Des fidèles lecteurs de  La Prospérité  qui ont lu  l’article de M. LUSHIMA DJUNGA paru dans l’édition du  4 juin 2018, ont posé à l’auteur de nombreuses questions sur les noms des fondateurs du MNC, le changement du MNC Ileo en MNC Kalonji et  les raisons qui  permirent  à P. Lumumba d’être élu Président du MNC alors que la majorité des fondateurs du Parti étaient des gens de Léopoldville. Dans cette édition, il  y revient avec de plus amples éclaircissements et inscrit le combat de Lumumba dans une vision actualisée et nourrie aux visées nationalistes qui, elles, sont loin de rimer avec des conciliabules, l’esprit de  transhumance et d’errance politique devenue tellement ambiante que certains compatriotes, pour des raisons injustifiées, s’évertuent à sacrifier  les intérêts vitaux de la RD. Congo. Il rappelle, en effet, que depuis le 5 mars 1959, Patrice Emery Lumumba lança, pourtant, un message en guise d’avertissement contre toute menace éhontée  de balkanisation.

Discours de Patrice Emery Lumumba adressé aux « gens du Haut », c’est-à-dire,  de la Province Orientale, le  5 mars 1959, publié par LUSHIMA DJUNGA à l’intention des Balkanisateurs  du Nord Kivu qui veulent la division de leur province

Contexte historique en 1959
Pendant la colonisation, les « gens du Bas » entendez les Bakongo considéraient qu’ils étaient  plus civilisés que les autres ethnies du Congo pour avoir été avec raison depuis longtemps en contact avec les Blancs qui s’étaient autoproclamés« Civilisateurs ». C’est pourquoi, ils demandaient l’indépendance de la République du Bas-Congo uniquement pour les  «gens du Bas » et non pour les « gens du Haut », parce que disaient-ils, les « gens du Haut », c’est-à-dire les ressortissants de la Province Orientale étaient encore des primitifs et que les « gens du Bas » ne pouvaient pas revendiquer l’indépendance pour les « gens du Haut » et mourir à leur place.

A cause de ses articles publiés dans « La Croix du Congo » et « La Voix du Congolais » à partir de Stanleyville, P.E. Lumumba fut considéré par les gens de Léopoldville comme un évolué originaire de Stanleyville. Le 18 Octobre 1958, soit une semaine après la création du MNC le 10 Octobre 1958, l’Abako lança plusieurs tracts à travers lesquels elle réclamait l’indépendance de la République du Bas-Congo. A l’occasion d’une réunion de l’Abako tenue le 26 Octobre 1958, Daniel Kanza, Vice-Président de l’Abako attaqua ouvertement le MNC et son Président P.E. Lumumba en ces termes : « Les Bakongo souhaitent se libérer des Blancs. Si les gens de Stanleyville ne désirent pas cette libération, c’est leur affaire. Les Bakongo ne le feront pas et n’accepteront pas de mourir à leur place ». La radicalisation par les « gens du Bas » de ce discours après les émeutes du 4 Janvier 1959 avait suscité beaucoup d’inquiétude auprès des « gens du Haut ».

Face à cette inquiétude, les « gens du Haut » ont invité, P.E. Lumumba, Président du MNC pour mieux les éclairer sur le sort qui leur serait réservé après la proclamation de la République du Bas-Congo. La rencontre a eu lieu dans la parcelle de Victor Nendaka située sur Rue Kitega n° 137 dans la Commune de Kinshasa, le 05 Mars 1959 en présence de plusieurs personnalités de la Province Orientale. Tenant la carte du Congo en mains, Patrice Emery Lumumba, un orateur inégalable, prononça selon Wunga Damase Robert, Chef de service du personnel à l’imprimerie Concordia à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, un brillant discours en Swahili qui calma les esprits des « gens du Haut » et leur redonna l’espoir. En voici un extrait :

Discours de Lumumba du 5 Mars 1959
« Le succès phénoménal récolté par le MNC depuis sa sortie historique ici à Léopoldville le 28 Décembre 1958 donne des insomnies aux colonialistes et au clergé catholique. Tous ont peur de perdre leurs privilèges dans la colonie et ne jurent que sur l’éclatement et la disparition du MNC. Pour combattre le MNC, ils soutiennent la multiplication des partis politiques d’inspiration clanique ou tribale et la balkanisation du Congo. Les colonialistes belges veulent maintenant la création au Congo de plusieurs républiquettes à la tête desquelles ils placeraient des roitelets et leurs hommes de paille qu’ils pourront manipuler à volonté pour y perpétuer en toute quiétude leur régime d’exploitation de l’homme par l’homme qui fait la honte du 20e Siècle. Le bonheur du Congo et des Congolais ne sera construit que par les Congolais eux-mêmes et non par les colonialistes belges qui ne protègent que leurs propres intérêts au détriment de ceux des autochtones parce qu’ils sont des Noirs.

