A 24 jours de la tenue des élections en RD Congo, l’heure est donc à la campagne. Bien qu’encore timide, et même très timide après son lancement officiel le 22 novembre en cours, elle reste une campagne. Une étape incontournable pour tout candidat à quelque niveau que ce soit du scrutin, déterminé à l’emporter.

En ce qui concerne l’élection présidentielle, les Congolais en général et les Kinois en particulier, constatent l’absence manifeste d’engagement dans le chef de la plupart des candidats. Sans doute pour plusieurs raisons. Entre autres, l’absence du consensus sur la machine à voter, la modicité du budget affecté aux différentes étapes du vote. Essentiellement la campagne. Et donc, pour diverses raisons, tout donne à croire que la plupart de ceux qui se sont lancés dans la course à la présidentielle, attendent la dernière semaine pour, finalement, se mouvoir !
Parcourir en temps record, un vaste territoire comme celui de la RD Congo, n’est pas a priori un exercice facile. Une tournée de cette nature exige beaucoup de ressources. Non seulement en termes de temps, mais aussi et surtout, en termes de moyens. Beaucoup de moyens. C’est donc là, le prix à payer pour quiconque voudrait succéder au Président sortant Joseph Kabila.

KINSHASA N’EST PAS LE CONGO
Plus d’un candidat à la présidentielle cible leurs électorats aussi bien de la capitale Kinshasa que d’autres principales agglo du pays : Lubumbashi, Kisangani, Bunia, Goma, Bukavu, Béni, Kananga, Mbuji-Mayi, Bandundu, Mbandaka, Likasi, Kolwezi…pour ne citer que celles-là. Vu des analystes, il s’agit-là d’une erreur de calcul en termes de stratégie de vote et même de campagne. Aucune de ces villes citées ci-dessus, ne représente l’opinion nationale. Autrement dit, ni Kinshasa ni Lubumbashi et ni les autres capitales provinciales ne sont le pays entier.
Souvent, la tendance générale est d’émettre une opinion nationale, rien que sur base des réalités observées dans la ville de Kinshasa. On oublie, cependant, que la RD Congo comme nation n’est pas du tout connectée. Moralité, ce qui se passe dans la capitale, par exemple, n’est pas forcément connu dans le pays profond. Dans ce pays-continent, il est des pans importants du territoire qui ne sont couverts par aucun média ! Des Congolais de ces contrées qui ne sont pas moins électeurs ignorent tout ou presque de ce qui se passe à Kinshasa.
En matière d’élection précisément, un candidat populaire à Kinshasa, à Lubumbashi ou à n’importe quelle agglomération du pays, ne l’est pas forcément dans l’arrière-pays. Malheureusement, c’est sur cette approche restrictive, que la plupart des Congolais, y compris ceux qui font partie de l’élite du pays, fondent leurs analyses !

RAMAZANI SHADARY, UNE LONGUEUR D’AVANCE
A moins d’être un membre de l’équipe de Fernand de Magellan qui avait réussi à faire le tour du monde, après une expédition de trois ans. Sinon, on ne voit pas, par quelle magie, un candidat président de la République, dont la circonscription électorale est le territoire national, pourrait prétendre sillonner toute la RD Congo en seulement deux semaines.
Cependant, des observateurs estiment, non sans raison, que le candidat FCC, a pris une longueur d’avance par rapport à ses adversaires. Ici, le fond du débat ne consiste pas à être pro ou contre Emmanuel Ramazani Shadary. Il s’agit plutôt d’un simple exercice qui procède d’une simple logique comparative. C’est que comparé à d’autres prétendants à la présidentielle du 23 décembre prochain, Emmanuel Ramazani Shadary est celui qui a découvert le Congo profond, bien avant même la campagne électorale.
Sa première tournée est celle effectuée pendant qu’il assumait encore les fonctions de vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. Des fonctions qu’il a assumées dans un contexte socio-politique particulièrement marqué par l’insécurité dans certains coins du pays. A savoir la province du Kasaï, avec la nébuleuse Kamwina Nsapu, le Tanganyika qui autrefois, a été le théâtre des affrontements meurtriers entre les bantous et leurs frères Pygmées.
A la cessation de ses fonctions de patron de la Territoriale, Emmanuel Ramazani Shadary est nommé Secrétaire permanent du parti présidentiel, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie). En cette qualité, il a effectué une antrevisée, la deuxième, dans le pays profond. Etait-ce, pour le Raïs, une façon de lui permettre de miaux connaître les entrailles de la Rdc ? A posteriori, poser cette question, c’est y répondre. Ou presque.
En cette période de campagne électorale, c’est encore le même Emmanuel Ramazani Shadary qui, pour la troisième fois, va à l’assaut du Congo profond. Non pas pour découvrir ses électeurs, plutôt pour revoir les mêmes Congolais avec lesquels il avait déjà communié. Toutes ces itinérances confèrent au candidat FCC, un avantage comparatif défendable, par rapport aux autres postulants.
Grevisse KABREL
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