*Au regard de ces chiffres macabres, particulièrement élevés, pourquoi ne pas décreter un deuil national ?
Vingt-sept personnes tuées dans un crash d'avion survenu le dimanche 24 novembre à Goma. Quatre-vingts Congolais ont trouvé la mort à Béni, depuis le lancement le 30 octobre dernier, des opérations de grande envergure des Forces armées de la RD Congo (FARDC), pour traquer les rebelles ougandais ADF-NALU dans cette partie de la RD Congo. Quarante et une personnes sont mortes dans les éboulements de terre, provoqués par la dernière pluie diluvienne qui s'est abattue sur la ville de Kinshasa, dans la nuit du lundi 25 novembre.
Les différents bilans ci-dessus, donnent un cumul de 148 morts en l'espace d'un mois ! Horrible. Par déduction, Novembre 2019 aura été particulièrement funeste pour les Congolais. Mieux, un novembre noir pour l'ensemble du pays. Et dire que les chiffres repris ci-dessus sont loin d'être le total exact des Congolais ayant péri soit dans un accident, soit dans une catastrophe naturelle au courant de ce mois de novembre finissant. Dans un pays-continent comme la RD Congo, pas surprenant qu'il y ait plusieurs dizaines d'autres personnes qui ont trouvé la mort dans des drames de diverses natures et qui ont été inhumées dans l'anonymat total.
UN DEUIL NATIONAL?
Même si dans leur pensée collective, les Noirs et particulièrement les Congolais, considèrent que la fin d'une année est généralement considérée comme mortelle, celle de l'année en cours semble être particulière. Sans doute qu'il reste un peu plus d'un mois pour que l'année 2019 touche à sa fin. A moins d'être doté d'un pouvoir devin, personne ne saurait prédire les événements malheureux pouvant survenir en décembre prochain.
Toutefois, d'aucuns estiment que les différents bilans des catastrophes évoqués ci-dessus, sont amplement suffisants pour qu'un deuil national soit décrété en mémoire de toutes les victimes. Hélas jusqu'à ce jour, il n' ya encore aucune déclaration des dirigeants du pays faite dans ce sens. Ce qui pousse plus d'u Congolais à se faire des cheveux blancs. Sans conteste, il y a eu plusieurs cas de décès aux cours des mois antérieurs. Mais 148 morts à l'intervalle de quelques semaines seulement, "c'est le bouquet !"
DES CATASTROPHES QU'ON POUVAIT EVITER
Un accident est par essence quelque chose d'imprévu. Cependant, il en existe ceux que l'on peut bien éviter. Prenons le cas de la tragédie du dimanche 24 novembre à Goma. Des sources qualifiées de l'Aviation civile sur place à Goma, contactées quelques heures après l'accident par Radio Okapi, avaient attribué le drame à une suite de pannes techniques survenues depuis le 15 novembre sur le Dornier 228-200 immatriculé 9s-GNH de la compagnie aérienne Busy Bee. D'abord à Butembo où l'un des moteurs de cet appareil qui effectuait un vol régulier le même vendredi 15 novembre, avait rencontré un problème technique.
A la suite de cette panne, les mêmes sources avaient renseigné qu'un mécanicien avait été dépêché sur place à Butembo et l'avion était revenu à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Près d'une semaine après, soit le 23 novembre, les mêmes problèmes techniques auraient réapparu sur l'un des moteurs. Les mêmes experts de l'Aviation civile à Goma avaient ajouté qu'après les travaux techniques, l'appareil aurait effectué un vol local pour s'assurer de la performance du moteur.
Fort des explications de ces experts qui ont force de témoignage, on peut dès lors déduire que le crash qui a couté la vie à 29 personnes, le dimanche dernier était évitable. C'est que dès le départ, cet avion n'était plus en capacité de voler. Par conséquent, il appartenait aux services compétents d'y veiller. Ce qui semble n'avoir pas été fait. Partant, des observateurs, sans anticiper les résultats des "enquêtes" ouvertes sur ce drame, condamnent ce qui s'apparente au laxisme de l'Autorité de l'aviation civile. Car, sur base des éléments d'info techniques en sa possession, l'Autorité de l'Aviation civile à Goma avait le plein pouvoir d'interdire ce Dornier de la mort de voler.
INONDATIONS ET EROSIONS A KINSHASA : UNE FATALITE ?
Revenons sur les victimes de l'averse de lundi dernier à Kinshasa. Plus de 40 morts coincés sous les décombres de leurs habitations, il se pose-là, un vrai problème de gestion des communes de la capitale. Comment peut-on comprendre que les dirigeants du pays se contentent de faire la comptabilité des sinistrés, sans envisager des mesures idoines, afin de prévenir d'éventuelles catastrophes ? Il est sympathique soit d'adresser des mots de compassion, des messages de condoléances (protocolaires ?) aux familles éplorées, soit de prendre en charge les funérailles des victimes.
Quiconque s'exercerait dans l'élaboration d'une chronologie des catastrophes naturelles à Kinshasa, arriverait sans doute à la conclusion que celle de lundi dernier n'a pas été la première du genre. L'histoire rappelle que plusieurs dizaines de Kinois ont trouvé la mort dans des circonstances presque similaires. Et comme toujours, certaines autorités du pays exploitent ces événements malheureux pour leur visibilité. Pour ne pas dire, leur marketing politique. Et, ça s'arrête là. En tout cas, sauf oubli collectif des Kinois, sinon il n'y a presque jamais eu des actions préventives de grande envergure menées pour anticiper ces genres de catastrophes.
Ailleurs, l'Etat aurait pris une décision impopulaire de délocaliser les populations vivant sur des sites à risque, pour des endroits ne présentant aucun danger. Naturellement, moyennant un forfait en guise de dédommagement. Exactement de la même manière qu'on agit lors de l'élargissement de certaines artères principales de la ville. Cas du boulevard Lumumba. Si déjà, pour des raisons "esthétiques ", l'Etat a souverainement demandé à tous les propriétaires des parcelles par où devraient passer la route, de quitter pour aller ailleurs, combien ne le ferait-il pas pour ses administrés qui, peut-être malgré eux, " attendent "-la mort dans leurs maisons construites dans les endroits à très haut risque ?
En ce qui concerne les inondations, là aussi, des observateurs pensent que la responsabilité de l'autorité étatique est établie. Dans une ville où la canalisation d'eau pose un vrai problème d'urbanisation, on ne peut que s'attendre aux dégâts du genre de ceux de lundi dernier. Moralité, ni les érosions ni les inondations ne sont une fatalité ni encore moins, une malédiction du ciel sur les Kinois. Bien au contraire. On peut bien les éviter et mettre les populations à l'abri du danger. "Gouverner c'est prévoir ", disait Emile de Girardin. Grevisse KABREL
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