« Vaincre la pauvreté » est le slogan qui consacre le mandat du chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Avec la mise en place du gouvernement Ilunga Ilunkamba, le peuple attend la concrétisation de nombreuses promesses de campagne de Fatshi. Il a déjà fait un premier pas avec la gratuité de l’enseignement ; toutefois, c’est au travers du projet de budget 2020, inscrit à la session ordinaire de septembre, que le chef de l’Etat devrait donner les gages de sa bonne foi. Devoir de convaincre ; sinon, ça passe ou ça casse.

Le Potentiel

C’est tout son mandat qui sera hypothéqué. Devant le Parlement, le gouvernement devra lever le doute sur la réalisation des promesses de campagne du chef de l’Etat. Ça passe ou ça se casse. C’est le moins que l’on puisse dire.

Après une semaine de repos, les députés nationaux et sénateurs reprennent le 15 septembre prochain le chemin de l’hémicycle pour la session ordinaire essentiellement consacrée à l’examen et l’adoption du budget. La tradition veut qu’elle soit appelée session budgétaire.

Après l’investiture du gouvernement par l’Assemblée nationale, on attend maintenant voir le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, traduire dans les faits ses nombreuses promesses de campagne. Bien évidemment, il lui faudra réunir les moyens nécessaires – de gros moyens d’ailleurs – pour tenir parole.

D’entrée de jeu, il y a déjà le grand chantier de la gratuité de l’enseignement de base qui s’impose au Premier ministre. Le chef de l’Etat l’a annoncé et vient encore de le redire, en marge du Forum Investir en Afrique qui s’est tenu récemment à Brazzaville. Le président de la République tient à la gratuité de l’éducation de base. Selon lui, ce processus est irréversible et obligera l’Etat à remuer ciel et terre pour tenir sa promesse. Dans ce cadre, le chef de l’Etat a promis de faire passer la part du budget de l’Etat réservée à l’éducation de 8 à 20%

« S’agissant de la gratuité de l’enseignement de base, celle-ci est effective depuis le 2 septembre de cette année. Elle portera en une année le total des dépenses de l’éducation de 8 à près de 20% du budget, soit un niveau proche de la norme fixée par l’UNESCO », a déclaré Félix Tshisekedi depuis Brazzaville. Il reconnait cependant que le challenge est très relevé. Ce qui n’ébranle pas sa détermination. Le chef de l’Etat pense s’appuyer sur une grande mobilisation nationale pour gagner le pari. « Il s’agit d’un effort exceptionnel qui appelle à une solidarité exceptionnelle », a-t-il indiqué.

Au-delà de la gratuité de l’éducation de base, le chef de l’Etat a lancé, dans le cadre de son programme d’urgence de 100 jours, une série d’actions pour lesquelles le gouvernement devait vraisemblablement prendre le relais.

Valeur de test

Instrument par excellence de la politique économique d’une nation, le projet de budget 2020 est censé traduire dans les faits les multiples promesses de campagne du chef de l’Etat. Entre janvier et août 2019, des travaux d’urgence ont été lancés dans un cadre presqu’extrabudgétaire. Dès ce mois de septembre, le Parlement va s’atteler à ramener la gestion de l’Etat suivant les normes requises. Autrement dit, tout sera désormais régulé par voie budgétaire.

En réalité, dans l’opinion publique, le projet de budget 2020 fait l’objet de grandes attentes. C’est un budget qui sera déterminant pour le reste du mandat du chef de l’Etat. Pour le président de la République, il s’agira de marquer les esprits de manière à amener les plus sceptiques à adhérer à sa vision. Le premier de tous les défis est la part de 20% à réserver au secteur de l’éducation pour pallier les exigences financières de la gratuité de l’enseignement de base dans le secteur public de notre système éducatif. Sans doute, il y a un grand travail d’arbitrage qui sera fait pour ponctionner des ressources dans d’autres secteurs. De prime abord, on suppose que des fonds devaient être rognés sur les deux rubriques budgétivores de l’Etat, à savoir les rémunérations des agents de l’Etat et les frais de fonctionnement des institutions.

A première vue, il sera difficile pour le gouvernement de couvrir les frais de la gratuité de l’enseignement de base en ponctionnant sur les rémunérations des agents et fonctionnaires de l’Etat. La modique rémunération accordée aux fonctionnaires de l’Etat exclut d’emblée cette hypothèse. Si bien que le gouvernement sera obligé de se rabattre sur les frais de fonctionnement des institutions publiques. Pareille hypothèse suppose que le gouvernement devra soumettre les institutions politiques à une réduction sensible de leur train de vie pour financer des actions à fort impact social, tels que la gratuité de l’éducation de base et l’amélioration des soins de santé primaires.

C’est dire que le budget 2020 a valeur de test. Le chef de l’Etat, s’appuyant bien évidemment sur son gouvernement, a l’obligation de convaincre pour donner à son mandat un sens. C’est le moins que l’on puisse dire pour l’instant. Trouver des ressources pour financer les grands chantiers promis par le chef de l’Etat sera le principal défi à relever.

Candidat président de la République, Félix Tshisekedi avait promis de mobiliser sur cinq ans 86 milliards USD afin de financer son programme, plus particulièrement, la gratuité de l’éducation de base. Président de la République depuis le 24 janvier 2019, on veut le juger à l’œuvre. Et le passage obligé s’appelle le budget de l’Etat, le premier de l’ère Tshisekedi sera débattu à la session parlementaire de septembre.
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