La campagne électorale pour les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales du 23 décembre 2018 est officiellement ouverte depuis ce jeudi 22 novembre à minuit. Elle va être clôturée le 21 décembre à minuit. Le train des élections est résolument lancé. A tous ceux qui continuent de compter sur le report, le président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), Corneille Nangaa,
a dit, au sortir d’une réunion d’évaluation du processus électoral
avec le président de l’Assemblée Nationale, le mardi 20 novembre,
Aubin Minaku, que tout nouveau « glissement » de calendrier électoral
est exclu. A l’en croire, son institution est fin prête avec 105. 257
machines à voter, 75.563 bureaux de vote, 11.901 agents électoraux,
etc. Le chef du pool informatique de la Ceni a été catégorique en
soulignant qu’à un mois des élections, tout mode de vote autre que la
machine à voter est techniquement hors de question.

21 candidats à la présidentielle…21 projets de société

21 candidats sont en lice pour l’unique fauteuil de la présidence
de la République. Il s’agit de : 1) Mabaya Gizi ; 2) Marie Josée Ifoku
; 3) Radjabo Tebasho ; 4) Martin Fayulu Madidi ; 5) Kazadi Lukonga
Ngube-Ngube ; 6) Seth Kikuni Masudi ; 7) Tryphon Kin-Kiey Mulumba ; 8)
Charles Luntadila Diavena ; 9) Masheke Ngerakweti ; 10) Joseph
Mba-Maluta ; 11) Francis Mvemba ; 12) Théodore Ngoy Ilunga ; 13)
Emmanuel Ramazani Shadary ; 14) Alain Daniel Shekomba Okenge ; 15)
Noël Tshiani ; 16) Gabriel Mokia Mandembo, 17) Yves Mpunga Mbomba ;
18) Samy Badibanga Ntita ; 19) Freddy Matungulu Mbuyamu ; 20)
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ; 21) Vital Kamerhe.
Pendant un mois, ils vont s’efforcer de s’attirer la sympathie de
40.024.897 électeurs, sur l’ensemble du territoire national. Certains
ont déjà donné l’esquisse de leurs projets de société, avec des
budgets estimés entre 65 et 120 milliards de dollars américains,
échelonnés sur cinq ans, soit la durée du mandat présidentiel.
Tous font les mêmes promesses ou presque à l’électorat : restauration
de l’Etat de droit, bonne gouvernance, modernisation des
infrastructures (routes, ports, aéroports, chemins de fer, écoles,
universités, hôpitaux, bâtiments publics, amélioration de la desserte
en eau potable et électricité, etc.), industrialisation, relance de
l’agriculture, création d’emplois, etc. Bref, chacun envisage de bâtir
un pays plus beau qu’avant.
Même les 15.355 candidats à la députation nationale pour 500 sièges et
les 19.640 prétendants à la députation provinciale pour 715 sièges
promettent de construire un nouveau Congo, alors qu’ils sont appelés à
évoluer au sein d’organes législatifs, dont à assurer un rôle de
contrôle de exécutifs national ou provinciaux. Qu’à cela ne tienne.
Chaque candidat député national ou député provincial se croit en
devoir de promettre, à son électorat, un Congo nouveau, où couleraient
le lait et le miel pendant les 5 prochaines années.
Candidats à la présidentielle comme à la députation nationale et
provinciale ne jurent que par la reconstruction d’un Congo fort, uni
et prospère, alors que certains sont aux affaires depuis les deux
premières Républiques (1960-1965 et 195-1997) et d’autres depuis le
régime de l’AFDL (1997-2001) ou celui du 1+4 (2003-2006) ou encore
depuis 2006. Au lieu d’assumer leurs passifs politiques, beaucoup
comptent sur l’oubli collectif pour tenter de se faire passer pour de
nouveaux messies.
Si les élections sont réellement libres, démocratiques et
transparentes, il y a gros à parier que tous les démagogues qui
refusent d’assumer leurs bilans négatifs vont être rattrapés par leur
passé dans les urnes. C’est le lieu de souhaiter que toutes les
opinions puissent s’exprimer sur la place publique, afin de permettre
aux électeurs d’entendre tous les sons de cloche, aussi bien ceux en
provenance des démagogues que ceux émis par les vrais patriotes.

Les points noirs : Ituri, Nord-Kivu, Nord-Katanga, Grand Kasaï…

Les points noirs du processus électoral restent l’Ituri, le
Nord-Kivu, le Nord-Katanga et le Grand Kasaï, où des groupes armés,
internes comme externes, continuent de semer l’insécurité. Il y a lieu
de craindre l’impossibilité pour la Ceni d’ouvrir des bureaux de vote,
dans plusieurs coins de ces provinces, le jour des scrutins couplés
présidentiel, législatifs nationaux et provinciaux, la désertion pure
et simple des bureaux de vote par les électeurs et, pire, le bourrage
des urnes par les seigneurs de guerre et leurs combattants.
D’où, il faut d’ores et déjà désespérer de la vérité des urnes là où
les maîtres de la situation seraient les chefs des forces négatives. A
qui profiterait l’insécurité le 23 décembre 2018 ? C’est naturellement
aux candidats de leurs parrains politiques et militaires.
Kimp
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