La stigmatisation des Congolais selon les expressions comme les « gens du Haut » et les « gens du Bas », introduites dans la culture Congolaise par les champions de la politique de « diviser pour régner » doivent être retirées du vocabulaire Congolais. Tous les Congolais sans distinction aucune aspirent à l’indépendance et veulent mettre fin à80 ans d’oppression et d’humiliation durant lesquels ils ne buvaient et ne mangeaient comme des bêtes dans un enclos que ce que voulait le colonialiste aux heures fixées par lui et aux endroits qu’ils estimaient bons pour les Noirs parce qu’ils n’avaient pas des droits à revendiquer.

Il n’y aura pas d’indépendance pour les « gens du Bas » ni pour les « gens du Haut ».Il n’existe pas d’étranger au Congo parmi les « gens du Haut » et les « gens du Bas », ils sont tous des Congolais et appartiennent au même pays. Aucun Congolais ne veut vivre encore comme esclave et étranger dans son pays, le Congo. L’époque des races supérieures qui doivent dominer les autres est révolue. Tous les êtres humains sont égaux devant le Créateur et ont le même sang. S’il y a une différence, elle provient de la formation de l’homme, le reste relève de la distraction et de la mystification. La couleur de la peau ne confère pas à l’homme le brevet de la civilisation. Parmi les Européens, nombreux sont des barbares. Les Noirs qui pensent que l’Européen est le « Fils de Dieu » se trompent. C’est une fausse perception. Les Blancs et les Noirs sont égaux.

Le MNC s’opposera de toutes ses forces à la balkanisation du Congo, notre très chère patrie nous léguée par nos aïeux et le patrimoine commun de tous les Congolais. Il réclame et continuera à réclamer l’indépendance immédiate et totale pour tout le Congo et tous les Congolais. Le Congo reste et restera un et indivisible autour de son majestueux fleuve Congo, don béni de Dieu qui constitue sa colonne vertébrale, son boulevard naturel et le symbole de l’unité du Congo et de tous les Congolais de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud vers lequel convergent les eaux qu’il recueille fièrement en provenance de tous les coins du pays. C’est cette unité qui fera du Congo après son indépendance, une patrie plus grande et plus belle, une nation puissante et prospère qui sera la locomotive de la libération de toute l’Afrique du joug colonial. Le plus grand ennemi des Belges, c’est l’unité des Congolais. Le MNC soutiendra la lutte de libération des Noirs de l’Afrique du Sud, de l’Angola, de la Rhodésie, etc…

La plus grande richesse de ce pays se trouve dans sa population, dans son patrimoine culturel exceptionnel doté des beautés extraordinaires, dans sa faune, dans sa flore, dans sa forêt et dans ses eaux. Aucune région du Congo, quelle qu’elle soit ne pourrait espérer devenir prospère en s’isolant du reste du pays. L’histoire nous montre que toutes les grandes nations du monde sont celles qui ont une importante population et une grande superficie. Le Congo doit se réjouir de disposer d’une jeunesse intelligente, courageuse et dynamique à l’instar d’autres jeunesses du monde. Le MNC a un programme ambitieux pour la formation des Jeunes Congolais parce qu’il voudrait propulser rapidement le Congo du sous-développement.

Dès que le Congo accèdera à son indépendance, le MNC choisira dans chaque territoire les meilleurs jeunes (garçons et filles) qui seront envoyés dans les pays amis pour y suivre une formation qualifiante. Tous les Congolais doivent être fiers d’appartenir à l’une des plus grandes nations d’Afrique situés au cœur du continent. Ils doivent être décomplexés devant les colonialistes belges et défendre leur dignité d’homme Noir. Ils doivent combattre le tribalisme et le racisme, parce qu’ils constituent un obstacle majeur à l’harmonisation des relations entre les hommes et les peuples. Pour clôturer la rencontre, le Président du MNC P. Lumumba lança ses slogans préférés : « Uhuru ! Uhuru ! Uhuru ! Vive le Congo uni ! Vive l’unité africaine !  Le Congo aux Congolais ! La Belgique aux Belges ! L’Afrique aux Africains ! A bas le colonialisme ! A bas l’esclavagisme ! A bas la souveraineté Belge au Congo !  A bas la balkanisation du Congo !  Pour la patrie, nous mourrons».

Fondateurs du Mouvement National Congolais (MNC) en 1958
A cause de ce discours, le MNC fut obligé de quitter le Siège du parti situé sur Rue Popokabaka N° 22 dans la Commune de Dendale, aujourd’hui Kasa-Vubu, fief de l’Abako, suite aux incidents provoqués par les Abakistes, très hostiles au succès récolté par Lumumba à Léopolville. Le parti ouvrit son nouveau Siège sur Rue Kalembelembe N° 112 dans la Commune de Kinshasa, le 28 Mars 1959. Le MNC, premier Parti politique du Congo  Belge,  fut créé à Léopolville le 10 Octobre 1958 par 20 Fondateurs dont les nomsci-après : P. Lumumba, J. Mbungu, G. Makoso, J. Ngalula, G. Diomi, C. Adoula,A. Ngwenza, J. Ileo, A. Nguvulu, A. Nkuli, J. Pukuta, M. Liongo, J. Iyeki, L. Bariko, A. Makwambala,A. Pinzi, A. Atundu, T. Lubamba, P. Mbaya, et J. Montingia. Monsieur Albert Kalonji n’a jamais été Co-fondateur du MNC. Quand le Parti fut créé à Léopolville, Albert Kalonji se trouvait à Luluabourg, aujourd’hui Kananga où il jouissait d’une popularité incontestable.

