Dans une interview accordée à un journal de Kinshasa à l’occasion de l’an 1 de « l’alternance » made in Kingakati, Vital Kamerhe a abordé la question de la paix au Kivu et de la stratégie adoptée par le gouvernement congolais pour mettre fin à la situation d’instabilité qui perdure dans cette région. Selon le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, la seule façon d’éviter la guerre dans cette partie du pays est de créer les conditions économiques qui permettraient aux pays de la sous-région de se rapprocher.










Voici les propos tenus Vital Kamerhe : « Aujourd’hui, il y a un rapprochement où il y a des actes concrets qui montrent que nous voulons avoir des intérêts communs au niveau de la région (Gagnant-gagnant) pour que nos populations en sortent bénéficiaires. Aujourd’hui Rwand’Air atterrit à Kinshasa, le régime passé hésitait de la faire en considérant que le peuple congolais va se soulever. Aujourd’hui nous sommes en discussion et nous avons dit avec le Président Kagame que la meilleure façon d’éviter la guerre à l’Est, c’est d’avoir aussi un plan économique de développement de la région de grands lacs... », a-t-il déclaré à ACTUALITE.CD.

À première vue, ces propos peuvent paraître anodins. Mais pour quiconque comprend les enjeux qui sous-tendent l’instabilité dans le Kivu, les déclarations de Vital Kamerhe sont d’une extrême gravité. Car derrière « le plan économique » auquel il fait allusion, c’est bien le fameux projet du « partage des richesses » du Congo avec le Rwanda qui est promu.

Concocté par les Rwandais avec l’appui de certains pays occidentaux, ce projet a été au cœur des discussions entre Paul Kagame et Joseph Kabila en 2005, en marge de l’investiture du Président Jakaye Kikwete de Tanzanie. En 2008, l'ancien secrétaire d'État aux Affaires africaines, Herman Cohen, en a parlé à mots couverts dans le New York Times. En janvier 2009, Nicolas Sarkozy l'a abordé ouvertement, en parlant du « Rwanda, pays à la démographie dynamique et à la superficie petite », et de la « République Démocratique du Congo, pays à la superficie immense et à l’organisation étrange des richesses frontalières ». Et d’ajouter : « Il faudra bien qu’à un moment ou un autre il y ait un dialogue qui ne soit pas simplement un dialogue conjoncturel mais un dialogue structurel : comment, dans cette région du monde, on partage l’espace, on partage les richesses et on accepte de comprendre que la géographie a ses lois, que les pays changent rarement d’adresse et qu’il faut apprendre à vivre les uns à côté des autres. »

Quelques jours après les propos de Sarkozy, le Courrier International titre : « Sarkozy veut dépecer la RDC ». Tandis que le journal Le Monde, dans son édition du 18 janvier 2009, reprend le discours du Président français en confirmant l’existence d’un « plan Sarkozy » sous forme d’une initiative de paix que celui-ci devait présenter aux autorités de Kinshasa.









Au regard de toutes ces manoeuvres, le consultant américain Alain Bischoff fera observer : « La solution envisagée par les Occidentaux revient à confier au Rwanda le leadership économique de la région des Grands Lacs africains au détriment du Congo producteur des richesses.»

C’est justement cette « solution » que le duo Tshisekedi-Kamerhe promeut aujourd’hui pour soi-disant ramener la paix dans le Grand-Kivu. En fait, le nouveau pouvoir congolais remet tout simplement au goût du jour le projet du partage des ressources naturelles congolaises proposé par Nicolas Sarkozy, Herman Cohen et tous ces gens qui promeuvent une exploitation sans entraves des richesses congolaises via le Rwanda interposé. Les propos de Kamerhe à ce propos ne souffrent d’aucune ambiguïté. Bien qu’il parle de « rapprocher les pays de la sous-région », le principal bénéficiaire de cette politique méphistophélique est le Rwanda de Paul Kagame. Kamerhe ne déclare-t-il pas lui avoir dit que la solution passe par un plan économique régional ?

Je ne cesserais jamais de le dire : ce que Joseph Kabila n’a pu faire ou n’a pas voulu faire par peur de la réaction du peuple congolais, le duo Félix Tshisekedi-Vital Kamerhe le fait au grand jour, au mépris de la souveraineté du Congo. Plus le temps passe, plus il nous révèle la nature et la mission de ces deux hommes à la tête de la République à démocratiser du Congo.

Demain, personne ne dira qu’il ne savait pas...
Patrick Mbeko 
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