala Nzenzhe, sous sa casquette de Premier Ministre, a rencontré hier, lundi 10 avril 2017, le Président de la République, Joseph Kabila, au Palais de la Nation. Il était question, à l’en croire, de recevoir ses premières orientations sur la formation rapide du nouveau gouvernement de transition. Mais, aussi, d’en fixer les priorités.

Vibrant appel

Bruno Tshibala tient tellement à l’Accord de la Saint Sylvestre qu’il en a profité, au sortir de son audience, pour lancer un vibrant appel à ses camarades de l’Udps ainsi qu’à ceux d’autres partis, à soutenir son gouvernement et les institutions de la République. Il dit qu’il fera tout ce qui est en son ‘’possible’’ pour l’application intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016, l’organisation des élections aux échéances fixées, la maîtrise du cadre macro-économique, l’amélioration du social et, surtout, la restauration de l’autorité de l’Etat partout où il y a encore des poches d’insécurité.

Bataille des postes

La taille est connue. La nomenclature aussi. Seuls, quelques aspects sur le dispatching des postes liés notamment, à quatre Ministères de Souveraineté feront, peut-être, l’objet d’une petite harmonisation. Sinon, Bruno Tshibala, contrairement à son devancier, Samy Badibanga, pourrait y aller vite, voire très vite, pour constituer l’équipe dont il sera, lui-même, le grand capitaine.

La mission d’un tel gouvernement, né, selon Joseph Kabila, sur les cendres de l’Accord de la Saint Sylvestre, a été tracée au Centre Interdiocésain, lors d’âpres discussions directes, menées, fiévreusement, sous les auspices des Evêques. Les élections seront à l’épicentre de son action. Le social et l’économie, le vrai souci des congolais, ne manqueront pas de le préoccuper au plus haut point. La lutte contre la criminalité et l’insécurité sous toutes leurs formes, la relaxation ‘’symbolique’’ de quelques prisonniers, figureront, certainement, à l’avant-plan.

Inquiétude

Mais, comment Bruno Tshibala Nzenzhe compte-t-il s’y prendre, en l’absence d’un Arrangement Particulier qui aurait dû être le fruit d’un vrai consensus et sous les feux des manifestations croisées et annoncées à Kinshasa et en provinces ? Telle est la question à laquelle, il aurait, sans doute, du mal à répondre. D’autant que sa nomination, déjà contestée dans les rangs, à la fois, de l’Udps, son parti d’attache, et au Rassemblement, où Tshisekedi wa Mulumba, de son vivant, l’avait désigné Porte-parole, appelle à un nouvel épisode du dialogue dont les bons offices de l’Onu sont déjà sollicités. Et, surtout qu’au-delà de tout, il croisera au Parlement, lors de sa toute prochaine investiture, la bande à Badibanga qui, lui, nommé à la Primature, le 17 novembre 2016, n’y aura que trop peu duré, alors qu’il s’apprêtait à déposer son projet de Budget 2017. La revanche aidant, l’épreuve de Tshibala s’annonce, donc, difficile.

Même s’il peut miser sur la Majorité, il ferait mieux de jeter un vrai pont avec l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre, s’il veut peser dans la balance. Agir autrement devant la Majorité, alors qu’on vient d’un Parti d’Opposition où ni les combattants, ni le leader des leaders, Etienne Tshisekedi, n’avaient jamais reconnu la légalité et la légitimité de ce Parlement, depuis les élections 2011, revient à déchirer, avec le recul des temps, des pages entières de l’histoire de ce pays.

En réalité, le tout nouveau Premier Ministre, du haut de ses nouvelles fonctions, doit tout faire, pour lier l’utile à l’agréable. Ici, tant que son arrivée revêt un caractère atypique, surtout qu’il monte en puissance au devant de la scène au moment où la grogne surgit de l’intérieur du pays, alors que les menaces sont brandies à l’extérieur, Tshibala, loin s’en faut, devra jouer aux faiseurs des miracles, pour y survivre. Sans budget, ni moyens de sa politique, comment tiendra-t-il le coup ?

Enjeux

Ils seront 53 membres à ses côtés. Bruno Tshibala Nzenzhe cherche 39 Ministres et 14 Vice-Ministres. Joseph Kabila l’a investi de cette mission, depuis sa nomination au grand soir du 7 avril dernier. Il doit, en principe, consulter toutes les parties prenantes. Au terme de l’Accord de la Saint Sylvestre, selon qu’il aurait été nommé, semble-t-il, dans cet esprit-là. Tshibala est tenu de s’y conformer. D’où, la Majorité, l’Opposition signataire ou non signataire, Société civile, Front pour le Respect de la Constitution (Non partant), devront faire partie de son gouvernement, au prorata des postes convenus, peu avant le raté de la signature de l’Arrangement Particulier.

Mauvaise odeur

La paralysie mêlée à l’asphyxie des activités décrétées par l’aile dure du Rassemblement menée par Félix et Lumbi, à Kinshasa, la mégalopole, n’ont pas ébranlé Bruno Tshibala, le tout nouveau Premier Ministre, dans sa foi à constituer son équipe gouvernementale. De Lemba à la Gombe, il est, certainement, passé par Limete, son ancien QG de l’ère Udpsienne. Et, pour ce faire, il n’a pas eu, non plus, besoin d’un hélicoptère, pour arriver à Fleuve Congo Hôtel, cadre lambrissé où il s’est installé, depuis sa nomination, pour amorcer ses consultations, avant qu’il ne soit reçu, lui-même, plus tard, par Kabila.
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