La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ouvre sa session extraordinaire ce mardi 20 novembre à Kinshasa dans le but d’évaluer le processus électoral en cours. Cela va sans dire que les Evêques profiteront de ces trois jours des travaux pour examiner le mémorandum déposé par les familles des prisonniers et exilés politiques. Mgr Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, avait donné le ton dans ce sens en disant que « les mesures de décrispation politiques sont au point mort ».
Du mardi 20 au jeudi 22 novembre, l’épiscopat congolais évaluera le processus électoral. La Cenco, qui a joué un rôle important en vue de la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre, devra se prononcer sur les questions brûlantes de l’heure. Il s’agit notamment de l’utilisation par la CENI de la machine à voter et naturellement de la fameuse question liée à la décrispation de l’espace politique qui devrait passer par la libération des prisonniers politiques et le retour au pays des exilés.
Trois jours avant l’ouverture de la session extraordinaire de ces travaux, les membres des familles des prisonniers et exilés politiques ont tenu à alerter les Evêques sur le sort de leurs frères.
Dans un mémorandum intitulé « où est ton frère ? », les familles de plus de 40 prisonniers et quelques partisans des exilés politiques ont demandé à la Cenco de se pencher non seulement sur l’évaluation du processus électoral, mais aussi sur la question relative à la libération de leurs proches en vue d’une décrispation effective de l’espace politique en RDC.
Ces familles se sont rendues au Centre interdiocésain de Kinshasa, siège de la Cenco, qui va passer au crible le processus électoral trois jours avant le lancement de la campagne électorale qui démarre le jeudi 22 novembre. Selon ces familles, « aussi longtemps que les prisonniers politiques congolais ne seront pas libérés, il n’y aura aucune garantie d’un aboutissement heureux du processus électoral en RDC », déclarent-elles dans ce mémo. Elles ont, par ailleurs, adressé à la Cenco quelques recommandations. « Il serait souhaitable qu’une structure permanente, au sein de votre sainte organisation, soit mise en place pour le suivi soutenu de la question de la décrispation politique et le retour des exilés », ont-elles proposé avant de suggérer qu’à l’occasion de son assemblée plénière extraordinaire, la Cenco se penche sur cette question fondamentale de la libération des prisonniers politiques.
Rachidi MABANDU