Les experts de l’ONU accuse les forces de sécurité congolaises et les miliciens d’avoir “délibérément” tué les civils lors des violences aux Kasaï (Centre de la RDC).

Le rapport souligne que les tueries ont visé notamment de nombreux enfants.

“L’EEI [Équipe d’experts internationaux] confirme que les forces de défense et de sécurité, la milice Kamuina Nsapu et les milices Bana Mura ont délibérément tué des civils, dont de nombreux enfants. Ils ont commis de nombreuses atrocités, notamment des mutilations, viols et autres formes de violences sexuelles, ainsi que des destructions de villages. L’EEI est d’avis que certaines des exactions commises par les forces de défense et de sécurité, les milices Bana Mura et la milice Kamuina Nsapu constituent des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, ainsi que des violations et des atteintes aux droits de l’homme”, accusent les experts de l’ONU.

Les experts se disent “choqués” de ces violations qu’ils qualifient de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à l’égard de statut de Rome et des conventions de Genève.

“L’EEI est choquée par la situation désastreuse des droits de l’homme qui perdure dans la région du Kasaï depuis 2016. Elle est particulièrement alarmée par l’ampleur des actes de violences que ses enquêtes ont permis de révéler. Le présent rapport ne reflète qu’une petite partie des actes et crimes commis. L’EEI estime que plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie durant la crise. Face à cette tragédie, l’EEI est préoccupée du faible niveau d’attention qu’elle a suscité”, dit le rapport.

En juillet 2017, le Haut Commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein avait désigné les experts Bacre Ndiaye (Sénégal), Luc Côté (Canada) et Fatimata M’Baye (Mauritanie) pour enquêter sur les “graves” violations des droits l’homme commises lors des affrontements armés entre les FARDC et les miliciens Kamuina Nsapu au Kasaï.

Après la crise

Les experts reconnaissent que une baisse de la violence depuis août 2017 dans les provinces de la région du Kasaï. Ils accusent cependant l’armée de poursuivre un “usage excessif” de la force contre des personnes soupçonnées d’appartenir à la milice Kamuina Nsapu.

“Les FARDC ont continué à faire un usage excessif de la force dans le cadre d’opérations contre la milice Kamuina Nsapu. Des personnes suspectées sans fondement d’appartenir à la milice continuent d’être détenues, battues ou tuées”, précise le rapport.

Par ailleurs, la milice Kamuina Nsapu “est restée active, surtout au Kasaï Central et continue de recruter, y compris des enfants, et à mener des attaques dont l’ampleur a diminué”, mentionne le document.

Toutefois, le nouveau rapport de l’ONU ne donne pas les chiffres quant aux personnes tuées. “Bien qu’elle ne soit pas en mesure de donner un chiffre précis du nombre de victimes”.

Patrick Maki
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