* A l’agenda, la réhabilitation des barrages de Mobayi Mbongo (Nord Ubangi) et de Bendera (Tanganyika) et la mise sur pied du service géologique national.

Le bon travail accompli par le gouvernement congolais, dans un contexte particulièrement difficile et contraignant, n’est pas passé inaperçu. A Washington, le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, a été doublement félicité, par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM), lors des réunions en bilatérale avec chacune de ces institutions des Bretton Woods. Avec les dirigeants de la BM par exemple, Henri Yav a passé en revue le portefeuille des projets évalué aujourd’hui à 3,8 milliards USD répartis sur 24 projets qui touchent aux secteurs de la santé, des infrastructures, de l’éducation et de l’énergie. Il ressort de ces échanges que le FMI et la BM vont être aux côtés de la RDC pour l’aider à consolider son cadre macroéconomique. Depuis quelque temps, le pays s’est résolument engagé sur la voie de la diversification et l’industrialisation de son économie. Et donc pour le ministre des Finances, la RDC doit tirer meilleur avantage de toutes les opportunités qu’offrent ces différentes institutions internationales pour réaliser son développement et le bien-être de sa population. Lire l’interview que le ministre Henri Yav a accordée à notre confrère Zoom Eco, que Forum des As publie intégralement.

*Zoom Eco : Monsieur le ministre, vous sortez d’une séance de travail avec le directeur général adjoint du FMI. Bien avant, vous étiez à la Banque mondiale pour une série de réunions. De quoi était-il question ?*

*Henri Yav Mulang* : Ces entretiens ont tourné essentiellement autour de l’évolution de la situation économique et financière du pays. Comme vous le savez, notre pays a réalisé des efforts très importants dans le cadre de la restauration des équilibres macroéconomiques. Et aujourd’hui, nous sommes tout à fait fondé de dire que ces résultats sont bons, encourageants, et ils ont même été félicités. Nous avons été félicités par les responsables du FMI. Naturellement, nous devons poursuivre ces efforts, non seulement pour consolider le cadre macroéconomique mais pour s’engager véritablement dans le processus de la relance de l’économie de notre pays. Une relance basée principalement sur la diversification de notre économie s’appuyant sur le secteur de l’agriculture et de l’agro-industrie.

Quelle a été la réaction du directeur général adjoint au regard de ce tableau que vous lui avez peint de la situation ?
Il nous a encouragé de poursuivre notre travail. Un travail qui se fait dans un contexte particulièrement difficile et contraignant. Vous savez que nous sommes en train de préparer les élections. Le défi lié à la taille du pays et aux voies de communication est important. Donc, le processus nous coûte excessivement cher. Nous lui avons précisé que ce processus, nous le prenons déjà en charge et nous continuerons à le prendre en charge sur les ressources propres de la République. A côté de cela, il a indiqué que son institution est tout à fait disposée à poursuivre la coopération avec notre pays dans le domaine de l’assistance technique. Nous bénéficions de cet appui important tout comme de celui de la Banque mondiale.

Du FMI à la Banque mondiale, il n’y a qu’un pas. Vous l’avez fait. Qu’en est - il du contenu de cet appui ? En aviez - vous également parlé dans vos différents entretiens ?
A la Banque mondiale, nous avons fait le même exercice. Nous avons aussi présenté l’évolution de la situation économique récente. Elle a salué, à son niveau, les efforts qui ont été réalisés par notre pays. Il y a lieu de dire que la Banque mondiale est une institution qui nous accorde une assistance financière très importante. Donc, nous avons passé en revue le portefeuille des projets qui est évalué aujourd’hui à 3,8 milliards USD répartis sur 24 projets qui touchent au secteur de la santé, des infrastructures, de l’éducation, sans oublier le secteur de l’énergie. Les projets s’exécutent normalement. Certains arrivent à terme. Mais ce qui est important à relever ici, c’est que la Banque mondiale s’est dit prête à pouvoir nous accompagner également dans la réalisation de nouveaux projets.