Tous les membres fondateurs du MNC étaient des gens de Léopolville dont la majorité était constituée des jeunes laïcs catholiques proches de l’Abbé Joseph Malula. Seul P. Lumumba venait de Stanlyeville où il était pétri et rodé aux règles démocratiques au sein des Associations Culturelles de Stanleyville dont la plus importante et la plus prestigieuse fut l’Association des Evolués de Stanleyville (AES), créée en Octobre 1944. Pendant la colonisation l’AES était la seule Association Culturelle détribalisée qui regroupait tous les Evolués Congolais sans distinction de tribu,  ni d’ethnie. Elle fonctionnait comme un Parti politique qui ne disait pas son nom en organisant des élections libres, démocratiques et transparentes à la fin de chaque mandat du Comité de Direction et au renouvèlement de celui-ci.

















Patrice Lumumba élu Président de l’AES en 1954
Alors qu’il était déjà élu Président de l’Association des Anciens Elèves des Pères de Scheut (ADAPES) en 1953, de l’Amicale des Postiers Indigènes de la Province Orientale (APIPO) en 1953, de l’Association du Personnel Auxiliaire Indigène de la Colonie (APIC) en 1955, Patrice Lumumba, très actif et entreprenant, fut élu Président de l’Association des Evolués de Stanleyville (AES) le 05 Mars 1954 et réélu avec une majorité écrasante en 1955. L’élection de Lumumba, un non originaire de la Province Orientale attesta le caractère détribalisé et national de l’AES.

Sous l’impulsion de son Président, P. Lumumba, l’AES connut un succès sans précédent dans son histoire. En effet, l’AES organisa la réception en l’honneur du nouveau Gouverneur de la Province Orientale André Schôller, le 1er Mai 1954. Le Président de l’AES, P. Lumumba, prononça le 08 Mai 1954 un discours historique et sensationnel à l’occasion du 50e anniversaire de la mort de Stanleyville devant un grand public estimé à 300 Européens en présence du Gouverneur Général du Congo Belge, Léon Pétillon. Trois orateurs ont été invités à prendre la parole à cette occasion, à savoir : Deux professeurs Belges d’histoire et P. Lumumba. Dans son allocution, P. Lumumba exalta le colonialisme et ses bienfaits pour les Noirs. Une semaine après, André Schôller, profondément séduit par le discours de Lumumba, reçut en audience une délégation de l’AES conduite par son Président, le 14 Mai 1954.

Promu au grade de Commis de 1ère classe le 1er Juillet 1954 (grade le plus élevé réservé aux indigènes pendant la colonisation), P. Lumumba accéda au statut tant recherché d’ « Immatriculé » le 05 Août 1954 et obtint sa carte d’immatriculé portant le  n° 3 sur 217 cartes délivrées au 31 Décembre 1958. Il est heureux d’être assimilé aux Blancs et de pouvoir bénéficier de mêmes privilèges réservés uniquement à ces derniers. En Octobre 1954, l’AES organisa au domicile de son Président, une réception en l’honneur du Ministre des Colonies, Auguste Buisseret. Considérant l’intérêt que portait le Ministre à l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé aux Noirs, Lumumba lui attribua les qualificatifs ci-après : «Grand ami des Noirs, Bienfaiteur des Noirs, Grand Réformateur, Promoteur des écoles laïques ». L’Eglise Catholique n’a pas apprécié le soutien que Lumumba apporta au Ministre Buisseret, créateur des écoles laïques au Congo Belge. Elle considérait  que les écoles laïques étaient des écoles sans Dieu, réservées aux enfants de Satan. En Juin 1955, il fut reçu deux fois par le Roi Baudouin à Stanleyville. C’est Lumumba qui attribua au Roi Baudouin le pseudonyme de « Bwana Kitoko ». Sous l’instigation de l’Eglise Catholique, P. Lumumba, fut évincé de la Présidence de l’AES le 17 Février 1956. Trois semaines après son éviction, il fut élu Vice-Président de l’Union Belgo-Congolaise de Stanleyville (UBCS) en Mars 1956.

Première condamnation de P. Lumumba en 1956
Répondant à l’invitation personnelle lui adressée par le Ministre des Colonies, Auguste Buisseret, P. Lumumba effectua avec 15 autres personnalités Congolaises, un voyage d’études en Belgique du 24 Avril au 24 Mai 1956. Avant de quitter la Belgique au terme de leur séjour,  Lumumba fut la seule personnalité Congolaise qui s’adressa par la Radio à tous les Belges pour les remercier de l’accueil spontané et amical qu’ils ont réservé à la délégation d’indigènes Congolais. Dans son allocution, il donna son avis sur les aspirations essentielles de l’élite congolaise à l’amélioration de ses conditions de vie et sur les relations fraternelles qui devaient exister entre les Belges et les autochtones vivant dans la colonie. Dès son retour à Stanleyville, P. Lumumba organisa plusieurs conférences au cours desquelles il critiquait les agissements des colonialistes et dictateurs Belges qui méprisaient et maltraitaient les Noirs en les traitant comme des animaux.

