Les frais de participation à l’examen d’Etat constituent un casse-tête pour de nombreux parents à Kinshasa où des écoles font visiblement fi des mesures prises par le gouvernement provincial en la matière. Elles fixent des montants de loin supérieurs à 54. 500 FC exigés par l’autorité urbaine pour la participation à toutes les épreuves de l’examen national. Ces frais diffèrent d’une école à l’autre, selon que l’établissement scolaire appartient à un privé, à l’Etat ou à une confession religieuse.

« La situation socioéconomique du pays est précaire. L’Etat congolais devrait prendre des mesures pour contraindre des écoles privées à fixer des montants réalistes. Il devrait repenser la politique des frais scolaires pour alléger la peine des parents », fulmine un père de famille qui a deux enfants en classes terminales.
Ces derniers se préparent à affronter les épreuves préliminaires de l’Examen d’Etat dès le 2 mai prochain. Cependant, ne participeront à ces épreuves que ceux qui seront en règle avec le frais exigé. Dans le district de la Tshangu, dans la partie Est de Kinshasa, des écoles font payer aussi des frais dits de suivi, afin de faciliter la réussite des élèves.
Des responsables d’écoles du district de la Funa justifient le caractère onéreux des frais de participation à l’Examen d’Etat par le souci de couvrir les besoins en termes d’organisation matérielle de ces épreuves.
Ils expliquent que cet argent sert à l’achat des matériels didactiques et à la motivation des surveillants et du chef de centre. Cela, dans le but d’assurer aux élèves des conditions les meilleures pour bien présenter leurs examens.
Au collège Saint Fréderic, dans la commune de Kimbanseke, les frais de participation aux épreuves de l’examen d’Etat revient à 59.000 FC tandis que, les collèges Saint Louis et Saint-Lucien, dans la même municipalité, exigent respectivement 40.000fc et 58.000fc, rien que pour les épreuves préliminaires.
Les écoles de la commune de Masina et Nd’jili demandent bien plus que ça. Les montants demandés par les établissements scolaires de ces juridictions oscillent entre 70.000 et 100.000 FC. C’est le cas du Groupe scolaire Maman Bakuka qui contraint ses finalistes des humanités à payer une somme équivalente à 70.000fc.

LE CALVAIRE DES PARENTS
Ce qui constitue un véritable calvaire pour les parents interrogés. « Les écoles fixent des frais sans consulter les parents que nous sommes. Je ne sais pas comment m’en sortir avec mon salaire de fonctionnaire », a indiqué un parent abordé à Kimbanseke.
Des élèves embouchent la même trompette. « Nous fustigeons les comportements des préfets de nos écoles. Les frais demandés pour la participation aux épreuves préliminaires sont très élevés. Les écoles doivent tenir compte des crises socio-économiques qui secouent le pays actuellement », déplorent les élèves finalistes dans la commune de Lingwala.
La situation dans le district de Mont-Amba n’est pas très différente. Les écoles différencient le frais de participation aux épreuves préliminaires de l’examen d’Etat à celui de la session ordinaire qui va avoir lieu au mois de juin prochain.
Au Lycée de Limete, situé sur la 13ème rue de cette municipalité, le frais de participation aux épreuves préliminaires est fixé à 41000fc pour la participation à la dissertation. Le Groupe scolaire Centre féminin fixe un montant de 52000 fc.
« Le montant que nous demandons va nous servir à bien organiser les examens, à acheter des outils devant servir au bon déroulement de ces épreuves. Il s’agit des papiers duplicateurs, de l’impression des macarons d’accès aux salles des examens et de la motivation des surveillants », a confié le directeur de cet établissement.
Pour l’ensemble des épreuves de l’Examen d’Etat, le Collège Saint Dominique demande 65000fc de frais de participation. L’Ecole Massamba 54.500 fc, contre 55.500 pour le Collège Saint Raphaël.
« Je suis une femme veuve. J’ai deux enfants en sixième année des humanités. Leurs écoles respectives nous obligent à payer d’abord la totalité du minerval avant d’en venir aux frais de participation à l’Examen d’Etat. Ce que mon maigre salaire ne permet pas », a indiqué une femme chef de ménage.
Le même constat est fait dans les établissements scolaires de la commune de Kasa-Vubu. Le complexe scolaire Lembo, a fixé le frais de participation, rien que pour la dissertation à 50.000 FC. Au Lycée II Kasa-vubu, ces frais sont fixés à 42.000fc.
Jean Mbemba Bueza, préfet des études et chef d’établissement au Collège Abbé Masumu, dans la commune de Selembao fustige la multiplicité des frais exigés aux élèves finalistes des humanités. Ceci est de nature à détourner les enfants du chemin de l’école et à promouvoir la délinquance juvénile à Kinshasa.
Interrogés, les préfets des études de ces écoles estiment que le montant fixé par le gouvernement provincial de Kinshasa ne permettra pas de couvrir toutes les dépenses relatives à l’organisation matérielle de ces épreuves.
Pour certains observateurs avertis la meilleure solution à cette querelle consisterait à inclure ces frais dans le budget. Ainsi, le moment venu, on n’aurait qu’à mettre à la disposition du ministère de tutelle, l’enveloppe globale liée à l’organisation matérielle desdits concours sur l’ensemble du pays.
D’autres par contre conseillent que ces frais soient directement insérés dans les frais scolaires. Cette proposition semble plus réaliste, parce qu’elle met les chefs d’établissement à l’abri de tout soupçon de rançonnement des parents.
Ils invitent les autorités compétentes à prendre des mesures qui s’imposent afin d’uniformiser les frais de participation à l’examen d’Etat, tant dans les écoles privées que publiques, avant de souhaiter que des sanctions sévères soient prises à l’endroit de celles qui exigent des montants exorbitants, comme condition de participation auxdites épreuves.
Mini dossier réalisé parles stagiaires Joël TSHIMANGA, Angel BUBEBO, Bénédicte NTUMBA et Gemima NTALAMBOTE, sous la coordination de Orly-Darel NGIAMBUKULU

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