Les obsèques aux oubliettes. RDC : Etienne Tshisekedi otage de la crise politique !
Le sujet semble même ne plus être d’actualité au Congo-Kinshasa, tellement les passions se cristallisent ailleurs. Tous les politiciens congolais ont, en effet, enjeux de l’heure obligent, cédé aux sirènes si pas de la course aux postes dans le prochain Gouvernement Tshibala, à celles de l’affrontement politique. Ce, par la rue ou à travers les médias. Le sort de la dépouille mortelle de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, n’est plus sur la sellette. Ainsi, le corps de celui qui est considéré par plusieurs comme le père de la démocratie, depuis sa mort le 1er février, au Royaume de Belgique, attend toujours et son rapatriement et des obsèques dignes de son rang, trois mois plus tard. Pourquoi cet état de chose? Sa famille politico-biologique n’arrive pas, jusqu’ici, à trouver une entente avec l’Etat congolais sur le lieu de l’inhumation et bien d’autres détails liés, évidemment, à l’organisation des obsèques voulues grandioses par tous. Eu égard au nouveau bras de fer entamé entre le Rassemblement que dirige son fils, Félix Tshisekedi, et le pouvoir de Kinshasa, rien, alors rien n’indique, présentement, qu’un compromis soit trouvé sous peu. D’où, certains observateurs avertis, attristés et choqués, se demandent-ils si, finalement, le Sphinx de Limete ne va pas finir par être inhumé en Belgique, loin de sa patrie, comme son vieil adversaire, Joseph-Désiré Mobutu toujours en repos au Maroc.
Plus personne n’en parle à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Les langues se délient, plutôt, volontiers pour, d’une part, réclamer l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre et, de l’autre, pour clamer qu’avec la nomination de Bruno Tshibala, le compromis politique du 31 décembre 2016 est déjà en exécution. C’est à croire, à voir de près, qu’un consensus aurait été trouvé pour relégué l’affaire de l’organisation des obsèques du lider maximo au second plan. Même à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, parti cher à Etienne Tshisekedi, ou encore au Rassemblement, le sujet semble être mis dans les tiroirs. Quid de l’attitude du pouvoir ? C’est pareil si pas pire. Là, la conservation de l’imperium continue à être le seul vrai objet de toutes les réflexions.
Come back
Etienne Tshisekedi est décédé d'une embolie pulmonaire le 1er février 2017, à Bruxelles, à l'hôpital Sainte-Elisabeth après près d’un mois qu’un Accord politique consacrant la cogestion durant la transition en RDC soit signé par le pouvoir et les principales forces de l’Opposition ainsi que de la société civile. Malgré la réouverture du dialogue par la CENCO, quelques temps après sa mort, la problématique de ses obsèques n’a jamais été réglée. Il n’aurait même pas été mis sur la table. Par ailleurs, ces discussions directes on fini par capoté à cause des divergences sur le mode de désignation du Premier Ministre et de la succession d’Etienne Tshisekedi à la tête du CNSA. Avec la nouvelle dynamique de confrontation qui s’installe entre le Rassemblement/Limete, qui appelle aux bons offices de l’ONU pour finir les arrangements particuliers avant l’application de l’Accord, et la mouvance qui estime, elle, appliquer ce compromis avec le Rassemblement/Kasa-Vubu, la question des obsèques d’Etienne Tshisekedi parait être éclipsé. Aucun sursaut n’a été de rigueur au sein de la classe politique pour taire les divergences, l’ombre d’un instant, pour honorer le lider maximo. Triste attitude observable tant dans le chef des opposants que des membres de la majorité.