Lumumba invitait les colonialistes Belges à traiter les Congolais avec toute la dignité due à des créatures humaines. Au début et à la fin de chaque conférence, il lançait son slogan favori : « uhuru ! uhuru ! uhuru ! » qui signifie la liberté ou l’indépendance. Partout où il passait à Stanleyville, Lumumba était considéré comme un héros. Sa notoriété était au Zénith.
Les Congolais lui collèrent le pseudonyme de « Kongo yasika ». Ce fut le début de ses ennuis avec l’administration coloniale. Sa boîte postale, ses correspondances, ses fréquentations, ses conférences etc… furent systématiquement contrôlées. La Sureté coloniale lui attribua le Code secret de 491.543. Le 06 Juillet 1956,P. Lumumba est arrêté pour abus de confiance, faux en écriture et détournement des fonds à la Poste de Stanleyville. Tous les colonialistes étaient de son arrestation. Il est condamné à deux ans de servitude pénale principale. Sur ordre du Ministre des Colonies, Auguste Buisseret, Lumumba fut traité en prison comme un Blanc parce qu’il était détenteur d’une carte d’ « Immatriculé».  Ce privilège lui permit de rédiger en prison  son livre intitulé : «Le Congo, Terre d’avenir est-il menacé ? ».Il y consacra24 pages à l’éducation de l’enfant et de la femme du Congo. « Quand on civilise un homme, on ne civilise qu’un individu ; mais quand on civilise une femme, on civilise tout un peuple », disait-il.

Ses Avocats sont allés  en appel à Léopoldville. Pour des raisons de commodité,                 P. Lumumba demanda son transfert à Léopoldville et l’obtint en Juin 1957. Avant de quitter la prison de Stanleyville pour Léopoldville, il s’adressa en parabole à la foule des Congolais Stanleyvillois venus nombreux pour le soutenir en ces termes : « La prise de Bastille ne s’est pas faite à Angoulême, mais à Paris ». C’est une parabole dont lui seul comprenait la signification. Pour leur dire au revoir, P. Lumumba lança comme d’habitude, son slogan de combat : uhuru ! uhuru ! uhuru ! Un Arrêté du Roi Baudouin du 27 Août 1957, gracia Lumumba en ramenant sa peine de deux ans à un an et deux mois. Il est sorti de la Prison de N’dolo le 07 Septembre 1957 et le lendemain, soit le08 Septembre 1957, P. Lumumba, ex-prisonnier, fut engagé par la Brasserie du Bas-Congo qui fabriquait à l’époque la bière Polar, aujourd’hui Skol. Après quelques semaines seulement, Lumumba sera nommé Directeur Commercial par le Directeur Général de la Brasserie, Gilbert Roland, nom qu’il donna à son deuxième fils en reconnaissance à son mentor.

Patrice Lumumba s’imposa à Léopoldville
Quand P. Lumumba débarqua à Léopoldville et reprit sa liberté, il avait déjà une large étendue des connaissances acquises à Stanleyville qui surpassait la capacité intellectuelle de sesCo-fondateurs du MNC.  Autodidacte incomparable au Congo, il était trop en avance aux autres et avait une capacité persuasive extraordinaire. C’est lui qui dirigeait les travaux de rédaction des statuts du Parti et de son règlement d’ordre intérieur. Pour minimiser Lumumba, l’Abbé Joseph Malula lui colla le pseudonyme de « Muwuta, de Repris de justice, d’illettré », de coupe-coupeur ». Le Prêtre fut surpris par l’élection de P. Lumumba « Illettré » à la présidence du MNC au détriment de G. Diomi, son candidat préféré parmi les Co-fondateurs du Parti qui lui étaient proches.

Le 11 Décembre 1958, après avoir prononcé son discours à Accra au Ghana, qui fut salué par une salve d’applaudissements frénétiques. P. Lumumba fut adopté à l’unanimité comme membre du Comité de Direction de la Conférence Internationale Panafricaine. A l’occasion de la première sortie du MNC le 28 Décembre 1958, il avait tenu un meeting politique historique qui électrisa la Ville de Léopoldville dans lequel il prononça14 fois le mot indépendance. On ne peut pas parler des émeutes du 04 Janvier 1959 sans faire allusion au meeting politique du 28 Décembre 1958, le premier dans la colonie. Invité par le Congrès pour la Liberté et la Culture, il prononça un important discours à l’Université d’Ibanda au Nigéria, le 22 Mars 1959. Pendant son séjour dans la deuxième quinzaine du mois d’Avril 1959 en Belgique,  P. Lumumba  fut le premier Congolais à avoir tenu dans les quatre universités de la Belgique (Université Libre de Bruxelles, Université de  Louvain, Université de Liège et Université de Gand), des conférences qui ont séduit les jeunes Belges qui désiraient venir au Congo après l’indépendance du pays.

