Le procès du meurtre de l'activiste pro démocratie Rossy Mukendi se poursuit. La confrontation des témoins interviendra, sauf imprévu, au cours de l'audience de remise fixée au 15 mars prochain. C'est le président du Tribunal militaire de garnison Kinshasa/Matete qui l'a annoncé au cours de l'audience du lundi 8 mars dernier.
Cette affaire met aux prises le ministère public et les parties civiles contre le brigadier en chef Gérard Tokis Nkumbo, présumé auteur de l'assassinat de Rossy Mukendi. Elle évolue sans désemparer. L'audience de ce lundi a été consacrée à la lecture des procès-verbaux des audiences antérieures par le greffier.
C'est donc, au cours de cette audience du 15 mars, que le greffier de cette juridiction va boucler l'étape de la lecture des procès-verbaux des audiences antérieures, pour permettre aux parties d'entrer de plein pied dans le débat de fond autour des déclarations des témoins et renseignants.
Après constat de l'obscurité et de l'absence de clarté des procès-verbaux des audiences passées, le président du Tribunal militaire de Garnison a décidé d'opter pour l'audition des supports sonores et la visualisation des vidéos des anciennes audiences.
REMISE
Cette audience du lundi 8 mars dernier est intervenue après celle du 1er mars au cours de laquelle les parties civiles ont sollicité une remise d'une semaine, en vue de permettre au greffier de mettre en ordre ses procès-verbaux des audiences passées.
"Les procès-verbaux des audiences antérieures sont tellement inintelligibles et obscures. C'est très important de les clarifier pour permettre aux parties et aux juges de maîtriser le dossier. Surtout que ce n'est pas la même composition qui a débuté l'instruction juridictionnelle de la présente cause. Nous pensons qu'après la remise, on aura des procès-verbaux bien travaillés pour éclairer la religion de nouveaux juges", avait déclaré Me Richard Bondo, avocat de l'une des parties civiles.
LES PREMISSES
>Dans sa réaction, l'officier du ministère public s'est rallié à la demande formulée par la partie civile. Il a fait remarquer au Tribunal que rendre claires et intelligibles ces feuilles d'audience revêt une double importance. Il permet, a-t-il indiqué, aux juges assesseurs qui n'étaient pas là lors de l'ouverture de ce procès et aux parties de bien s'imprégner des prémisses du débat.
Pour rappel, après réouverture de ce procès, les avocats des parties civiles ont retiré leur comparution à l'audience du 24 février, à la suite d'un refus du Tribunal de faire prêter serment aux juges assesseurs.
Dénonçant la violation de l'article 27 du code judiciaire militaire, ces conseils ont affirmé que, sans cette prestation de serment la composition qui statue sur cette affaire est irrégulière. Malgré leur détermination, le tribunal n'a pas, à ce jour, répondu favorablement à cette demande. Les juges assesseurs qui siègent dans cette affaire n'ont pas prêté serment.
Le procès de l'activiste de droit de l'homme Rossy Mukendi Tshimanga, tué lors des manifestations contre le troisième mandat de Joseph Kabila, a été rouvert le 24 février dernier après sa surséance il y a plusieurs mois à la suite d'une exception d'inconstitutionnalité soulevée par les parties.
Il oppose le ministère public et deux parties civiles au présumé auteur de ce meurtre le brigadier en chef Gérard Tokis Nkombo. Ce dernier est accusé d'avoir tiré à balle réelle sur Rossy Mukendi. Orly-Darel NGIAMBUKULU