Toutefois, la compétence ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des arbitrages mécaniques.








Depuis près d’un mois, la sortie du nouveau Gouvernement en RD Congo défie tous les pronostics. Dans l’opinion, l’impatience monte. Des supputations vont dans tous les sens. Des langues se délient. Des tribunes s’ouvrent et se referment. Bref, on assiste à une sorte de foire aux questions (FAQ) qui ne dit pas son nom. Du côté de la très présidentielle Cité de l’Union africaine, s’observe un silence radio. Comme quoi, les Congolais devraient encore prendre leur mal. Mais pendant combien de temps ? Toute l’énigme est donc là.

Cependant, des «généraux quatre étoiles» de la nouvelle majorité parlementaire, attribuent ce retard dans la formation du Gouvernement Sama Lukonde, à la difficulté qu’éprouvent certains nouveaux alliés du Président Félix Tshisekedi, à respecter les critères établis dans le choix de leurs candidats ministrables. Le critérium, apprend-on, prévoit la représentativité des femmes dans ce premier Exécutif national de l’Union sacrée de la nation.

A en croire le Secrétaire général du parti présidentiel, cette condition n’est malheureusement pas du tout respectée. Augustin Kabuya l’a déclaré le dimanche 28 mars dernier, à l’occasion de l’installation du Comité fédéral de l’UDPS/Tshangu, place Sainte Thérèse dans la commune N’Djili. Sans y aller avec le dos de la cuillère, ce responsable du parti de la 11ème rue du quartier Résidentiel de Limete, a donc attribué le grand retard observé dans la sortie du Gouvernement, à l’absence des candidatures féminines sur les listes, soit des partis, soit des regroupements politiques concernés.

Toutefois, la question qui taraude l’esprit de plus d’un Congolais, est celle de savoir si l’enjeu féminin en vaut la chandelle, au point de constituer l’objet du blocage. Le moins que l’on puisse rappeler ici, est la Constitution du 18 février 2018 en vigueur, spécialement en son article 14, alinéa 4, dispose que «La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales.»Même si le constituant n’a pas clairement indiqué cette présence des femmes dans les institutions du pays, en termes de pourcentage, certains responsables congolais la situent à 30 pour-cent.

LES CHEFS DES PARTIS FACE A L’IMPERATIF DE CONFORMITE

La représentativité des femmes dans les institutions du pays étant constitutionnelle, les chefs des partis politiques ne peuvent plus aller outre mesure. Bien au contraire, ils se trouvent désormais devant l’impératif de se conformer à la disposition de l’article 14 de la Constitution évoquée ci-dessus. Aussi, des observateurs invitent-ils ces chefs de partis à ne plus se faire des nœuds au cerveau. Ils doivent plutôt, se faire fort de respecter l’obligation légale en termes de représentativité de la femme.

Cependant, d’aucuns pensent que malgré cet impératif de réserver un quota aux femmes, le critère de compétence ne doit pas être sacrifié à l’autel de simples arbitrages mécaniques. Ca ne gênerait donc personne qu’il y ait des femmes au sein du futur Gouvernement. Ou même dans n’importe quelle institution du pays, nationale ou provinciale. Mais le plus important est d’avoir des femmes qui présentent le profil de la tâche. Des femmes qui s’affirment par leur savoir-faire. Et non celles sélectionnées pour des raisons tout à fait subjectives, motivées beaucoup plus par un clientélisme politique suranné ou soixante-huitard.

Un autre critère dans la formation du Gouvernement est celui de la solidarité. Ici, il faut comprendre que l’Exécutif national en gestation n’est pas l’apanage des seuls représentants des partis politiques. Bien au contraire, des délégués de la très plurielle Société civile, ainsi que des membres de certaines catégories sociales, ont également leur place au soleil. Dès lors, comme c’est le cas pour la représentativité des femmes, les acteurs politiques doivent intérioriser cette donne et faire des concessions. Ce serait ainsi la seule et meilleure façon pour eux d’exprimer leur solidarité les catégories sociales concernées.

VIVEMENT UN GOUVERNEMENT REDUIT POUR PLUS D’EFFICACITE

Compte tenu de l’urgence et aussi, face aux multiples défis en termes des attentes de la population, le temps n’est en tout cas pas, le meilleur allié de ceux qui sont au pouvoir au sommet de l’Etat congolais. Evidemment, les cartes se battent au sein des partis politiques. Qui dit parti politique, sous-entend la maitrise parfaite et la gestion des ressources. Autrement dit, un chef de parti digne de ce nom connait par cœur les compétences de ses membres. Qui est peut quoi dans quel domaine. Ainsi, avec un fichier clair, il n’a plus à tâtonner sur des candidats à proposer lors que le parti est sollicité à participer au Gouvernement. Hélas !

Fait important à souligner également, est que le Gouvernement Sama Lukonde ou Gouvernement de l’Union sacrée de la nation –c’est selon –a le mérite d’être une équation a plusieurs inconnues, en ce qu’il faudrait tirer, d’une large coalition de plus de 391 députés nationaux, un Exécutif réduit de moins de 50 membres. Dès lors, comment satisfaire la boulimie du pouvoir de tous les membres de la nouvelle majorité parlementaire qui, chacun, voit midi devant leurs portes ?

Si l’objectif est d’avoir une équipe réduite, pour plus d’efficacité et aussi, compte tenu de la crise économique actuelle, il appartient alors aux partis et regroupements politiques de comprendre qu’il est quasiment impossible de former un Gouvernement avec tout le monde. Des frustrations après la sortie du Gouvernement ? Il y en aura assurément. Mais celles-ci devront être placées dans le cadre des ambitions parfois démesurées de certains acteurs qui trouveront ainsi, l’occasion de se constituer un fonds de publicité politique. 

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