Grâce à tous ces discours et conférences, la popularité de Lumumba et sa personnalité s’imposèrent à Léopoldville. Toute la presse internationale parlait de lui. Du coup,                  P. Lumumba acquit une notoriété internationale. Les Co-fondateurs du MNC restés à Léopoldville, jaloux du succès récolté par leur Président dans les milieux belges, décidèrent de l’écarter du Parti parce qu’ils estimaient qu’il était devenu trop encombrant et gênant. Informé du complot monté contre lui, P. Lumumba quitta Bruxelles et partit directement à Stanleyville où il est arrivé le 08 Mai 1959 alors que les autres Co-fondateurs du MNC l’attendaient à Léopoldville. Le Président du MNC fut chaleureusement accueilli dans la Ville qui l’a formé où il se sentait comme un poisson dans l’eau. Il créa la section du MNC pour la Province Orientale avec le soutien de J. Kasongo, JP. Finant, A. Kiwewa, M. Lengema, V. Nendaka, G. Gbenye, A. Songolo, B. Salumu, etc…

La scission du MNC et création du MNC/Kalonji à Elisabethville en 1959
Le 16 Juillet 1959, sous l’instigation de l’Abbé Joseph Malula, le MNC organisa une réunion sans Lumumba, présidée par Joseph Iléo au homme ASSANEF au cours de laquelle le 19Co-fondateurs présents révoquèrent Lumumba. Le 17 Juillet 1959, soit le lendemain de sa révocation, P. Lumumba, constitua un nouveau comité de Direction du MNC avec le soutien de tous les membres des Comités Sectionnaires des différentes communes de Léopoldville et des leaders de la Province Orientale. Le même jour, le nouveau Comité de Direction du parti, sous l’impulsion de son Président P. Lumumba, révoqua à son tour tous les19 Co-fondateurs qui ont tenu la réunion présidée la veille par Joseph Iléo. L’éclatement du MNC fut donc scellé le17 Juillet 1959 à la grande satisfaction de l’Abbé Joseph Malula et de l’administration coloniale.

A partir de cette date, on assista à deux ailes du MNC : L’une, MNC Ileo, dite aile des modérés, des chrétiens, des intellectuels et des pro-belges et l’autre, MNC Lumumba, dite aile des radicaux, des progressistes, des communistes, des primitifs, des barbares, d’illettrés, d’anti-Christ  et d’anti-belges. Depuis la scission du MNC, une gigantesque campagne inédite de diabolisation, de dénigrement et d’intoxication savamment ficelée et organisée par l’Eglise Catholique est menée contre P. Lumumba pendant les messes. Des petits porteurs décollant de Brazzaville avec la complicité de l’Abbé Fulbert Youlou, inondaient les rues de Léopoldville des tracts sur lesquels P. Lumumba était caricaturé comme un athée, un Satan, un communiste, un dictateur, un illettré, un voyou, un escroc, un coupe-coupeur, un sanguinaire pire qu’Hitler, Fidèle  Castro d’Afrique qui a vendu son âme au diable et le Congo aux Soviétiques. D’autres tracts, imprimés à Bruxelles arrivaient par avion à Léopoldville portant les mêmes caricatures

Joseph Ileo fut remplacé par Albert Kalonji à la clôture du congrès du MNC Ileo tenu à Elisabethville, aujourd’hui Lubumbashi, du 31 Octobre au 05 Novembre 1959. Les Congressistes soutenus par les Colonialistes belges et l’Eglise Catholique, avaient estimé que Joseph Iléo était trop mou et n’avait pas le profil et le charisme requis pour rivaliser avec P. Lumumba.  Il était comme un Général sans troupe et un boxeur de poids léger. Pour combattre le MNC Lumumba, ils ont fait appel à Albert Kalonji qui avait une très forte popularité à Luluabourg, aujourd’hui Kananga et à Elisabethville pour remplacer Joseph Ileo à la présidence du MNC, aile dite des chrétiens, d’intellectuels  et des pro-belges. Ainsi était né le MNC/Kalonji à Elisabethville le 05 Novembre 1959.A la veille de la réunion dite Table Ronde de Bruxelles, les Congressistes du MNC Kalonji avaient condamné P. Lumumba d’être responsable des émeutes qui ont éclaté à Stanleyville le 30 Octobre 1959. C’était une déclaration politique visant à empêcher sa participation aux travaux de laTable-Ronde de Bruxelles organisée du 20 Janvier au 20 Février 1960.

Deuxième condamnation de P. Lumumba en 1959
En dépit de la grande campagne de diabolisation menée par l’Eglise Catholique contre son Président, le MNC Lumumba remporta une victoire écrasante en raflant 55 sur 61 sièges, soit 90 % des sièges aux élections urbaines organisées par les colonialistes belges à Stanleyville en Décembre 1959 pendant que Lumumba était en prison avec Emmanuel Nzuzi depuis le 1er Novembre 1959 suite aux émeutes du 30 Octobre 1959 pour atteinte à l’ordre public et à la sureté de l’Etat. Condamné le 21 Janvier 1960, P. Lumumba fut transféré le 22 Janvier 1960 en catimini à la prison souterraine de Jadothville aujourd’hui Likasi, où fut incarcéré le Prophète Simon Kimbangu pendant 30 ans de 1921 à 1951. Il y est arrivé avec un corps totalement ensanglanté.

