Les torchons brûlent entre l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), une organisation non gouvernementale œuvrant pour la promotion des finances publiques comme un enjeu de promotion sociale et l’Inspection Générale des Finances(IGF). En toile de fond, l’exécution du budget alloué à la présidence de la République dans la loi des finances 2021.

Si au stade actuel il serait prématuré de parler d’un conflit entre ces deux services, il y a des signes annonciateurs qui indiquent que ça pourra péter.

Alors que les entreprises publiques et le gouvernement sont en quelque sorte placés sous tutelle administrative de la Présidence de la République depuis quelques mois, toutes les dépenses importantes requérant le quitus du Directeur de Cabinet du Président de la République, l’ODEP accuse la Présidence de la République de violer la loi des finances publiques.

L’ODEP constate qu’au moment où le pays peine à trouver de moyens financiers, l’Etat paie deux premiers ministres.
« Au moment où le pays n’a pas des moyens, deux premiers ministres sont pris en charge par l’Etat. Déjà 4,5 millions USD ont été dépensés en deux mois, soit de janvier à février. La situation de surseoir l’exécution des finances publiques nous renvoie à celle de 2019 avec Vital Kamerhe. Aujourd’hui, les actes sont posés avec autorisation du directeur de cabinet du président de la République, en violation de la loi relative aux finances publiques qui ne le reconnait pas comme acteur du circuit de la dépense publique. Tantôt, c’est lui où l’inspection générale des finances qui donne son avis avant tout paiement. Quel est alors le rôle des contrôleurs budgétaires ? On ne comprend pas et c’est l’anarchie, qui est entretenue », peut-on lire dans le communiqué de l’ODEP.

Cette Ong fait remarquer, non sans regret, que « le président de la République a lancé en grande pompe le projet Tshilejelu qui consiste à la réhabilitation de plus de 100 kilomètres des routes à Kinshasa et dans l’espace Kasaï » et se pose la question de savoir s’il a reçu l’autorisation de l’autorité budgétaire.
« La question qu’on se pose, qui a autorisé ce programme ? Il est inscrit dans quelle loi des finances ? Est ce qu’il revient au président de la République de le faire ? La loi relative aux finances publiques exige que tout programme hors cadre budgétaire ait l’autorisation préalable du parlement et c’est dans le cadre d’un collectif budgétaire, avant son exécution. C’est le premier ministre, chef du gouvernement qui doit le présenter devant les élus. Concluons que nous sommes en face d’un programme extra-budgetaire », tranche l’ODP.


L’IGF fonctionne-t-elle avec l’argent hors circuit budgétaire ?

Entre temps, l’Inspecteur Général des Finances, le chef de service Jules Alingete multiplie les déclarations tapageuses dans les médias. Il s’est récemment attiré les foudres des sénateurs suite à sa déclaration selon laquelle des voleurs se cacheraient au Sénat. Autant dire que l’IGF traque les voleurs présumés avec l’argent de la Présidence de la République obtenu en violation de la loi des finances publiques? Difficile de l’affirmer.

Tout ce que l’on peut affirmer, c’est que l’IGF est un service spécialisé de la Présidence de la République et à ce titre, ses frais de fonctionnement proviennent logiquement du budget de la Présidence.

Jules Ntambwe/RD44

 

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