* Dire que l’image projetée de Joseph Kabila est celle d’un acteur politique fini, rejeté par la population congolaise à cause de son bilan qualifié de globalement négatif et dont la famille politique sera battue à plate couture aux élections... * Les thinks tanks occidentaux qui font le lobbying de l’Opposition doivent bien se demander si leurs "filleuls" ont réellement le poids qu’ils prétendent avoir ! Il aura peut-être fallu le débat soulevé par Jean-Cyrus Mirindi, tombé comme un cheveu dans la soupe, pour réaliser la fragilité non seulement de la Constitution congolaise, mais surtout de l’Opposition radicale face à l’enjeu de l’alternance politique. Chercheur en droit constitutionnel et chef de travaux à l’université de Kinshasa - celle-là même où preste la société savante congolaise en matière de Loi fondamentale - Jean-Cyrus Mirindi ressemble à l’abeille qui pénètre accidentellement dans la narine du buffle ou de l’éléphant, mettant en rage le pachyderme. Les réactions des juristes de l’Opposition sont tellement faibles qu’à un débat voulu scientifique ou simplement adulte, il se constate une contre-argumentation politique plutôt disproportionnée. D’ailleurs, quand ce ne sont pas les médias, ce sont des personnalités en fin carrière qui volent au secours des Opposants manifestement désemparés... Ainsi, en est-il pour les médias des journaux belges comme "La Libre" et "Belga-Rtbf". Sous le titre "RDC : l’opposition fait bloc, Kabila fait campagne", Hubert Leclerq écrit dans "La Libre" le 21 mai dernier : "A Kinshasa et dans certaines grandes villes du pays, de plus en plus d’affiches fleurissent pour mettre en avant un homme : Joseph Kabila Kabange. Le président hors mandat n’a toujours pas annoncé son intention par rapport à l’élection présidentielle annoncée pour le 23 décembre prochain. Tout au plus sait-on qu’il s’est engagé à respecter la constitution, comme le répètent à l’envi ses zélateurs. Une constitution qui limite à deux les mandats présidentiels. A moins, bien sûr que certains tentent une interprétation très libre de ce texte avec l’appui de la CENI et surtout de la cour constitutionnelle qui vient d’accueillir trois nouveaux membres (sur 9) dont on peut constater la proximité avec l’écurie du chef de l’Etat". Dans la sienne intitulée "Crise politique en RDC : un scénario évoqué pour permettre à Kabila de briguer un nouveau mandat" et récupérée par "Rtbf", l’agence "Belga" relève : "Selon plusieurs médias congolais et européens, Kabila devrait officiellement annoncer sa candidature à la fin du mois de juillet, sous la bannière de la Majorité présidentielle (MP). Selon le scénario, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) devrait alors - pour montrer toute son ’indépendance’ et se donner du crédit afin d’invalider d’autres candidatures - déclarer non valide la candidature du chef de l’Etat. Kabila saisirait alors la Cour constitutionnelle dont la composition vient d’être remaniée pour y intégrer trois nouveaux juges sur neuf acquis à la cause de l’actuel président". Ainsi en est-il aussi d’Herman Cohen. Dans un tweet repris par le site www.kin24.info, l’ancien secrétaire d’État adjoint chargé des Affaires africaines note qu’"Il est de plus en plus probable que le président de la RDC, M. Kabila, s’attend à ce que la Cour constitutionnelle statue que l’amendement constitutionnel de 2006 l’autorise à se présenter de nouveau en 2018 malgré une limite de deux mandats ". Et d’avertir : "Si cela se produit, je peux garantir que la communauté internationale le considérera comme illégitime". Comme pour dire que pour l’instant, Joseph Kabila est légitime ! De quoi mettre dans tous ses états Fatshi ou Kabund. ADVERSAIRE RENDU CORIACE PAR LA LOI FONDAMENTALE Pourtant, Joseph Kabila, sur qui tous ses adversaires en interne et en externe font pression pour prononcer le bout de phrase selon lequel il ne sera pas candidat à un troisième mandat, ne cesse de répéter qu’il respecte et respectera la Constitution, texte ne prévoyant justement pas ce mandat. Manifestement, cet engagement, maintes fois renouvelé, dérange ses adversaires conscients, eux, du