Tous les pays progressistes accusaient la Belgique d’être responsable de l’incarcération de Lumumba et de sa non-participation aux travaux de la Table-Ronde. Les grandes radios internationales de Moscou, de Caire, de Tunis, d’Accra, de Conakry, d’Alger, de Maroc, d’Addis-Abeba, de Cuba, de Yougoslavie, de la Chine, de la République Démocratique Allemande, de la Pologne, de la Bulgarie, etc…  ne cessaient de multiplier des pressions sur la Belgique en vue d’obtenir la libération du Leader Nationaliste. Grâce à toutes ces pressions auxquelles il faut ajouter celle du Front Commun créé par tous les délégués Congolais à la Table-Ronde de Bruxelles, les autorités belges ont capitulé et décidé de libérer« Kongo yasika» le 25 Janvier 1960, soit trois jours après son arrivée dans la prison souterraine au grand étonnement de tous les prisonniers.

Sa participation aux travaux de la Table-Ronde de Bruxelles en 1960
Il est arrivé en triomphateur à Bruxelles le 26 Janvier 1960 par un avion spécial affrété pour le transporter et participa aux travaux de la Table-Ronde de Bruxelles à partir du 27 Janvier 1960, date à laquelle l’indépendance du Congo fut fixée pour le 30 Juin 1960. Pour fêter cette victoire, P. Lumumba avait tenu une conférence de presse titrée « De la prison à la Table-Ronde ». La conférence se termina par une grande réception qu’il organisa dans la soirée à l’Hôtel Plaza à Bruxelles à laquelle prirent part tous les délégués Congolais à la Table-Fonde de Bruxelles à l’exception de Joseph Kasa-Vubu. Il embrassa tous les délégués et improvisa une scène de réconciliation en serrant les mains de chacun d’eux. C’est cette soirée de réconciliation qui avait inspiré le musicien Congolais Jeef Kabasele, le Mozart Congolais, grand admirateur de P. Lumumba, à composer le disque « Indépendance tchatchatcha » exécuté par son Orchestre African Jazz.Ce disque exalte l’unité du Congo et de tous les Congolais autour de l’intérêt supérieur du pays.

Eclatante victoire aux élections urbaines à Stanleyville ont confirmé sa popularité légendaire ainsi que sa stature d’homme d’Etat et contribué à sa libération et à sa participation aux travaux de la Table-Ronde de Bruxelles. Le MNC Lumumba avait gagné encore les très mauvaises élections législatives organisées au mois de Mai 1960 par les Colonialistes Belges qui avaient utilisé tous les moyens nécessaires pour empêcher Lumumba d’accéder au pouvoir, mais en vain. Il devint le chef de la principale  force politique et de la majorité parlementaire. Le cartel des partis minoritaires regroupant Abako, MNC/Kalonji, PUNA, PNP, UNIMO et CONAKAT, soutenu par le Ministre Belge Ganshof Van der Meersch et l’Eglise Catholique, organisa le 19 juin 1960,  une réunion au home ASSANEF au cours de laquelle il forma après élection un gouvernement sans les Lumumbistes avec Joseph Kasa-Vubu, Président de la République Fédérale du Congo ; Jean Bolikango, Président de la Chambre des Représentants et Albert Kalonji, Premier Ministre. Comme il fallait s’y attendre,                   P. Lumumba protesta énergiquement dans une conférence de presse contre la tricherie de sa victoire organisée par les Belges et exigea le retour du Ministre à Bruxelles. Ce cartel engendra le tristement célèbre « Groupe de Binza » chargé par les impérialistes d’empêcher le gouvernement Lumumba de fonctionner.

Lumumba fut nommé Premier Ministre du Congo Indépendant par l’Arrêté du Roi Baudouin, contre sa volonté, le 22 Juin 1960 à l’âge de 35 ans. C’est lui qui nomma tous les Ministres et les Secrétaires d’Etat du Premier Gouvernement et fait de J. Kasa-Vubu, Premier Chef d’Etat du Congo Indépendant. C’est lui qui avait signé le Traité d’Amitié et de Coopération entre  la Belgique et le Congo Indépendant le 29 Juin 1960.  C’est lui qui avait contresigné l’Acte de l’accession du Congo à son indépendance et à sa souveraineté internationale le 30 Juin 1960. C’est encore P. Lumumba qui après la révocation par lui du Général Janssens avec le soutien du Vice-Premier Ministre Antoine Gizenga, décida des mesures d’Africanisation de l’Armée Congolaise, le 06 Juillet 1960. Il est donc le Père de l’Armée Nationale Congolaise. Le 30 Juin 1960, P. Lumumba prononça le plus beau discours de sa courte carrière politique qui fut à l’antipode de celui qu’il avait prononcé à l’occasion du 50èmeanniversaire de la mort de Stanley le 08 Mai 1954 à Stanleyville.

