Bravant la pluie et paralysant la circulation dans la ville hier, les combattants de l’UDPS et de l’UNC ont lancé un message fort aux partisans de Martin Fayulu. 
Kinshasa a été en ébullition hier mardi 27 novembre. Jour prévu pour le retour de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Des dizaines des milliers de militants et sympathisants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) se sont rendu à l’aéroport de N’djili où ils ont réservé un accueil délirant au tandem Fatshi-Kamerhe qui vient de signer un accord historique à Nairobi. Reportage.

La partie Est de la ville de Kinshasa était paralysée hier mardi 27 novembre par le retour au pays de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe. Les militants de l’UDPS et de l’UNC ont bravé la pluie dans la matinée, en allant massivement accueillir leurs deux leaders politiques. Dès 14 heures, ils ont envahi le boulevard Lumumba, dans son tronçon allant de l’aéroport international de N’djili, à l’arrêt Abattoir, dans la commune de Masina.
Le retour au pays du tandem Fatshi-Kamerhe avait valeur d’un test de popularité. Il a permis aux uns et aux autres de comprendre que la ville de Kinshasa n’a pas tourné le dos au candidat président de la République, issu de la coalition de Nairobi, tel que certains analystes le prétendaient.

UN LEADER AUX MAINS PROPRES
Les bases de ces deux partis politiques ont commencé à se mouvoir en direction de l’aéroport international de N’Djili à partir de 9 heures. Chacun des candidats députés nationaux et provinciaux de l’UNC et de l’UDPS s’amenaient avec sa délégation. Le mot d’ordre étant respecté, la majorité des militants venus accueillir leur leaders étaient moulés dans les chemises et tee-shirts blancs avec effigie de Félix Tshisekedi. On retrouvait aussi quelques personnes habillés en rouge et blanc, couleurs de l’UNC, parti cher à Vital Kamerhe.
"Nous sommes habillés en blanc pour témoigner du caractère sain de notre candidat président de la République Félix Tshisekedi Tshilombo. Les gants que nous portons consistent à témoigner le côté pacificateur de notre leader. Il n’a pas tué, ni volé l’argent de l’Etat comme les autres candidats. Tout celui qui est épris de paix et de justice et qui aspire au développement de ce pays n’a de choix que de voter pour Félix Tshisekedi. Nous sommes convaincus que le peuple congolais fera de lui le président de la République, après le 23 décembre", a confié un militant abordé à l’arrêt Kingasani.
Des opportunistes ont profité de l’occasion pour faire des affaires. Des tee-shirts, chemises et badges à l’effigie de Fatshi candidat président de la République se vendaient comme de petits pains. Un tricot se négociait à entre 8.000 et 10.0000 francs congolais. Les chemises revenaient à 16.000 fc. Les badges et autres effigies se vendaient, eux, entre 500 et 10.000 fc.
Exécutant quelques pas de danse, sifflet entre les lèvres, Fabrice, 30 ans révolus, se dit satisfait de voir les Kinois réserver un accueil triomphal à Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. "Un bon politicien doit respecter scrupuleusement les instructions de sa base. Nous sommes là pour montrer à la face du monde que Fatshi reste le politicien le plus populaire de la RDC",a-t-il déclaré.
Une fois sorti de l’aéroport international de N’Djili, le cortège conduisant Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe a eu droit à un bain de foule immense. Les militants les ont applaudis frénétiquement. Ils ont entonné quelques chants, avant de les escorter à pas d’éléphant. Perchés du haut d’une Jeep Suzuki, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe s’arrêtaient à tout bout de champs pour saluer la foule, brandissant les deux doigts en signe de victoire.

