Les ordonnances nommant les gestionnaires à la Gécamines et la SNCC violent intentionnellement les dispositions de l’article 81 de la Constitution. C’est ce qu’estime le député national Henri-Thomas Lokondo. « Je ne suis pas contre ceux qui ont été nommés mais il faut faire les choses selon les règles de l’art. Ce n’est pas non plus qu’on est contre ce que le Chef de l’Etat fait, mais il doit bien le faire en respectant strictement et rigoureusement la Constitution », a-t-il souligné.

C’est déjà la polémique sur la portée juridique des ordonnances présidentielles nommant les membres du Conseil d’administration et des comités de gestion de la Gécamines et la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC). Réputé pour son franc-parler et son objectivité, le député national Henri-Thomas Lokondo a donné de la voix.

Selon lui, les dispositions de l’article 81 de la Constitution ont été intentionnellement violées. « Je ne suis pas contre ceux qui ont été nommés. Il s’agit d’ailleurs des personnes compétentes. Cependant, il faut faire les choses selon les règles de l’art. Et ce n’est pas qu’on est contre ce que fait le Chef de l’Etat. Mais il faut bien faire les choses en respectant strictement et rigoureusement la Constitution et les lois de la République. C’est cela l’Etat de droit. Je le dis de manière impartiale et désintéressée », a-t-il déclaré.



Pour Lokondo, il n’y avait pas péril en la demeure pour violer l’article 81 de la Constitution qui exige que ces nominations soient délibérées en Conseil des ministres et contresignées par le Premier ministre, chef du gouvernement. « Le Président de la République ne peut-être lui-même Président et Premier ministre » , a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « les quatre seuls cas où le Président de la République peut seul signer une ordonnance sont limitativement et expressément énumérés aux articles 78, 80, 84 et 143 de la Constitution. »

Ainsi, il y a gravité, estime l’élu de Mbandaka, dès lors que ces ordonnances sont prises sans faire allusion à la Constitution qui est le fondement de tous les actes juridiques du Chef de l’Etat, lui-même d’ailleurs, le garant. « Ce qui est encore étonnant est que dans ces ordonnances, il est stipulé que ces nominations sont faites sur proposition du gouvernement. Lequel ? Parce que Tshibala était déjà démissionnaire. Le nouveau Premier ministre n’a pas encore formé son gouvernement qui doit être investi par l’Assemblée nationale. On ne peut pas dire que le gouvernement Tshibala assure l’intérim car l’acte nommant Ilunga Ilunkamba abroge toutes les dispositions antérieures. En clair, il ne peut plus rien signer, encore moins se réunir en Conseil des ministres. Le gouvernement évoqué dans ces ordonnances est un gouvernement fantôme ? » s’interroge-t-il.

Lokondo appelle ainsi le cabinet du chef de l’Etat a bien faire son travail. « En qualité de législateur, nous avons l’obligation morale et politique pour dire que le Chef de l’Etat doit se faire bien entourer, sinon ça sera le commencement de la fin de l’Etat », a-t-il prévenu.

Dans la foulée, cet élu du peuple soulève également une considération d’ordre politique. « Dans l’histoire du portefeuille de l’Etat, même à l’époque de la dictature du parti Etat, on n’a jamais eu dans une entreprise pratiquement dirigée que les ressortissants d’une province. Voyez à la Gécamines, tous les trois dirigeants sont d’une même province. A la SNCC, parmi les trois dirigeants, deux sont d’une même province. Et dans les conseils d’administration, c’est pareil. C’est gênant… » , a-t-il fait observer.

L’image qu’on projette est négative, regrette-t-il parce qu’il apparait comme si ces deux entreprises sont provinciales et privatisées et non des entreprises publiques de l’Etat. « C’est extrêmement triste et malheureux car cet acte peut-être de nature à mettre à rude épreuve l’unité et la cohésion nationale », a-t-il conclu.


Le Potentiel
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