A l’occasion de la Conférence Panafricaine organisée sous l’impulsion de P. Lumumba à Léopoldville du 25 au 31 Août 1960, la Ville de Léopoldville fut choisie par tous les délégués Africains pour être la Capitale de l’Afrique unie. Malheureusement, le « Groupe de Binza » n’a rien compris et n’a pas capitalisé ce choix. La Ville d’Addis-Abeba est aujourd’hui la Capitale de l’Union Africaine.

Elimination physique de P. Lumumba
Ludo de Witte est formel. Ce n’est pas le discours prononcé par P. Lumumba le 30 Juin 1960 qui a provoqué la déclaration de guerre de la Belgique contre le Congo. C’est la révocation par Lumumba du Général Janssens et les mesures d’Africanisation de l’Armée qui ont suscité la colère du Roi Baudouin.

La Force Publique sous le commandement du Général Janssens représentait la protection et la sécurité d’un régime néo-colonial dans un Congo dirigé par un Nationaliste dur comme l’os qui ne pouvait pas être manipulé à volonté. Tous les Belges se sont réunis comme un seul homme autour de leur Roi pour éliminer physiquement Lumumba. En réalité, précise Ludo de Whitte, la guerre n’a pas été déclarée contre le Congo, mais contre un individu, Lumumba, jeune nègre, macaque, domestique de 35 ans, sans formation universitaire, qui a osé élever le ton pour réclamer l’indépendance du Congo, contredit le Roi Baudouin, décapité la Force Publique, cassé la colonne vertébrale néocoloniale et décidé de l’Africanisation de l’Armée.

Selon Hélène Tournaire et Robert Bouteaud, la nouvelle concernant le limogeage  du Général Janssens est parvenue, le 09 Juillet 1960 aux oreilles du Roi Baudouin qui prenait tranquillement ses vacances sur la Côte d’Azur. Face à la gravité de la situation qui menaçait les intérêts des Occidentaux au Congo, le Roi était obligé d’interrompre ses vacances et regagna sans atermoiements Bruxelles par un avion militaire Belge à six heures trente du matin. Immédiatement après son retour, un conseil de cabinet s’est réuni d’urgence au Palais Royal à neuf heures. Il regroupait la Cour, le Gouvernement dirigé par le Premier Ministre Eyskens et les personnalités les plus influentes des trusts coloniaux. C’est au cours de cette réunion que Bruxelles décida de faire payer à ce petit nègre le plus fort prix de sa témérité : « Lumumba doit disparaitre, lui-même et tout son corps, de la planète terre ». Contrairement à ce que pensaient les néo-colonialistes Belges, cette réunion prouve que P. Lumumba était un Grand Homme d’Etat qui défendait les intérêts de son pays, car on ne décide pas de tuer un macaque au Palais Royal.

En limogeant le Général Janssens et en Africanisant l’Armée, P. Lumumba avait déjoué les plans de tous les stratèges Belges qui voulaient installer au Congo un gouvernement néo-colonial dirigé par leurs valets locaux. Pour les stratèges Belges, P. Lumumba était catalogué comme un obstacle redoutable à l’installation d’un régime néo-colonial. Il était dur, pur et indomptable. Il fallait l’éliminer physiquement pour sauver les intérêts des occidentaux au Congo Indépendant. Ils accusaient P. Lumumba de vouloir provoquer la troisième guerre mondiale dans l’unique but de bénéficier de la sympathie de tous les impérialistes et néo-colonialistes.

Onze jours seulement après la signature du Traité d’Amitié et de Coopération entre la Belgique et le Congo, les Belges ont violé l’article 6 de ce Traité et agressé le Congo à partir du 10 Juillet 1960. Dans trois semaines, 11.000 soldats Belges ont occupé le pays. La sécession du Katanga fut proclamée le 11 Juillet 1960 et celle du Sud Kasaï le 09 Août 1960. Le 17 Janvier 1961, P. Lumumba, Okito, et M’polo ont été assassinés au Katanga. Mis au courant de cette nouvelle macabre le 18 Janvier 1961, l’Archevêque d’Elisabethville, Joseph Comelis, moine bénédictin,  qui n’a jamais caché sa profonde antipathie à l’égard de Lumumba, déclara : l’ «assassinat de Lumumba est un péché pardonné au ciel ». La Belgique a nié sa responsabilité dans cet ignoble assassinat comme pour dire qu’il n’y a pas que les Noirs qui mentent et violent les Traités.

Patrice Lumumba, Père de l’indépendance du Congo
Tous ceux qui ont lu l’histoire de l’indépendance du Congo, devraient être impressionnés par le nombre impressionnant des références consacrées à la Ville de Stanleyville et à P. Lumumba, homme d’Etat fabriqué par cette ville à travers ses associations culturelles. Face à cette réalité, on peut affirmer sans crainte d’énerver les historiens falsificateurs de la vérité que la Ville de Stanleyville demeure le berceau du nationalisme et de l’indépendance du Congo et que P. Lumumba est le Père de l’indépendance du Congo comme Kwame N’Khrumahau Ghana, Julius Nyerere en Tanzanie, Kenneth Kaunda en Zambie, Nelson Mandela en Afrique du Sud, Jomo Kenyatta au Kenya, Nasser en Egypte, Mao en Chine, etc… Un enfant ne peut avoir qu’un père et une mère.

