« Je me réjouis de cette importante découverte de pétrole brut et de gaz naturel dans le bassin sédimentaire de notre pays. De belles perspectives pour la production pétrolière et gazière dans les années à venir », c’est par ces mots que le Chef de l’Etat Alassane Ouattara a exprimé sa joie mais aussi son espérance quant à l’avènement d’une Côte d’Ivoire prospère « dans les années à venir ».
Cette annonce du premier des ivoiriens a été faite suite à l’annonce par son ministre en charge des mines, du pétrole et de l’énergie, Thomas Camara, d’une « découverte majeure de pétrole dans le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire », laquelle découverte a été « faite par la société italienne ENI dans le bloc CI-101 » de concert avec la société nationale Petroci Holding.
Le potentiel de ces réserves de « pétrole et de gaz naturel associé » s’estimerait « entre 1,5 et 2 milliards de barils de pétrole brut » et « 1.800 à 2.400 milliards de pieds cube de gaz associé » a indiqué le ministre Thomas Camara. Pour lui, ces dernières découvertes viennent « accroitre les réserves prouvées de la Côte d’Ivoire ainsi que sa production pétrolière et gazière ».
La Côte d’Ivoire, petit à petit, est donc en train de se muer en un ‘’petit Emirat’’ producteur de pétrole et de gaz naturel. Grace aux ressources que vont générer l’exploitation de ces ressources en eaux profondes, le pays pourrait concrétiser très rapidement ses ambitions de se hisser au rang des nations émergentes tout en assurant un niveau de vie conséquent aux populations par une répartition juste et équitable de cette manne financière.
Toutefois, comme l’a indiqué Samir Saul, professeur d’histoire à l’Université de Montréal, « le pétrole, c’est l’essence de la guerre » en évoquant ce combustible fossile dont l’étymologie latine signifie «huile de pierre». L’or noir a enflammé et continue de nourrir bien de conflits à travers le monde car là où il y a du pétrole, cette zone se transforme très rapidement en un enjeu stratégique majeur et aiguise les appétits de tous les vautours.
D’ailleurs, le cas de la République Démocratique du Congo est assez édifiant. Ce vaste territoire aux richesses du sol et du sous-sol immenses, peine à retrouver la stabilité sur fond d’exploitation de ses richesses par des multinationales souvent peu vertueuses. C’est pourquoi, le Chef de l’Etat congolais, Felix Tshisekedi en visite dans le Haut-Katanga en avril dernier, a vilipendé les investisseurs miniers qui selon lui « nous ont trop volés » tandis que les Congolais « continuent à croupir dans la misère ». Il a ensuite annoncé son intention de renégocier les contrats miniers, notamment ceux conclus avec la Chine par Joseph Kabila, son prédécesseur.
« Il n’est pas normal que ceux avec qui le pays a signé des contrats d’exploitation s’enrichissent pendant que nos populations demeurent pauvres » s’est offusqué le fis de feu Etienne Tshisekedi. « Il est temps que le pays réajuste ses contrats avec les miniers pour sceller des partenariats gagnant-gagnant » avait-il assené. « J’en ai vraiment assez » s’était-il emporté et de poursuivre, « je suis très sévère envers ces investisseurs qui viennent s’enrichir seuls. Ils viennent les poches vides et repartent milliardaires ». Très amer, le Président congolais s’était également pris à ses propres concitoyens qui ne sont pas non plus exempts de reproches « C’est aussi notre faute. Certains de nos compatriotes avaient mal négocié les contrats miniers. Pire, le peu qui revient à l’État, ils l’ont mis dans leurs propres poches ».
La découverte de ces importantes ressources sont une réelle opportunité pour la Côte d’Ivoire pour prendre définitivement son envol si et seulement si les conditions de leur exploitation sont avantageusement négociées au profit du pays mais aussi si les importantes devises qui en résulteront sont l’objet d’une gestion saine et rigoureuse pour le bien-être et le bonheur de chaque ivoirien.