Jean-Claude Vuemba: « nous confirmons la marche pour mettre fin à la dictature de Kabila »
Le député de l’opposition Jean-Claude Vuemba appelle « le peuple congolais » à se lever pour « mettre fin », selon lui, à la dictature du président Kabila. Cadre du Rassemblement, le député Jean-Claude Vuemba fustige la polémique née tard dans la soirée de dimanche au sujet d’un départ supposé de Félix Tshisekedi de Kinshasa. « Que Félix [Tshisekedi] soit là ou pas, nous allons manifester, c’est le peuple qui a décidé de marcher et ce n’est pas une affaire de visages« , dit Jean-Claude Vuemba, joint dimanche au téléphone.
Pour M. Vuemba, le président Joseph Kabila a « montré » sa volonté de ne pas appliquer l’accord du 31 décembre en nommant Bruno Tshibala au poste de Premier ministre, plus tôt que Félix Tshisekedi, gage, selon lui, de la paix au pays. « Demain c’est la marche du peuple congolais pour dire non à la dictature de Monsieur Kabila. Cette marche incombe toute la République démocratique du Congo. J’ai parlé avec ceux qui sont à Boma, à Kasangulu, à Bukavu, à Kisangani… le peuple veut en finir avec ce régime« , s’exclame le député congolais.
Le Rassemblement, principale coalition de l’opposition en République démocratique du Congo a appelé à une manifestation lundi dans la capitale, pour demander l’application de l’accord signé le 31 décembre dernier. Cette manifestation prévue depuis la semaine dernière est devenue enjeu crucial depuis la nomination de l’opposant Bruno Tshibala au poste du Premier ministre, conformément, selon le Pouvoir, à cet accord. Ce que les opposants réfutent.
« Il n’y pas de marche demain [lundi] à Kinshasa« , rétorque le Colonel Mwanamputu, Porte-parole de la Police Nationale Congolaise (PNC), affirmant qu’elle a été interdite par le Gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta.
« La Police va appliquer la décision de l’autorité administrative, qui a le maintien de l’ordre public dans ses prérogatives, qui lui sont confiées par la Constitution« , déclare le Colonel Mwanamputu, joint au téléphone dimanche par POLITICO.CD.
« Il y a des germes d’insurrection et de perturbation de l’ordre publique dans l’itinéraire des organisateurs et donc le gouverneur a le droit de décider à ce que la marche n’ai pas lieu« , explique-t-il.
Un peu plus tôt dans la journée, Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a réaffirmé la volonté des opposants à marcher jusqu’au Palais de la Nation, bureau du président Kabila et symbole du Pouvoir, pour y déposer « un mémo » demandant l’application de l’accord du 31 décembre, et pour protester également contre la nomination du Premier ministre Bruno Tshibala, transfuge de leur mouvement.
« Nous serons dans des rues demain pour manifester notre désapprobation quant à cette vaste blague de monsieur de Kabila en nommant Bruno Tshibala qui n’est plus du Rassemblement. Il y était à travers l’UDPS et il a été exclu du parti et ne peut pas prétendre être du Rassemblement. Monsieur Kabila a prouvé à la face du monde que c’est lui l’auteur de cette dissidence pour créer de l’amalgame au pays », a cogné Jean-Marc Kabund.
politico.cd