* Marcel Ilunga Leu réussira-t-il là où nombre de ses prédecesseurs ont échoué ?

Le ministre de l’Industrie donne quatre jours aux opérateurs économiques fabricants de sachets et sacs en plastique en RDC pour vider leurs stocks, conformément au moratoire de six mois leur accordé par le décret du Premier ministre portant interdiction de la production, de la commercialisation et de l’importation de ceux-ci sur toute l’étendue du territoire national. D’après certaines sources proches dudit ministère, le Gouvernement aurait pris toutes les dispositions nécessaires pour faire respecter cette décision à partir du 1er juillet 2018. C’est ce qui justifie la tournée du ministre Marcel Ilunga à travers l’ex-province du Katanga où il a sensibilisé et vulgarisé cette mesure de l’Exécutif national.

Le 20 avril dernier,les ministres de l’Economie Joseph Kapika, de l’Industrie Marcel Ilunga et celui de l’Environnement Amy Ambatobe avaient affirmé que la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique seront interdites en RDC à partir du 1er juillet 2018, rappelant que le moratoire expire au 30 juin prochain. Les trois ministres avaient prévenu que cette mesure visant la protection de l’environnement et l’écosystème, sera de stricte application et ne souffrira d’aucune faille."Au 30 juin 2018, le moratoire prend fin et à partir du 1er juillet de l’année 2018, le décret entre en vigueur. Plus question de sac, sachet, film et autres bouteilles en plastique. C’est totalement interdit", avait insisté le ministre de l’Industrie Marcel Ilunga.

DES POURSUITES AUX RECALCITRANTS
"Au 1er juillet, les inspecteurs industriels, la Police nationale congolaise (PNC) et les inspecteurs de l’environnement vont commencer le contrôle sur toute l’étendue de la RDC. Si l’on trouve ces emballages interdits, non seulement ils seront confisqués et incinérés mais vous serez victimes de paiement des amendes et pénalités comme prévues par le décret ", prévient M. Leu. L’interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de l’utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique a été décidée dans un décret signé le 30 décembre 2017 par le Premier ministre Bruno Tshibala.

LES MESURES ANTERIEURES RESTEES SANS EFFET
Plusieurs décisions ont déjà été prises en RDC contre la production et l’utilisation des sacs et emballages en plastique. Mais, dans le concret, rien n’a été fait et les opérateurs économiques et autres sociétés productrices de ces produits continuent à les fabriquer et à les mettre sur le marché. Début 2017, au mois de février, une ONG avait, en son temps, lancé une pétition contre la production de sacs en plastique. Par cette action dénommée "Pour une ville de Kinshasa sans sac plastique à usage unique". Cette ONG était donc convaincue que les sacs en plastique étaient à la base des inondations enregistrées dans la capitale congolaise, en réduisant la perméabilité du sol ou en bouchant les conduits d’eau comme les caniveaux et autres rivières dont les lits sont rétrécis.
"À cause des sacs en plastique, les égouts et caniveaux sont bouchés dans plusieurs quartiers", avait expliqué cette ONG au cours d’un échange avec la presse. Dans son action, cette organisation, comme, d’ailleurs, toutes les personnes et structures qui s’insurgent contre l’utilisation des sacs et emballages en plastique, avait préconisé des emballages biodégradables. C’est dans cette optique qu’elle avait recommandé aux autorités congolaises d’encourager les fabricants des emballages en plastique d’investir dans la production des emballages biodégradables, qui sont facilement absorbés par le sol.

7.000 TONNES DE DECHETS PRODUITS PAR JOUR
La mesure prise par le Gouvernement fait suite aux nombreuses conséquences causées par ces emballages. A Kinshasa, par exemple, où sont produits journellement 7.000 tonnes de déchets comme l’ont indiqué les services de l’Hôtel de ville dont la RATPK en février 2016, les sachets en plastique sont cités pour être à la base des inondations. Les rivières et différents cours d’eau de la capitale transformés en lacs « artificiels » sont bouchés par des tas d’immondices constitués essentiellement des déchets en plastique qui y sont jetés. Le gouverneur de la ville de Kinshasa, qui n’a fait qu’appuyer la décision du Gouvernement central a, à maintes et reprises, tenté en vain de mettre fin à la situation sans résoudre le vrai problème.
Et pourtant, Kinshasa était en passe de trouver une solution durable aux problèmes de déchets plastiques qui ne cessent d’enlaidir son environnement avec l’acquisition, il y a pratiquement deux ans, d’une usine de compactage des bouteilles plastiques au centre d’enfouissement technique de Mpasa, dans la commune de la N’Sele.L’implantation de cette usine dans la périphérie Est de la capitale congolaise devrait, en principe, apporter une réponse adéquate et devrait s’inscrire dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’assainissement de la ville qui met un accent particulier sur le schéma rationnel de gestion des déchets dans la mégapole congolaise.
A défaut de mettre sur pied une usine de traitement des déchets, l’Hôtel de ville se contente depuis lors d’indexer les sociétés brassicoles qui, selon lui, s’illustreraient de plus en plus dans la production de bouteilles plastiques. Lesquelles se retrouvent éparpillées dans la ville après usage. Les bouteilles plastiques qui nuisent à la santé des Kinois devraient devenir une source de revenu si et seulement si la RDC était dotée d’usine de recyclage. Hélàs ! Rachidi MABANDU
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