Le Rwanda est un petit pays, sans ressources économiques importantes. Il représente un huitième de l’ancienne province du Kivu en RDC. Par contre, sa population connais une croissance parmi les plus fortes d’Afrique. Ce qui lui pose un réel problème de densité au kilomètre carré.
Le problème de l’exiguïté du territoire et de la croissance démographique constitue une préoccupation majeur de tout régime de Kigali. Il demeure au centre du débat entre le pouvoir et l’opposition, cette dernière, régulièrement contrainte à l’exil pour céder la place à l’ethnie qui dirige. On se souviendra à ce sujet de l’exil des Tutsi au années 1960 quand les hutu chassaient les belges avec leurs collaborateur Tutsi. La roue a tourné en 1994, les Tutsi ont pris le pouvoir et les hutu ont été contré à l’exil pour laisser place aux tutsi power. Tel est le véritable enjeu de la situation politique au Rwanda.
Si les rwandais ne trouvent pas une solution définitive à ce problème, notre pays, la RDC, risque de ne jamais connaitre la paix à l’Est. Cette région est perçue par le pouvoir rwandais comme unique alternative au dilemme rwandais. Elle est le dépotoir du peuple ou ethnie indésirable du Rwanda.
Misent à côté les cultures du thé et du café, le pays des milles collines, partant de la dotation matérielle, est réputé pauvre. Le Rwanda ne peut donc pas répondre au besoin croissant d’une population essentiellement agricole et pastorale avec son petit territoire . Il lui faut une solution ailleurs. Cependant, tous ses pays voisins, sauf la RDC, sont soit petits soit sans des bons pâturages. La seule solution est la RDC, un grand voisin avec des bons pâturages, des terres arables et un sous sol bourré des minerais précieux.
En cherchant à résoudre ce problème le Rwanda élabore des stratagèmes contre la RDC allant des entrée clandestines, en passant par des réclamations collectives de nationalités et de terre, aux rébellions et aux accords de libre circulation des personnes et de bien. Nous préférons nous appuyer sur ce dernier aspect.
Mais, en passant, nous rappelons que le phénomène Bakurima Renga Renga ou Banyabwisha rwandais, les rébellion RCD-GOMA, CNDP, M23, la nationalité collective accordée au rwandais en RDC par un faux Zaïrois Barthélémy Bisingimana aux années 1970, le fameux Minembwe sont un ensemble des stratégie nourries par la soif de l’expansion du Rwanda en RDC.
À l’ébauche de ce point crucial de cette analyse, la révélation du grand résistant et chargé d renseignement du Zaïre d’heureuse mémoire “HONORÉ NGBANDA NZAMBO” dans “Crimes organisés en Afrique Centrale” est à l’honneur. À la page 79 il est écrit ce qui suit : ” a chaque sommet des chefs d’Etats de la CPGL ( communauté économique des pays des grands lacs), le Rwanda tenait à relancer un dossier qui lui semblait très important. Le projet de la convention de la libre circulation des personnes et des bien entre les pays membres de la CPGL. Le président Habyarimana évoquait inlassablement cette question au cours de chaque sommet. Mais, le Président Mobutu m’avait formellement demandé de ne jamais la laisser inscrire au niveau du sommet des chefs d’État. Pourquoi? Par ce que ce dossier était un piège dangereux pour le Zaïre. En effet, la signature de cette convention de la libre circulation des personnes et des biens octroyait ipso facto aux citoyens des pays membre de la CPGL, le droit de circuler librement avec leurs biens à travers les trois pays membres, sans contrôle d’identité et sans formalités douanières. Si le Zaïre de Mobutu avais commis la maladresse de signer une telle convention, il y aurait eu dès le lendemain des millions des rwandais avec bagages et bétails pour s’y installé définitivement. Et cela, aucun responsable digne zaïrois ne pouvait l’accepter. Car nous aurions connu une guerre civile au Kivu, suite aux réactions des autochtones. Pour preuve, lorsque le Président Mobutu avait donné au président Habyarimana la concession de LEPIA dans la Zone de WALIKALE, les zaïrois autochtones s’étaient mobilisés pour s’opposer aux Hutu-Rwandais qui tentaient de venir occuper ce terrain pour l’exploiter. Ce fut d’ailleurs l’une des origines du phénomène NGILIMA ( un mouvement MAI-MAI).
Issu d’une élection très contestée, l’actuel Président de la RDC est depuis sa proclamation à la magistrature du pays à la recherche d’une reconnaissance de son actuel siège au niveau national et international.
Pour ce faire, tout coup est permis. Il faut à tout prix chasser l’ancien régime ayant été aux yeux du peule très inefficace. Cela pour une reconnaissance et une sympathie nationale. Il n’hésite pas à fouiner dans le passé en violation de ses propres propos au premier jour de sa sortie médiatique et lors de sa prestation de serment.
Pour une reconnaissance internationale, l’Homme fort du pays a besoin des parrains continentaux et mondiaux. Son choix en Afrique serait lhomme du Rwanda. D’ailleurs on se souviendra de ses tout premiers voyages après la prise du pouvoir. Il a raison, l’homme du Rwanda est l’élève excellent de la communauté internationale, une place qu’il a su conquérir par manipulation du Génocide. Ainsi pour une reconnaissance internationale, le premier citoyen du pays n’a d’autre choix que de se fier à l’excellent élève.
