L’ambitieux programme des réformes économiques que le Premier ministre honoraire, Samy Badibanga Ntita, a présenté devant la presse le 22 août dernier, a été expliqué en lingala et français faciles à la base de Les Progressistes. C’était au cours de la matinée politique organisée samedi 8 septembre au siège même de ce regroupement politique qui porte la candidature de Samy Badibanga à la présidentielle du 23 décembre prochain.

A la différence de ce qui s’est passé le 22 août au Memling où la présentation a été faite par le leader de Les Progressistes lui-même, à Limete, ce sont trois cadres de cette plateforme qui se sont relayés pour faire l’économie de ce projet dont l’originalité tient au fait qu’il ne se borne pas qu’à des objectifs chiffrés des actions phares à réaliser, mais en plus décline les réformes à entreprendre immédiatement afin de booster l’économie du pays et faciliciter la mobilisation des ressources dont la RD Congo a besoin pour la mise en œuvre de ce nouveau contrat social dont l’objectif "c’est tout changer pour tous".
Il s’agit en fait de lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales en RD Congo. Et cela "passe par la relance de l’économie nationale", font valoir les cadres de Progressistes qui présentent un programme qui repose sur trois grandes réformes : la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que la transparence absolue des affaires publiques ; les emplois et entreprises pour la jeunesse ; et l’aide financière aux familles en vue d’améliorer la santé, l’alimentation et l’éducation de tous.

"BOLSA FAMILIA" OU "SUNGA LIBOTA"
La mise en œuvre du candidat de Les Progressistes passe par une série d’innovations sociales. Au nombre de celles-ci, "Sunga libota", une allocation directe mensuelle de 100 USD aux mères de famille pour l’alimentation et l’éducation des enfants. Puis la gratuité de la santé maternelle et infantile ainsi que l’enseignement primaire et secondaire. Premier ministre en novembre 2016, on l’a vu se rendre à l’hôpital ex-Mama Yemo de Kinshasa où il était allé libérer des malades incapables de payer les factures de leur hospitalisation. Sa fibre sociale l’a déterminé à promettre la gratuité de l’accouchement en RDC.
Jacqueline Mulamba, l’une des intervenants, expliqu’au Brésil où elle a vécu, Bolsa Familia, ce programme mis en place par le président Lula fonctionne. "Ce n’est pas une mythologie ni un mensonge. Au Nigeria, Mexique, ça marche", dit-elle. Mme Mulamba est révoltée par les bébés et mamans otages des maternités congolaises. Pas seulement. Elle ne s’explique pas non plus que l’eau ne coule plus de robinets dans les villes alors que "le pays est traversé par l’Equateur, et donc irrigué car il pleut au nord et au sud du pays", fait-elle remarquer. L’absence d’électricité dans ce pays qui possède le plus grand barrage, qui peut vendre de l’électricité à l’Afrique " étonne également la candidate à la députation nationale à Lukunga. "Ca doit changer", clame-t-elle. "Ca doit changer, dit-elle, notre président a la solution, soyons juste derrière lui, soutenons-le, votons pour lui", a-t-elle insisté. Le programme prévoit également l’accès de tous à l’eau potable et à l’énergie, la salubrité des milieux de vie et de l’environnement ainsi que la construction des logements sociaux.
Le leader de Les progressistes promet aux étudiants une bourse mensuelle de 100 dollars et 150 pour ceux qui sont dans "les filières de formation essentielles au développement économiques tel que les services financiers, la logistique, l’informatique, la production et distribution agroalimentaire, la transformation des ressources minières, et l’économie verte et les énergies renouvelables". Enfin, le programme de l’ancien Premier ministre prévoit de payer le salaire minimum de 250 USD. Comme on peut s’en rendre compte, le maître-mot des Progressistes, c’est la redistribution des richesses.

QUE COMPTE FAIRE SAMY BADIBANGA POUR MOBILISER LES RESSOURCES DEVANT FINANCER CES REFORMES ?
On explique que pour assurer la mobilisation accrue des ressources, le Premier ministre honoraire usera des mesures radicales et innovantes simplifiant la fiscalité, la parafiscalité ainsi que les droits des douanes. Des réformes proposées par Samy Badibanga, l’introduction de la "flat tax", l’impôt à taux unique à 10%, reste sans doute l’une des mesures-phares. "Le but est d’élargir l’assiette fiscale pour augmenter les recettes de l’Etat, et d’éliminer la corruption et les tracasseries", explique Jean Bonheur Kongolo Panda, président national du Front de la jeunesse pour la renaissance du Congo (FJRC) et membre de la plateforme Les Progressistes.
Il soutient que "la flat tax nous permettra d’arriver en 3 ans à un budget de 25 à 40 milliards de dollars et de 80 à 100 milliards en 5 ans. Grâce à cette fiscalité simple, nous allons réduire le secteur informel de 50%, chasser la fraude et la corruption et multiplier les moyens de l’Etat aujourd’hui réduits pour augmenter les recettes". Jean Bonheur Kongolo cite en exemple le Ghana, le Togo, la Russie qui ont augmenté leurs recettes fiscales de 80 à 150% grâce à la flat tax, alors que le Royaume Uni était parvenu, il y a des années, à multiplier par sept ses recettes par ce système.
Dans son projet, le Premier ministre honoraire prévoit également de moderniser l’infrastructure des finances publiques par la création d’une Autorité des revenus de l’Etat, ce, en fusionnant les régies financières : DGDA, DGI et DGRAD. "Cela permettra d’assurer une meilleure gestion et un meilleur contrôle des recettes publiques à travers une comptabilité unique du trésor public", a affirmé Bonheur Kongolo.
S’agissant des dépenses publiques, le programme prévoit d’élever la direction du trésor en Direction générale et en faire une institution financière à part entière, implantée dans toutes les provinces. Ceci permettra, insiste Kongolo Panda, de mieux canaliser les recettes et un contrôle nettement meilleur des dépenses publiques...
Didier KEBONGO
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