POUR DONNER UNE NOUVELLE ORIENTATION A SON COMBAT POLITIQUE LE RASSEMBLEMENT EN CONCLAVE CE VENDREDI À KINSHASA
Le conclave du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, initialement prévu du 8 au 10 juin dernier à Kinshasa, démarre, sauf imprévu de dernière minuté, ses travaux ce vendredi 20 juillet au Centre Béthanie. L’information a été confirmée par un haut cadre de l’UDPS, joint hier dans la soirée par « Forum des As ».
Depuis la création en juin 2016 à Genval, en Belgique, de la méga plateforme de l’opposition, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. On note la mort, en décembre 2016, de son vice-président, Charles Mwando Nsimba, figure emblématique du G7. Ce n’est pas tout. Il y a eu la disparition, le 1er février 2017, d’Etienne Tshisekedi, l’incarnation même du Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement.
Depuis, le Rassemblement a connu sa part de scissiparité. Notamment avec le courant dirigé par le tandem Félix Tshisekedi-Pierre Lumbi d’une part, et d’autre part l’aile tshisekediste et progressiste conduite par le duo Olengha-Tshibala. Arrive sur ces entrefaites le Gouvernement d’Union nationale dirigé par Bruno Tshibala, alors que le courant resté à Limete crie à la violation de l’Accord du 31 décembre.
C’est donc à la lumière de tous ces bouleversements que la méga plateforme née à Genval entend revisiter son combat politique afin de procéder à des ajustements nécessaires.
DEUX LIGNES S’AFFRONTENT
Dans les rangs du Rassemblement, beaucoup misent sur ce conclave, espérant que ce serait une occasion au cours de laquelle les divergences internes pourraient être aplanies. Et ensemble, ils décideraient de nouvelles stratégies à adopter, compte tenu de l’évolution de la situation politique. Il faut dire qu’en interne, le Rassemblement fait face à deux courants qui l’agitent. Pour le premier, le conclave devrait consacrer la rupture avec le pouvoir, estimant que la Majorité n’a pas l’intention d’appliquer intégralement l’accord du 31 décembre 2016 et qu’il faille s’en passer.
Le second courant, plus accommodant, estime qu’enterrer l’accord du 31 décembre 2016, ce serait capituler devant la famille politique du chef de l’Etat. Les tenants de cette ligne sont formels : l’accord du 31 décembre 2016 conclu sous la médiation de la CENCO reste le seul cadre consensuel capable de faciliter la tenue d’élections apaisées en RDC, sans faire basculer le pays dans un chaos.
On rappelle que le report du Conclave du Rassemblement, prévu du 8 au 10 juin, était dû au compromis qui se dessinait entre le Gouvernement et la famille de l’illustre disparu au sujet de l’organisation d’abord des obsèques d’Etienne Tshisekedi. Le frère cadet du défunt, Mgr Gérard Mulumba, faisant le point desdites discussions à un groupe de journalistes, le 5 juin dernier, avait même confirmé que les deux parties étaient très avancées sur le sujet. Que le Rassemblement se décide à organiser son conclave voudrait dire que le deal a fait flop.
Espérons que tôt ou tard un compromis sera trouvé en vue de l’organisation des funérailles dignes du Lider maximo.