Décortiquant le budget Tshisekedi 2021, le premier ministre honoraire de la RDC et président du parti «Nouvel Elan», Adolphe Muzito, a démontré qu’avec 3,5 milliards USD en ressources propres, il est pratiquement impossible d’envisager le bien-être social en 2021. C’était  au cours d’un séminaire idéologique réunissant les cadres de son parti, le 13 Février courant.


Economiste, le premier ministre honoraire indique que les chiffres expriment souvent la réalité mieux que des discours pompeux. Ancien inspecteur des finances, ministre du Budget, Adolphe Muzito prouve qu’il est expert en chiffre et sait les faire parler. Il démontre par expérience qu’avec un tel budget de 3,5 milliards USD, :70%, soit 2,5 milliards USD seraient alloués aux rémunérations, les 30% qui restent, soit 1 milliard ne sauraient suffire pour la sécurité de l’Est du pays et le rétablissement de la paix. Il évoque également le fonctionnement de l’Etat et des provinces et l’investissement pour créer des emplois dans les 30% restants, ce qui sera un exercice très impossible pour résoudre tous ces problèmes.


L’autorité morale du Nouvel Elan  fait savoir que le budget de 3,5 milliards représente approximativement 7%  sur le Produit intérieur brut (PIB) du pays qui est de 52 milliards USD.  En guise d’illustration, il indique qu’avec  un PIB de 120 milliards de dollars, l’Angola applique une pression fiscale de 30%, ce qui lui permet (Angola) d’avoir un budget de 36 milliards USD. Adolphe Muzito note que si la RDC applique une pression fiscale de 30 % sur les 52 milliards de son PIB, son budget serait de 15 milliards. Ceci aurait des impacts très positifs, par exemple tripler la masse salariale, faire autant pour le fonctionnement des provinces et l’investissement pour la création d’emplois, construire des routes et renouveler l’éligibilité de la RDC à un nouvel endettement sur le marché financier international. Et ce serait un gage pour l’amélioration du bien-être social en RDC.


Lors de la troisième journée de ce  séminaire, “Comment sortir de la pauvreté ?” était le thème qui a permis à l’autorité morale de Nouvel élan de faire une réflexion en guise de sa contribution dans la quête du développement en République démocratique du Congo. Dépeignant la situation socioéconomique du pays, Adolphe Muzito estime que les augures sont mauvais pour croire en  un avenir prometteur. Mais, il a tout de même proposé aux dirigeants actuels des pistes de solutions censées sortir la RDC de la  pauvreté.


Dans un tableau comparatif entre la RDC et l’Angola, Adolphe Muzito indique que la population congolaise est estimée à 100 millions d’habitants contre 30 millions en Angola. Il démontre clairement que le PIB nominal de la RDC est de 52 milliards USD contre 120 milliards USD pour l’Angola. Ce qui veut dire que le PIB annuel par habitant est de 520 USD pour un Congolais et 4000 USD pour un Angolais. Donc, un Congolais consomme 1,4 USD/jour, tandis que son voisin angolais vit avec 10 USD/jour.


Ce que vaut le budget national (6% du PIB nominal)

Avec ce tableau comparatif,  Adolphe Muzito, explique  que la RDC n’est pas un pays pauvre, mais bien sous-pauvre car elle   se trouve en dessous du seuil de pauvreté. Elle est  un pays sous prolétaire.  Et pour quitter cette situation,  le professeur de l’Université Populaire affirme    que la RDC doit atteindre un PIB de 100 milliards USD. Ce qui fera que  le Congolais puisse  vivre avec 2,5 ou 3 USD par jour. En ce moment, le pays pourra être classé parmi les pauvres. Il reste convaincu que  le président Tshisekedi ne va pas doubler le budget de l’Etat en 2021. Donc, la situation restera la même pour la RDC.


Pour l’ancien premier ministre, si le président Tshisekedi n’arrive pas à réaliser  ses promesses faites lors de la campagne électorale, c’est à cause du PIB qu’il a hérité de son prédécesseur, Joseph Kabila. Muzito précise que Félix Tshisekedi a trouvé l’économie faible, déstructurée, mais il ne pouvait pas dénoncer  la situation au nom de la coalition FCC-CACH.


L’on se souviendra que cet homme d’Etat a trouvé 850 millions USD de budget en 2007 et l’a remonté jusqu’à 3,5 milliards USD. Il précise sous son passage à la primature, la Gécamines produisait 450 mille tonnes, mais actuellement, la production est passée à 1 milliard de tonnes par an. De ce fait, il fallait que le budget triple aussi. Or, la RDC est toujours restée à 3,5 milliards USD, alors que les dépenses de l’Etat augmentent.


ZLECAF, une descente aux enfers pour le budget national et une perte pour le pays


Adolphe Muzito estime que la non-amélioration des régies financières par le président Tshisekedi pourrait constituer une descente aux enfers du budget national avec l’entrée de la RDC dans la zone de libre-échange du continent africain (Zlécaf).  Au seul motif qu’avec Zlécaf, les recettes douanières vont sensiblement baisser et l’Etat ne sera pas en mesure d’investir, ni d’augmenter le salaire.


“De l’autre côté, mentionne-t-il, beaucoup d’industries vont fermer et le budget pourrait baisser de 2 milliards USD. Les cimenteries nationales vont, par exemple, fermer, car le pays sera inondé du ciment en provenance de l’Angola. Ciment qui coûte 4 USD le sac par rapport au prix de 8 USD qu’offrent les industries locales. Cela va de même pour l’agriculture où l’on n’exporte presque rien, au niveau de l’aéronautique où nos prix ne sont pas compétitifs.”


Hormis l’amélioration de la capacité de mobilisation des recettes par les régies financières, le président national du Nouvel Elan fustige la rubrique crédit et économie pour motiver les investissements privés par des hommes d’affaires et des individus. C’est alors que la RDC pourra réussir le développement. “Or, en RDC, regrette Adolphe Muzito, le crédit n’existe pas. Il y a seulement 5 milliards USD d’épargne pour une population de 100 millions d’habitants. Donc, si on devrait repartir le crédit, chaque congolais n’aura que 50 USD”.


Il ajoute à cela  le climat des affaires qu’il faut améliorer, par le respect des textes, lois et règlements en la matière, avec une justice équitable et indépendante. Mais, aussi assurer la stabilité monétaire et revoir le taux d’intérêt dans l’octroi des crédits au niveau des banques.  « Le crédit représente 10% du PIB nominal. Ce qui n’est pas normal, au moment où ces différents éléments évoqués ci-haut poussent les investisseurs à venir », précise-t-il.


Muzito  préconise l’endettement  pour un véritable développement


Adolphe Muzito  fait une recommandation aux futurs animateurs du Gouvernement de s’endetter comme d’autres pays pour préfinancer leur développement. “Avec un budget de 3,5 milliards USD, la RDC doit mettre de côté 1 milliard USD chaque année pour construire des infrastructures routières. Cela fera 50 ans pour atteindre l’objectif du développement du réseau routier national”, déclare ce haut cadre de Lamuka, et d’ajouter  “même les pays riches, avec toutes les infrastructures nécessaires, continuent à s’endetter pour préfinancer leur développement. Pourquoi pas la RDC ?”.


Le fondateur du Nouvel Elan reste convaincu  que l’endettement auprès des institutions financières internationales pourrait constituer  une solution efficace pour le redressement  et le développement du pays. Il suggère en outre  la levée du  fonds sur le plan international en hypothéquant les ressources naturelles du pays.
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