* Un duel à suivre absolument. Premier acte : l’accueil aujourd’hui à Kinshasa, des leaders de l’UDPS et de l’UNC.

Plus de doute. Félix Tshilombo Tshisekedi et Vital Kamerhe regagnent Kinshasa aujourd’hui mardi 27 novembre. Invité spécial hier du journal Afrique, édition de 21h30 de TV5 monde, Félix Tshisekedi a confirmé leur retour au pays. « Nous allons rentrer ensemble demain au pays », a-t-il déclaré. A l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), tout comme à l’UNC (Union pour la nation congolaise), toutes les dispositions sont prises pour un accueil chaleureux à leurs présidents, désormais unis pour la présidentielle du 23 décembre.

A son intervieweuse, Fatshi a laissé entendre qu’aussitôt arrivés à Kinshasa, lui et son compagnon devront d’abord recevoir l’accueil de leurs bases, avant de se réunir avec les autres partis politiques qui voudraient bien se rallier au "Camp du changement" , leur nouvelle coalition électorale récemment créée à Nairobi au Kenya. Avec leurs nouveaux partenaires, c’est-à-dire ceux des partis politiques qui accepteraient d’aller aux élections selon la vision du Camp du changement, Fatshi a précisé que ce sera l’occasion de clarifier les stratégies de la campagne.
Par ailleurs, Félix Tshilombo Tshisekedi a dévoilé les grandes lignes de leur programme commun. Celui-ci s’articule autour de la paix et la sécurité dans les régions les plus touchées pays. A savoir l’espace Grand Kasaï et l’Est de l’immense territoire rd congolais. Pas seulement. Le candidat de l’Upds à la très prochaine présidentielle a aussi déclaré que leur combat a pour objectif de ramener la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire, de rétablir l’autorité de l’Etat et de militer pour l’union effective du pays. A cela, Fatshi ajoute l’avènement d’un Etat de droit pour rassurer les investisseurs, la mise en place d’une administration responsable, gage de la mobilisation des recettes et la lutte contre la corruption.
Est-il encore possible d’envisager un rapprochement entre le bloc de Nairobi et le camp de Genève ? A cette question, Fatshi a répondu sans atermoiement : « Nous sommes ouverts ». A une question sur les raisons de leur désengagement de l’Accord de Genève, le président national de l’Udps a déclaré : « L’Udps est un parti de masse. Une véritable pyramide inversée. Ceux qui sont au sommet ne doivent pas penser qu’ils ont des privilèges. Nous écoutons la base et nous nous conformons à sa volonté. Après l’avoir signé, nous avons finalement réalisé que l’accord de Genève était truffé de supercherie. En droit, on parle de dol ».
C’est donc un Félix Tshilombo Tshisekedi et Vital Kamerhe qui rentrent au bercail, six jours après le retour de Martin Fayulu, candidat commun à la présidentielle de "Lamuka", plateforme électorale créée le 11 novembre à Genève en Suisse. Vu des observateurs, le retour ce mardi à Kinshasa, de Félix Tshilombo Tshisekedi et de son compagnon Vital Kamerhe est perçu comme une véritable épreuve de démonstration de force. En termes plus simples, l’Udps et l’Unc devront donc prouver à leurs frères d’hier, devenus leurs adversaires politiques après le divorce à Genève, qu’elles ont encore la confiance de leurs bases respectives.
En d’autres termes, on devrait assister à une démonstration de force, en termes de mobilisation, qui se veut plus que celle observée sur le boulevard Lumumba, le mercredi 21 novembre, jour du retour à Kinshasa, du candidat de la coalition "Lamuka". Un véritable défi que l’UDPS et l’UNC doivent relever, compte tenu de la virulente polémique qui a suivi la volte- face de leurs leaders, 24 heures seulement après qu’ils avaient signé l’accord de Genève.

UN MATCH DANS LE MATCH
Dans un contexte politique particulier, essentiellement dominé par les préparatifs du scrutin prévu le 23 décembre, la situation actuelle au sein de l’opposition laisse à penser qu’il y aura plus d’adversité entre le camp de Nairobi, incarné par le duo Fatshi- Kamerhe et le bloc de Genève, représenté par les cinq leaders. A savoir Jean-Pierre Bemba, Freddy Matungulu, Adolphe Muzito, Marin Fayulu et Moïse Katumbi.
Désormais donc, des analystes avisés concluent qu’on assistera à un match dans un match, entre deux camps de frères-ennemis. D’Une part, le duo Fatshi-Kamerhe. De l’autre, les cinq majors du camp de Genève. Toutes proportions gardées, la situation actuelle au sein de l’opposition replonge les Congolais d’aujourd’hui, Zaïrois d’hier, dans la séquence des années 90.
Au cours de cette année, la Primature revenait à l’Opposition. Et, chaque fois que feu le maréchal Mobutu nommait un membre de l’Opposition au poste de Premier ministre, les pars de ce dernier, réunis au sein de l’Union sacrée et alliés, se dressaient tous contre lui. Plutôt que de s’opposer au Président Mobutu, la même opposition se levait contre ses propres membres qu’elle accusait de haute trahison. Première victime : Bernardin MungulDiak. La deuxième séquence du genre fut celle de Jean Nguz A Karl –I–Bond. La troisième Faustin Birindwa et la quatrième Léon Kengo.
Etant donné que l’histoire est un éternel recommencement, les Congolais ne seraient peut-être pas très loin de revivre le même théâtre. Face à l’éclatement de l’opposition, on risquera donc de plus assister à une opposition qui, au lieu de s’opposer au camp du pouvoir, va plutôt s’opposer à un autre camp de la contestation. Dorénavant, le camp de Genève et le bloc de Nairobi ont des comptes à se régler, parce que très engagés dans une sorte de combat de légitimité qui ne semble pas encore dire son nom. Un duel à suivre absolument. Premier acte : l’accueil aujourd’hui mardi, du duo Fatshi-VK que d’aucuns n’hésiteront pas à mettre en parallèle avec le retour de Martin Fayulu.
Tout bien considéré, en cette période de campagne électorale, il y aura sans doute plus d’adversité entre les deux camps plutôt qu’entre l’opposition et le FCC, coalition du camp du pouvoir. Grevisse KABREL
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