(Par Sarah EPATSHA, sous la coordination de Yves KALIKAT)
A Malueka, quartier péri-urbain de Ngaliema, des adolescentes prennent le plaisir de se faire engrosser par d conducteurs des taxi-motos, communément appelés ‘‘wewas’’. Mineures pour la plupart, ces filles âgées généralement de 15 à 17ans, sont fascinées par le cortège motorisé organisé à l’occasion de la sortie de la maternité d’une femme d’un exploitant de taxi-moto.

A 17 ans, Ruth Bangu a déjà trois enfants, qu’elle a eus de trois pères différents. Tous conducteurs de moto, ils avaient eu l’aubaine de la transporter lors d’une course. Charmée par ces jeunes chauffeurs des taxi-motos qui sillonnent les rues et ruelles de Malueka, elle a jugé le moment propice pour se laisser engrosser par ces ‘‘wewas’’ et pouvoir ainsi bénéficier de leur générosité. Sa première grossesse remonte à 2013, lorsqu’elle avait encore 13 ans. Ce souvenir est pour elle moins un cauchemar qu’une fierté.
« Je suis très fière d’avoir eu des enfants avec des chauffeurs des taxi-motos. En les fréquentant au quotidien, j’ai pris goût à donner des naissances. En fait, ici à Malueka, c’est une fierté d’être engrossée par un ‘‘wewa’’, puisqu’à la sortie de la maternité, la mère et le nouveau-né, juchés sur une moto, sont escortés par une cinquantaine de motards, qui les ramènent à domicile dans un cortège dont les klaxons éveillent l’attention de tout l’entourage. La mère se sent ainsi honorée comme une reine », avoue Ruth Bangu.
« En revenant de la maternité avec un bébé du motard, chaque fille escortée devient la vedette du quartier, relate toute heureuse Ruth Bangu.Pendant tous les premiers mois de son accouchement, la jeune mère est bien soignée par le père de son bébé qui lui apporte des subsides à la résidence familiale, sans se donner la peine de chercher un loyer pour son épouse. Mais, au fur et à mesure que le nombre d’enfants s’accroit, je n’ai plus le temps de m’en occuper. Je préfère plutôt continuer à tirer profit de ma jeunesse. C’est pourquoi je les laisse à la charge de ma grand-mère maternelle ».

ENGROSSEE TOUS LES NEUF MOIS…

Comme Ruth Bangu, d’autres filles de Malueka, fatiguées par la misère, acceptent facilement les avances des conducteurs de moto dont l’âge varie entre 17 et 25 ans. A 20 ans, Clarisse D., est, elle, mère de quatre enfants qu’elle a eus d’un même chauffeur de taxi-moto. De nouveau enceinte, elle n’a pas eu de choix face aux caprices de son bienfaiteur, visiblement déterminé à l’engrosser chaque année.
« Si j’ai accepté cette condition, c’est parce que j’étais totalement démunie dans ma famille. J’avais du mal à trouver de l’argent. J’ai même dû interrompre mes études. C’est pendant cette période que j’ai rencontré un chauffeur de taxi-moto très généreux qui me remettait par jour 5.000 Fc à 10.000 Fc. En retour, il m’a invité à m’installer chez lui et m’engrosse tous les neuf mois », confesse Mlle Clarisse.

« LES MINEURES NOUS COUTENT MOINS »

Abordés à ce propos, les conducteurs de motos affirment qu’ils préfèrent les filles mineures, parce qu’elles ne sont pas très exigeantes et coûtent moins cher. « Il me suffit juste de remettre une somme de 2.000 Fc ou de 3.000 Fc à une adolescente pour qu’elle soit convaincue que je l’aime à mort, alors que c’est faux, nous souffle Yannick B., 23 ans. Comme vous me voyez-là, je viens déjà d’engrosser deux filles, une qui est en 3ème année secondaire et une autre en 5ème année secondaire. Et toutes habitent encore dans leurs familles. Tout ce que j’ai à faire, c’est de leur amener des subsides à domicile tous les jours. Et c’est tout ».
« Moi, je préfère les jeunes filles de moins de 18 ans, commente en ricanant un autre chauffeur de taxi-moto, la vingtaine révolue. « De telles filles sont plus à notre portée que les adultes, parce qu’elles ne nous demandent pas trop », dit-il sur un ton moqueur.
« QUE LES PARENTS SOIENT VIGILANTS »
Apparement déçue du comportement et des adolescentes et des motards, Pauline Moseka, directrice d’une école primaire, regrette le dérapage de la jeunesse qui se fout éperdûment des études pour se lancer dans les aventures amoureuses.« Nos filles désertent l’école pour se lancer, très tôt dans les bras des chauffeurs de taxi-motos qui, eux-mêmes, n’ont pas de diplômes, encore moins un bon niveau intellectuel », déplore-t-elle.
« Généralement, les élèves sont séduites par ces jeunes motards qui viennent tous les jours les prendre gratuitement à la maison pour les amener à l’école, et une fois les cours finis, ils reviennent les récupérer pour les ramener à la maison. Bien qu’au courant de tout cela, les parents ne disent plus mot et laissent aller leurs filles qui finissent par leur apporter une grossesse. Même les filles sages, polies, douces, dociles… venant de bonnes familles finissent par être influencées et se laissent séduire. Il est plus que temps que les parents soient vigilants et protègent leurs enfants », conseille Mme Pauline.
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