*‘’Que retenir sur le fond des discours ? Absolument rien de neuf. La plongée dans l’hypocrisie demeure la ligne stratégique de base de ce groupe foncièrement soumis à l’ancienne colonie. Une fois de plus, les présents comme les absents ont affirmé haut et fort leur détermination à aller aux élections ainsi que leur adhésion au calendrier électoral de la CENI. Sauf que, immédiatement après cet engagement démocratique, ces compatriotes qui, manifestement, demeurent dans l’ambiguïté, ont assorti cette acceptation des élections, d’une série de conditions qui, malheureusement, anéantissent toute avancée démocratique’’, soutient, dans une nouvelle tribune libre, un analyste pro-Majorité. Concrètement, à scruter les ‘’choses d’un peu plus près, l’idée de l’unité de l’opposition, très populaire dans les rangs des militants, s’avère difficile à concrétiser au niveau des leaders que rien de solide sur le plan programmatique, philosophique ou idéologique ne réunit. La seule haine de KABILA ne constitue pas un ciment suffisamment fort. Voilà ce qui explique pourquoi l’opposition a été incapable de tenir sa promesse d’annoncer à la Nation, ce 29 septembre, l’identité de la personne qui va porter ses couleurs à la présidentielle du 23 décembre 2018’’, conclut-il, dans cette même réflexion reprise, ci-dessous.

MEETING DE L’OPPOSITION

BEAUCOUP DE BRUIT POUR PEU DE CHOSES…

Comme prévu, la branche de l’opposition politique soumise à l’impérialisme a tenu son meeting le samedi 29 septembre. La rencontre a eu lieu sur le terrain faisant face à l’avenue de l’enseignement sur laquelle se sont installés depuis un certain temps les sièges des différents partis politiques.

Cette fois, il n’y a eu aucune tentative conséquente de débordement ni de casse. Il faut croire que les leaders de l’opposition ont enfin compris que les tentatives d’insurrection à la faveur des meetings autorisés sont vouées à l’échec. La timide tentative de Jean-Bertrand EWANGA de conduire une bande vers la CENI a rencontré une indifférence totale dans le public.

Ce rendez-vous était annoncé avec fracas comme un moment fort de la croisade de l’opposition vers la conquête du pouvoir. Dans cette course, le 29 septembre 2018 devait représenter le moment de la concrétisation de l’unité des leaders de l’opposition, tant vantée mais jamais réalisée. Cette unité devait, nous disait-on, conduire à la fin du régime politique né le 17 mai 1997 par l’entrée de Mzee Laurent-Désiré KABILA à Kinshasa.

Le public et la classe politique attendaient donc de connaître le nom de celui qui ferait face, pour le compte de l’opposition, au candidat du FCC, le PPRD Emmanuel RAMAZANI SHADARY.

Le meeting annoncé pour 10h00 n’a pu démarrer qu’après 15h00. Comment ce retard s’explique-t-il ? Il fallait d’abord résoudre la plus élémentaire question de protocole. Quel devait être l’ordre d’arriver des leaders/rivaux ? À trois mois des élections du 23 décembre 2018, les auto-proclamés « leaders intelligents » en sont encore à se disputer sur des questions de préséance. Dans ce milieu, intelligence ne rime point avec sagesse, semble-t-il ? Suivant la mode des chanteurs musiciens kinois, chacun voulant jouer à la vedette la plus désirée, tenait à être le dernier à entrer en scène, question de se voir applaudir par le public et bien évidemment les rivaux. Le meeting avait donc, dans le secret espoir des uns et des autres, une fonction de plébiscite, chacun espérant sortir de la rencontre avec le titre de candidat commun de l’opposition.

Sans répondre à l’équation du choix définitif, la question entraina un retard de 2 heures et demie sur l’horaire annoncé.

Lorsque notre monde se mit enfin d’accord, Martin FAYULU accepta le sacrifice de monter le 1er sur l’estrade dressé pour l’occasion, suivi de Adolphe MUZITO et Pierre LUMBI.

Alors que dans les réseaux sociaux, les propagandistes de service annonçaient, sans sourire, 1 million de participants sur une place mesurant moins de 6 hectares, les observateurs ont constaté que l’esplanade était désespérément vide aux ¾. À moins que l’on me fasse la démonstration contraire, je soutiens que, en ce samedi 29 septembre, cette esplanade était occupée, tout au plus, par 6 à 7.000 personnes. Il est vrai que cette assistance soulevait un bruit infernal fait des chansons et d’insultes de toutes natures.

Félix TSHISEKEDI, leader de l’UDPS aux multiples diplômes contestés, arrivera le dernier, alors que le controversé KAMERHE entendait encore l’assistance lui reprocher ses trahisons du passé et exiger de l’homme de l’UNC un engagement plus sincère. FAYULU, usant des expressions extrémistes dont il est coutumier, s’exprima dans l’indifférence et un certain mépris des leaders et des militants des autres partis présentés comme alliés.

Que retenir sur le fond des discours ? Absolument rien de neuf. La plongée dans l’hypocrisie demeure la ligne stratégique de base de ce groupe foncièrement soumis à l’ancienne colonie. Une fois de plus, les présents comme les absents ont affirmé haut et fort leur détermination à aller aux élections ainsi que leur adhésion au calendrier électoral de la CENI. Sauf que, immédiatement après cet engagement démocratique, ces compatriotes qui, manifestement, demeurent dans l’ambiguïté, ont assorti cette acceptation des élections des conditions qui anéantissent toute avancée démocratique.

Le but annoncé de la manifestation était de proclamer l’unité de l’opposition. Malgré les masques et les sourires sur l’estrade, les slogans et les chansons dans le public, personne n’a été dupe. Les gens que s’acharne à organiser le Belge Didier Reynders et que finance Moise KATUMBI depuis Bruxelles, demeurent profondément divisés.

Vital KAMERHE s’estime le mieux préparé à la fonction puisque se jugeant plus intelligent, mieux formé et plus expérimenté. Félix TSHISEKEDI, lui, ne cesse de mettre en avant sa prétendue emprise sur les foules de Kinshasa. Dans le même temps, l’outsider Martin FAYULU n’accepte pas les prétentions de ces deux précédents.

Depuis Bruxelles, nous apprenons que Jean-Pierre BEMBA, qui refuse de jeter définitivement l’éponge, tolère difficilement, à la fois, l’idée de voir le « Grand Congo » dirigé pour la troisième fois par un homme originaire de l’Est, donc Vital KAMERHE ou alors par une personnalité à la culture douteuse, laissant ainsi penser à Félix TSHISEKEDI. Des sources crédibles annoncent la fin des subventions accordées généreusement, jusqu’ici, par Moïse KATUMBI.

A analyser les choses d’un peu plus près, l’idée de l’unité de l’opposition, très populaire dans les rangs des militants, s’avère difficile à concrétiser au niveau des leaders que rien de solide sur le plan programmatique, philosophique ou idéologique ne réunit. La seule haine de KABILA ne constitue pas un ciment suffisamment fort.

Voilà ce qui explique pourquoi l’opposition a été incapable de tenir sa promesse d’annoncer à la Nation, ce 29 septembre, l’identité de la personne qui va porter ses couleurs à la présidentielle du 23 décembre 2018.

KM/CP
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