LA MAITRISE DE LA POLICE NATIONALE
Encerclé par d’innombrables motocyclettes au rythme d’un concert des klaxons, le cortège roulait si lentement qu’il a mis deux heures pour atteindre le pont Matete. Ce qui a conduit les éléments de la Police à intervenir au niveau de Debonhomme. Ils ont dispersé, à coup de gaz lacrymogène, les militants déterminés à accompagner leurs leaders.
Faisant preuve de professionnalisme, les forces de l’ordre n’ont pas cédé aux provocations des combattants qui ont réagi par des jets de pierre. Cette intervention policière a permis de dégager la route pour le cortège qui a embarqué ces deux acteurs politiques de l’opposition, leur ouvrant la voie pour atteindre les sièges de leurs partis politiques respectifs.

"UN TICKET GAGNANT POUR LA PRESIDENTIELLE"
Le discours politique de ces deux opposants n’a pas changé. Au cours d’une interview accordée aux médias, dans le salon d’honneur de l’aéroport international de N’djili, le directeur de campagne de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, a réitéré la détermination de leur coalition à aller aux élections le 23 décembre prochain avec ou sans machine à voter. Il a appelé le peuple congolais à faire preuve de vigilance, en barrant la route aux ennemis de la RDC qui ne veulent pas, selon eux, d’élections et de l’alternance à la tête du pays après le 23 décembre 2018.
Le duo Tshisekedi-Kamerhe n’a pas attendu longtemps pour fixer les esprits des militants de l’UDPS et de l’UNC. Devant la foule exigeante de la 10ème Rue, le président de l’UDPS, fidèle à sa base, promet une feuille de route de campagne électorale dans les 48 heures. Le temps pour ces deux leaders de mettre en commun leur programme.
Fort du soutien de ses troupes, Félix Tshisekedi considère son duo avec avec Kamerhe comme "un ticket gagnant pour la Présidentielle"."En 2011, dit-il, nous n’avions pas plus des moyens financiers qu’aujourd’hui, mais nous sommes parvenus à battre Joseph Kabila, quand bien même les organisateurs des élections n’ont pas été sincères pour publier les résultats qui reflétaient la volonté du peuple".

"NOUS N’AVONS PAS LES MOYENS DE L’ETAT POUR FAIRE UNE CAMPAGNE A L’AMERICAINE"
"Certes, nous n’avons pas les moyens de l’Etat pour faire une campagne à l’américaine comme nos adversaires, mais nous avons des atouts pour que nous remportions ces scrutins", a vociféré Fatshi, sous une salve d’applaudissements de ses admirateurs, amassés devant la permanence de l’UDPS hier après la tombée de la nuit.
"Nous avons deux machines en présence : l’UDPS et l’UNC qui ont occupé respectivement la deuxième et la troisième places lors des élections de 2011. Les deux machines mises en branle, la victoire sera de notre côté", a précisé Vital Kamerhe. Haranguant la foule, le leader de l’UNC a estimé qu’"avec ou sans machine à voter, nous allons gagner avec le peuple, comme ce fut le cas en Gambie".
GAGNER AVEC LE PEUPLE
"Nous menions tous ce combat de la machine à voter. Mais il y a eu déjà l’enrôlement. Avant l’enrôlement, l’UDPS avait déjà tiré la sonnette d’alarme pour signaler que le processus électoral n’est pas clair, la majorité l’a emporté. Nous sommes allés tous à l’enrôlement. Aussi, nous avons dit que nous n’irions pas au vote avec la machine à voter. Pourtant, nous avons déposé les candidatures. Nous avons d’ailleurs été les derniers à déposer nos candidatures. Ceux qui refusent farouchement la machine à voter aujourd’hui ont été les premiers à le faire", a lâché Vital Kamerhe.
"Notre position est claire. Nous n’allons pas demander au peuple congolais de ne pas aller voter, ce serait un boulevard ouvert pour Kabila. Nous irons avec le peuple et nous allons gagner avec ou sans machine à voter. Au Nigeria, Goodluck Jonathan avait tout et il a perdu, parce que le peuple était là. En Gambie, pareil. Nous demandons ici au peuple de s’approprier le processus avec le ticket gagnant Fatshivit ", a plaidé Vital Kamerhe. Rachidi MABANDU &Orly-Darel NGIAMBUKULU
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