Des étudiants sont descendus dans les rues de Beni hier lundi 24 septembre pour manifester contre les massacres, dont les populations ont été victimes le week-end. Dans leurs revendications, ils fustigent le silence des autorités à la suite de ces tueries et réclament des enquêtes sérieuses afin de mettre la main sur les vrais auteurs de ces atrocités.

Les esprits se sont surchauffés durant toute la journée d’hier dans le territoire de Beni, dans la province du Nord Kivu. Déployés sur les grandes artères, les étudiants des universités et instituts supérieurs exigeaient l’implication effective des autorités du pays dans les efforts visant à rétablir la sécurité dans ce coin de la RDC.
Croix, pancartes, rameaux et calicots en mains, scandant des chansons hostiles au pouvoir, ces étudiants criaient en chœur : " Nous voulons que la paix et la sécurité se rétablissent dans le Territoire de Beni".
Tout se déroulait normalement avant que les choses ne dégénèrent, près du marché central de Beni, (Kilokwa), au moment où les étudiants en colère voulaient pénétrer dans la mairie. Ils ont été vite dispersés par les éléments de la police à coup de gaz lacrymogène, racontent des sources à Beni.

DES MANIFESTANTS MAITRISES PAR LA POLICE
On a aussitôt assisté à des échanges des projectiles entre les étudiants et les policiers le long des boulevards Nyamwisi et Ruwenzori. Ces échauffourées ont mis toute la ville dans la psychose et paralysé les activités durant toute la journée, affirment des sources.
"Les étudiants ont pleinement raison de s’énerver face au silence des autorités gouvernementales. On dirait qu’à Beni, nous n’existons pas. On dirait que Beni n’est pas dans la République Démocratique du Congo", s’est plaint Clovis Mutsuva, le Coordonnateur des étudiants de Beni.
La mort de 19 personnes tuées par des présumés rebelles ADF continuent de susciter la colère au sein de la population. La société civile locale a même décrété un deuil sur l’ensemble de la ville hier lundi 24 septembre. Ce mot d’ordre qui a été visiblement suivi, car les marchés, écoles et magasins sont restés fermés durant toute la journée d’hier.
Les attaques de ce week-end sur la ville de Beni ont fait des morts dans toutes les couches de la population. Un chef de travaux et une étudiante ont été tués, des taximen et des commerçants ont également été touchés. Le bilan provisoire est de 19 morts dont 15 civils et 4 militaires FARDC.
Outre des pertes en vie humaine, des sources sur place notent d’importants dégâts matériels causés par les rebelles ADF. Des maisons ont été incendiées, des véhicules endommagés et des personnes enlevées.
Ces nouvelles attaques des ADF interviennent, alors que 40% de la ville de Beni n’étaient plus habités par la population qui fuit depuis six mois l’insécurité dans cette contrée.
Cependant, la réaction de Kinshasa demeure très attendue par ces popukations éplorées. Orly-Darel NGIAMBUKULU
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