Né au Sénégal, où il a passé son enfance, le médecin et chercheur français a conservé des liens professionnels et affectifs forts avec le continent. Et de nombreux pays africains ont d’ores et déjà recours à la chloroquine pour traiter les personnes infectées par le Covid-19.

« Je ne participe plus au Conseil scientifique réuni autour d’Emmanuel Macron. » Le 24 mars, le professeur Didier Raoult claquait la porte du cercle de chercheurs censés conseiller le président français face à la pandémie. En désaccord avec la politique de confinement adoptée par la France, partisan d’une politique privilégiant des dépistages massifs, l’infectiologue iconoclaste vient d’être désavoué par ses pairs, réticents à entériner l’apport de l’hydroxychloroquine face au coronavirus.

Jeudi 9 avril, Didier Raoult peut mesurer le chemin parcouru lorsque Emmanuel Macron se déplace spécialement à Marseille pour venir s’entretenir avec lui afin de « faire le point sur la question des traitements ». Un geste politique fort en faveur des thèses de Didier Raoult, dont la promotion de l’usage de l’hydroxychloroquine pour soigner les malades atteints du coronavirus suscite une vive controverse depuis plusieurs semaines.


Spécialiste des maladies infectieuses tropicales émergentes à la faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille et à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, le professeur aux cheveux longs et à la barbe poivre et sel était encore largement inconnu du grand public à la fin de février, lorsque ses prises de position pour un traitement du coronavirus à base de chloroquine ont commencé à se faire entendre. Depuis, le Français a vu sa renommée médiatique et digitale s’envoler. Et dans les rangs de ses plus fervents supporteurs, le continent africain n’est pas en reste.

Est-ce parce que le composé chimique qu’il utilise pour traiter ses patients, l’hydroxychloroquine, est bien connu sur le continent, où il est utilisé depuis longtemps pour soigner la malaria ? Dans deux publications exposant des tests effectués sur une vingtaine de patients, puis sur 80, le chercheur et ses équipes concluent en effet à « l’efficacité de l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine dans le traitement du Covid-19 ».

Ce dérivé de la quinine est aujourd’hui l’objet de plusieurs études. Celles réalisées par le professeur Raoult ont en effet suscité des réserves chez de nombreux experts, qui lui reprochent de n’avoir pas respecté les protocoles scientifiques standards. À la fin de mars, en France, le Haut Conseil de santé publique estimait pourtant que la chloroquine pouvait être administrée aux malades souffrant de « formes graves » du coronavirus.

Ces pays africains qui optent pour la chloroquine
Dans ce combat d’experts, le pays qui l’a vu naître a également tranché. À l’hôpital de Fann, à Dakar, le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses et tropicales, a déjà administré de la chloroquine seule aux 100 premiers patients testés positifs au Covid-19. « À Marseille, le docteur Didier Raoult a publié des résultats préliminaires encourageants. L’association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine devrait permettre de raccourcir la durée de portage [du virus], afin d’accélérer la guérison des malades », déclarait ainsi Moussa Seydi à Jeune Afrique dès le 19 mars. Pour recourir à ce médicament, il affirme s’être appuyé sur l’étude cosignée par son homologue français.

Comme le Sénégal, le Burkina Faso, l’Algérie ou encore le Maroc ont eux aussi opté pour la chloroquine. Le 23 mars, le ministère de la Santé du royaume chérifien réquisitionnait ainsi les stocks nationaux et diffusait à l’adresse des directeurs de CHU le protocole de prescription de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine pour les cas confirmés de Covid-19. Une décision inspirée des recherches chinoises sur le sujet… et des études menées par le chercheur français, à en croire un membre du comité marocain chargé de la lutte contre la pandémie.

Si le professeur Raoult est bien connu sur le continent, c’est aussi que ce spécialiste des maladies tropicales et infectieuses, en plus d’y avoir grandi, y a beaucoup travaillé. C’est à Dakar que le Français aurait attrapé le virus de la recherche. Né en 1952 dans la capitale sénégalaise, il y vit dans le bâtiment de l’Office de recherche pour l’alimentation et la nutrition africaine (Orana), créé par son père.

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