L’audience d’hier mardi 27 mars à la prison militaire de Ndolo, comptant pour l’affaire des présumés miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu avait essentiellement tourné autour de la comparution du prévenu Tshilengi Bea Gecko, vice président de la ligue des jeunes de l’UDPS. Dans son intervention, la partie civile RDC a insisté sur le caractère récidiviste du prévenu, condamné déjà par le passé pour détention illégale de munitions de guerre.
Neuf préventions ont été retenues à charge du prévenu Tshilengi Gecko, dont le terrorisme, la participation à un mouvement insurrectionnel, le refus de dénoncer des actes terroristes. Sa défense a fait remarquer que l’instruction d’hier avait essentiellement porté sur l’infraction de refus de dénonciation. Clamant l’innocence de leur client, ses avocats demandent au ministère public de reconsidérer les autres préventions, mieux les rejeter, en relâchant leur client.
« Lors de son arrestation, il a été signifié à notre client qu’il est poursuivi pour un seul chef d’accusation, à savoir le refus de dénoncer. On lui reproche d’avoir été au courant d’une organisation terroriste, sans l’avoir dénoncé à l’autorité publique. Mais au début de cette instruction, le tribunal l’a chargé de 9 préventions. Ce qui est curieux, c’est le fait que ni le tribunal, moins encore l’officier du Ministère public et les parties civiles ne sont revenus sur les 8 autres préventions. » « Que le ministère public nous éclaire pour bien préparer notre défense », a déclaré Me Jacquemain Shabani.

L’OMP BRANDI LA DÉCISION DE RENVOIE
Dans sa réplique, l’officier du ministère public a rappelé à la défense que la décision de renvoie du prévenu Gecko reprend noir sur blanc les neuf préventions pour lesquels il est poursuivi. « Les avocats de la défense doivent comprendre que nous ne sommes pas à la Cour pénale internationale où il y a une audience de confirmation des charges. Gecko Bea est appelé à répondre de toutes les neuf infractions », a déclaré le lieutenant colonel Alpha Limbaya.
Abondant dans le même sens, les avocats de la partie civile estiment que la décision de renvoie est très éloquent à ce sujet. Ils soutiennent que demander au tribunal de reconsidérer les autres préventions, revient à reconnaître la prévention de refus de dénoncer ». Il appartient à la défense de présenter des moyens qui attestent que leur client n’a pas pris part à telle ou telle autre attaque. Le tribunal a, tout au début de l’instruction, précisé toutes les neuf préventions à la charge du prévenu Gecko. Nous pensons qu’il est temps d’arrêter avec la stratégie de tout nier », a plaidé le bâtonnier Frédéric Djamano, avocat de la partie civile RDC.
Dans son intervention, le bâtonnier Mbere Moba Cyprien est revenu sur les PV où d’autres prévenus ont chargé Tshilengi Bea Gecko. Il rappelle au Tribunal que Gecko avait déjà été arrêté pour détention non autorisée de munitions de guerre par le passé. Selon les déclarations du prévenu Edo Kashama, explique le juriste, il serait celui qui détient deux armes à feu confisquées lors de l’attaque du poste de police de la 11ème rue à Limete.

UN PRÉVENU RÉCIDIVISTE
Me Mazowa Mpasi a sauté sur cette révélation pour attirer l’attention du tribunal sur la personnalité du prévenu Gecko Bea, de surcroît président de la ligue des jeunes de l’UDPS. « Il ne s’agit pas d’un délinquant primaire. Gecko Bea est un récidiviste. Il a été accusé pour détention d’armes à feu. A ce jour, il est en liberté provisoire. Le tribunal doit en tenir compte », a-t-il fait remarquer.
L’audience avait commencé par la comparution des renseignants convoqués pour la cause du prévenu Tshianima Batubenga. Ils ont de nouveau témoigné à sa charge. Le président national des motards dit ne l’avoir jamais connu. Mêmes propos pour le président des motards du tronçon 16ème rue Limete. Invité à la barre en sa qualité de celui qui est en contact direct avec les motards de la ville de Kinshasa, Désiré Madimba, a, quant à lui, reconnu Tshianima comme motocycliste, lui qui se fait toujours passer pour un militaire.
Tshianima Batubenga a, lors des audiences passées, nié être motard. Il s’identifie plutôt comme un militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo. Plusieurs autres renseignants cités par lui même l’on chargé au cours de l’audience du mardi 20 mars dernier. Faute de temps, le Président du tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe a levé la séance en renvoyant la poursuite de l’instruction de Gecko Bea Tshilengi à l’audience prochaine.
Orly-Darel NGIAMBUKULU
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