fait que la Constitution congolaise est totalement du côté du Président de la République. Effectivement, si l’on s’en tient à l’interprétation de l’alinéa 2 de l’article 70 selon lequel "A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu", Joseph Kabila est en droit d’attendre calmement son successeur qui doit être un Président de la République ÉLU et non désigné, même par consensus ou par coup de force. Sauf vacance à la Présidence de la République prévue à l’article 75 ainsi libellée : "En cas de vacance pour cause de décès, de démission ou pour toute autre cause d’empêchement définitif, les fonctions de Président de la République, à l’exception de celles mentionnées aux articles 78, 81 et 82 sont provisoirement exercées par le Président du Sénat". Bien plus, la position de Joseph Kabila est également confortée par l’application mutatis mutandis des alinéas 2 des articles 103 et 105 pour le Député national et le Sénateur ainsi que de l’alinéa 6 de l’article 197. Une position davantage confortée par l’Accord de la Saint Sylvestre dont la durée, aux termes du point 1.2. du chapitre I relatif aux Concept, "va de la signature du présent compromis jusqu’à l’installation effective des institutions issues des élections", Accord engageant les parties prenantes au respect de la Constitution et des lois de la République (point II.1. du chapitre II consacré au respect de la Loi fondamentale. Lorsque Jean-Cyrus Mirindi en rajoute avec sa thèse d’éligibilité à un troisième mandat considéré plutôt comme le second, l’Opposition a fort à faire devant un adversaire rendu coriace par la Constitution elle-même. Tellement coriace que même le "conflictogène" article 64 est favorable au régime étant donné qu’à l’alinéa 1 reconnaissant à tout Congolais "le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution" répond un alinéa 2 diluant ce droit puisqu’il dispose que "Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi". ACCEPTER LES CONTRAINTES DE LA CONSTITUTION... La question de fond est cependant la suivante : pourquoi l’Opposition est comme suspendue à la perspective du 3ème mandat du Chef de l’Etat alors qu’elle doit plutôt se consacrer à sa participation aux élections de décembre 2018 avec ou sans Kabila. L’impression qu’elle donne actuellement est celle de ne pas vouloir s’y engager si le Président de la République, respectueux de la Constitution, décidait d’être candidat à sa succession ! L’attitude qu’affiche effectivement l’Opposition ces temps derniers est celle d’une force politique et sociale redoutant des élections qui seraient favorables à la MP, c’est-à-dire une alternance politique qui ne lui profiterait pas. Dans cette hypothèse, même le rejet de la machine à voter, malgré toutes les assurances données par la Ceni, entrerait dans la logique du boycott des élections au même titre que le "troisième" mandat. Or, du fait d’avoir commencé à s’organiser à ces élections avec la tenue des congrès et l’annonce des programmes électoraux (ce qu’ils n’avaient fait ni en 2016 ni en 2017), les Opposants n’ont pas à s’accrocher à la manière de sangsue sur le corps MP. A moins de vouloir en sucer le sang et d’être groggy le moment venu. Après tout, le compte à rebours a commencé. Le 24 juillet 2018 s’ouvre la période de dépôt des candidatures pour le scrutin du 23 décembre prochain. Exactement dans 60 jours. Aussi, à Atlantic Council où ils se trouvent pour parler élections en RDCongo, Moïse Katumbi et Felix Antoine Tshilombo doivent rassurer leurs "parrains", sérieusement énervés mais juridiquement désarmés par la perspective du 3ème mandat, qu’ils sont prêts à se reconnaître dans la Constitution dont ils se font le chantre. En commençant par accepter les contraintes que sont les alinéas 2 des articles 70, 103, 105 et l’alinéa 6 de l’article 197. Ils confirment la notion de continuité de l’Etat et disqualifient le vide juridique. En d’autres termes, ils consolident la position des Institutions à mandat électoral. Dont le Président de la République en la personne, actuellement, de Joseph Kabila. Omer
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