Lesquels, précisément ?*
Dans le domaine de l’énergie, il s’agit principalement de la réhabilitation du barrage de Mobayi Mbongo (province du Nord-Ubangi, NDLR) et de Bendera dans le Tanganyika. Dans le secteur minier, nous avons également partagé les dernières évolutions en ce qui concerne le Code minier révisé où nous avons expliqué, pas seulement les péripéties mais aussi, les résultats auxquels nous sommes arrivés aujourd’hui. Que ça soit la Banque mondiale ou le FMI, ces deux institutions nous ont dit qu’elles suivent de très près cette évolution. Et qu’elles reconnaissent à la RDC toute sa souveraineté dans cet exercice qui consiste à rétablir progressivement une sorte d’équité dans le partage du fruit de l’exploitation des ressources minières au niveau du pays. La Banque mondiale se dit également prête à nous accompagner à ce niveau pour la mise en place du service géologique national afin de permettre effectivement au pays de disposer d’une capacité à pouvoir identifier tout le potentiel qui existe au niveau de ses ressources géologiques et minières.

Tout ce que vous venez d’évoquer en termes de projets, d’accompagnement technique, … est visiblement réalisable à moyen et ou long terme. Qu’est - ce qui est prévu à très court terme ?
Les assises sur l’électricité vont se tenir à Kinshasa le mois prochain. En fait, il s’agit de faire le point de la situation dans ce secteur. Faire le point par rapport à la manière dont nous avons eu à gérer nos ressources énergétiques et comment allons-nous les gérer demain et après-demain. Et, cela ne touche pas seulement aux infrastructures mais aussi à la règlementation. Vous savez que le secteur de l’énergie est un secteur qui a été libéralisé. De cet état des lieux de l’ensemble de la situation, nous allons pouvoir dégager les points forts et les points faibles sur base desquels on va établir par la suite toute une feuille de route sur les activités telles qu’elles devront se déployer au cours des prochaines années. Et au finish, asseoir le mécanisme qui permet de mobiliser les ressources tant au niveau national qu’international. Et cela avec l’appui du secteur privé congolais. L’objectif est que le secteur de l’énergie puisse contribuer au développement de notre pays.

C’est une fierté pour vous d’avoir ramené dans vos valises des résultats incontestables par les institutions de Breton Woods ?
Le monde dans lequel nous évoluons est un monde interconnecté. Nous devons partager les expériences, tirer meilleur avantage de toutes les opportunités qu’offrent ces différentes institutions ; parce qu’on ne dit pas assez ce que la RDC est membre de ces institutions. Elle contribue au même titre que d’autres Etats. Parce qu’elle est membre, elle contribue au fonctionnement de ces structures. Elle doit pouvoir aussi tirer les bénéfices du travail que font ces institutions. Et donc, pour nous, c’est un exercice tout à fait normal.

Qu’est - ce que le peuple congolais peut retenir de cette forme de collaboration avec les institutions de Bretton Woods ?*
Le congolais doit continuer à travailler, et travailler fort. Les institutions qui nous accompagnent aujourd’hui devraient constituer pour nous un appoint par rapport aux efforts que doivent réaliser les congolais eux-mêmes. Le défi du développement est un défi important qui nécessite une mobilisation touts azimuts des efforts de la population elle-même d’abord. Et je me réjouis de ce que cette prise de conscience est tout à fait partagée par un plus grand nombre. Nous avons plusieurs autres défis aujourd’hui. Mais ce sont des défis liés au fonctionnement de l’Etat. C’est vrai que nous avons des élections qui vont avoir lieu d’ici au 23 décembre mais cela ne devrait pas occulter le fait qu’en dépit de cela nous devons continuer à travailler et à travailler au jour le jour. C’est par le travail que nous arriverons à améliorer les conditions de vie de notre population.
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