Lumumba demeure une source d’inspiration intarissable non seulement pour les générations présentes, mais aussi pour toutes les générations futures, car ses idées sont porteuses d’énergies et des ressources prodigieuses. Qui aurait imaginé qu’un jeune Nègre comme P. Lumumba, né dans la région la plus marginalisée par les colonisateurs Belges dans le domaine de l’enseignement, hier coupe-coupeur d’herbes dans les quartiers des Européens à Stanleyville, autodidacte incomparable, sans formation universitaire, deviendrait un jour l’une des figures emblématiques des indépendances africaines, le Père de l’Indépendance du Congo, le Noir le plus connu du 20ème Siècle et l’homme politique le plus important de l’année 1960 selon Hélène Tournaire et Robert Boutteaud. L’ambition, l’altruisme, le courage, la détermination, la persévérance, la conscience de sa valeur, le patriotisme, etc… sont des valeurs fondamentales auxquelles le jeune P. Lumumba était attaché et qui ont fait qu’il se différencie de tous les autres jeunes de sa génération en volant de succès en succès en imposant sa marque partout où il passait. Grâce à ses valeurs, P. Lumumba est au panthéon de la gloire.
Le Chef de l’Etat Mzee Laurent Désiré Kabila, sauveur de LUSHIMA DJUNGA, Kadogo de la première heure à Albertville, aujourd’hui Kalemie, en 1964, l’a compris et l’a suivi très tôt dès l’âge de 19 ans. Quand il apprit l’assassinat de son idole, il déclara à sa mère : « Maman, les impérialistes ont assassiné P. Lumumba, je serais un autre Lumumba ». Sa prophétie a été accomplie le 17 Mai 1997. Lui aussi est au panthéon de la gloire comme son Maitre. On reconnait les grands hommes après leur mort, à travers leurs œuvres qui les rendent immortels. Malheureusement, la politique d’équidistance dont les historiens Congolais sont accusés à tort ou à raison, qui consiste à placer la victime et ses bourreaux dans la même loge, réduit P. Lumumba au rang de tous ses bourreaux délégués Congolais à la Table-Ronde de Bruxelles, les appelle tous indistinctement les «Pères de l’Indépendance du Congo » et compare P. Lumumba à tous les autres Premiers Ministres Congolais qui se sont succédés à la Primature. Seul le Premier Ministre Matata Ponyo lui a donné la place qui lui revient, celle du« Père et d’Héros de l’Indépendance du Congo ». Bravo son Excellence.

Formation du P. Lumumba
En obéissant à la politique coloniale, les colonisateurs Belges n’ont pas investi dans le pays des Batetela,  en dépit des ressources naturelles qu’il regorge et de sa position magnifique au cœur du Congo. Ils n’y ont pas construit d’écoles sérieuses pendant la colonisation. Ils n’ont construit que le Groupe Scolaire des Frères de la Charité situé à Lusambo, à 600 Km du Territoire de Lomela et l’Athénée Officiel de Lodja qui fut le cadeau du Ministre Auguste Buisseret à P. Lumumba, son grand ami et défenseur des écoles laïques à Stanleyville.  P. Lumumba est donc né dans la région où le taux d’analphabétisme est probablement le plus élevé du pays. Il est apparu comme un épiphénomène et un météore  dans le firmament du Congo Belge à l’heure et à l’endroit où les colonisateurs Belges ne l’attendaient pas.

Autodidacte inégalable, il n’a jamais fréquenté une école secondaire. Il est sorti le premier au concours de recrutement organisé par SYMETAIN à Kalima dans la Province de Maniema avec 87 % en 1943. Il a obtenu son certificat de fin d’études primaires à l’issue d’un jury organisé par les Frères Maristes à Stanleyville avec 94,26 % en 1945. Il est sorti le premier pour toute la Province Orientale au concours d’admission à l’Ecole Postale de Léopoldville avec 93,63 %. Il se classa troisième sur 34 finalistes de cette l’Ecole avec 91,40 %en 1948. P. Lumumba a toujours soutenu qu’un homme peut devenir universitaire sans avoir été à l’Université, car disait-il aux journalistes Belges en 1960, la personne qui a créé l’université n’était pas universitaire. Et il l’a prouvé, ses discours sont étudiés par les savants du monde. Son discours du 30 Juin 1960 est le premier d’un Noir inscrit parmi les 100 discours qui ont marqué le 20ème siècle. Il est le premier Noir qui a été reçu par 19 coups de canon à la Maison Blanche et à avoir séjourné à Blair House, magnifique résidence réservée aux hautes personnalités du monde invitées par la Maison Blanche. Il est le premier Congolais qui habitait dans la Commune de Kalina, aujourd’hui la Gombe avant la proclamation de l’indépendance du Congo le 30 Juin 1960.
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