En échange, l’excellent élève saisi l’occasion pour résoudre le problème de son pays. Je vais vous ouvrir les horizons internationaux en échange vous m’ouvrez votre pays.
Ce plan d’ouverture de la RDC au Rwanda s’est toujours heurté à une farouche opposition de la part des congolais qui y voient un projet de balkanisation du pays au profit du Rwanda et des puissances étrangères. Il est à la base d’une idéologie locale qui circule dans les organisations d’autodéfense.
Partant de cette réalité d’autodéfense contre l’entrée rwandaise , le plan actuel, sans aucun doute se heurterait à une farouche contestation congolaise et principalement à l’Est du pays. Ce plan est une coupe amère pour les congolais de l’Est. Il faut dont élaborer une méthode sérieuse pour sa mise en oeuvre sans bruit.
Des analyses un peu sérieuses verraient dans l’État de siège cette astuce.
En effet, la compréhension simpliste de l’État de siège suppose que les autorités civiles sont en position de faiblesse vis en vis de l’ennemi qui menace la patrie. Autrement dit, la menace qui pèse sur le pays aurait une certaine explication dans la faiblesse de l’autorité civile en place. Il faut donc remplacer l’autorité civile par l’autorité militaire jugée plus efficace en matière de crise de guerre pour résoudre le problème.
En observant très sérieusement la guerre à Beni et Ituri on croira difficilement que sa pérennisation profite de la faiblesse de l’ autorité civile. Dans qu’elle mesure la faiblesse du Maire de Goma où de Butembo où encore celui de Béni expliquerait la recrudescence du conflit ?
Partant de cette compréhension, la décision sur l’État de siège suscite un doute.
Très curieux, le premier ennemi et premier bénéficiaire de la crise, P kagama a salué le 17mai dernier la décision sur l’État de siège..
Dans l’histoire de la RDC-Rwanda, kagame ne s’est jamais montré aimable vis à vis du Congo. Très souvent sa position est ” *je suis fatigué de répondre sans cesse aux questions sur la RDC, les congolais doivent résoudre leur propres problèmes* “
Pour l’État de siège, P Kagama changerait de camps et commencerait cette fois à s’intéresser aux solutions congolaises. Il est d’accord avec l’État de siège.
Pour ceux qui maitrise l’Afrique centrale et son histoire, ce comportement n’est pas étrange chez cet Homme de Kigali. Pour preuve, Kagama avait progressivement anéanti son prédécesseur Juvenal Habyarimana en mélange la stratégie de guerre et d’amitié hypocrite.
Il sait bien quand il faut frapper fort et quand il faut jouer au jeu d’un ami.
En revenant sur l’État de siège, tout semple indiquer qu’il s’agit d’une stratégie autoritaire qui mettait le tapis rouge à la signature autorisant l’entrée des rwandais sous l’accord de libre échange CPGL sur le sol congolais. Une soif quotidienne du Rwanda et de tous les régimes politiques.
Tenez, on pointe les rwandais banyabwisha dans les massacres à Béni et Ituri, à Goma on les ouvre la frontière du pays. Entrez comme chez vous, vous êtes désormais libres de circuler avec vos bien sur le sol congolais. C’est chez vous d’après notre protocole de libre échange. Invistissez si vous le pouvez.
Une autre réalité est que le Président lui même a reconnu publiquement les faiblesses dans son armée. En évoquant ce point notre objectif ne vise pas à ramener à zéro les efforts de notre seule armée. *Nous sommes certains qu’il y dedans beaucoup des compatriotes qui se battent, se sacrifient et périssent jour et nuit dans une guerre sans nom* . Une pensée pieuse pour les âmes des ces compatriotes FARDC. Ils sont aussi victimes autant que la pauvre population.
Mais ne serait-il pas intelligent de procéder autrement après ce constant et cette déclaration publique? Reconnaître la faiblesse d’un individu et lui accorder plus de responsabilité n’est ce pas contradictoire ? Organiser par exemple des audits dans les services de sécurité pour démanteler toute la chaine des bandits qui se cachent dans l’armée. Cela pourra permettre un nettoyage systématique de l’armée et ouvrir la porte dans un bref délais à la paix en épargnant des victimes dans l’armée comme dans la population.
*Pour finir* , l’État de siège est là, vivons avec en nous donnant pour la paix chez nous, d’après tout nous sommes les premières victimes et apparemment la première cible de la guerre.
La libre circulation est aussi là, désormais les banyabwisha rwandais ( égorgeurs) ont le feu vert, mais apparemment ça sera vraiment difficile d’admettre une vie avec ceux qui ont égorgé les nôtres.
En ouvrant la porte aux investisseurs rwandais, il serait intelligent, nous croyons, d’élaborer les mécanismes de protection des nationaux, victimes, depuis des lustres des dégâts directe et collatéraux de la guerre et de la récente éruption du volcan.
Ils ont commencé à nous chasser comme des rats, en lisant ce texte ils risque d’intensifier la chasse. D’après tout qui s’inquiète de notre mort ?On nous tue, on nous égorge, on nous musèle, on viole sous notre regard nos parents… Omerta, omerta.
Nous ne pourrions qu’être une victime parmi tant d’autres.
Pour la cellule de recherche de la Véranda Mutsanga,
Katembo Akilimali Léonce.
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