Le sort à réserver par les confessions religieuses au nième moratoire de 72 heures leur accordé par le président de l’Assemblée Nationale, en vue de trouver un compromis au sujet de la désignation du futur président de la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante) est archiconnu : l’impasse. Le samedi 2 octobre, date annoncée par Mgr Utembi, président de la Cenco (Conférence Episcopale Nationale du Congo) et président de leur sous-composante, pour des retrouvailles au Centre Interdiocésain, le décor de l’échec était solidement planté avec l’arrivée, après plusieurs heures d’attente, du délégué de l’ECC (Eglise du Christ au Congo).

Mal parties, avec des positions aussi inconciliables qu’il y a deux mois, les tractations de la dernière chance ont été remises à ce lundi 04 octobre 2021. Il ne faut point être un devin pour imaginer ce qui va se passer, à savoir un nouveau constat de manque de consensus. Rappelons la situation des protagonistes pour souligner que minoritaires dès l’aube du « conflit », les délégués des églises catholique et protestante n’entendent nullement s’incliner devant la loi de la « majorité ». Celle-ci, en effet, s’était prononcée, à l’occasion d’un vote à laquelle avait participé la « minorité », en faveur de Denis Kadima comme « présidentiable » à la tête de la CENI.

La question de fond à se poser est de savoir quelle est la voie la plus facile pour aboutir au fameux consensus : le ralliement de la Cenco et de l’ECC à la position des « six » ou le contraire ? L’autre interrogation concerne la stigmatisation, sans la moindre preuve, du candidat Denis Kadima comme personnalité proche du Chef de l’Etat, et par conséquent non indépendante et encline au parti-pris.

Ce qui est paradoxal est que les délégués des églises catholiques et protestantes, tout en accusant le candidat des « six » d’avoir des accointances avec Félix Antoine Tshisekedi, ont tenté de pousser ce dernier à la faute en sollicitant son arbitrage dans leur « guerre » de positionnement. Ayant fleuré le piège, ce dernier leur a fermé poliment la porte avant de leur recommander un règlement en interne.

La stigmatisation dont est victime Denis Kadima n’est pas de nature à rapprocher les frères ennemis, de surcroît ministres de Dieu, ceux-là même qui passent le plus clair de leur temps à prêcher aux autres l’amour du prochain, l’humilité, la charité, la pauvreté, la recherche du salut éternel en lieu et place des biens matériels, privilèges et titres temporels.

L’agenda caché de la crise institutionnelle

Beaucoup de compatriotes notent que depuis que la sous-composante de la Société civile dénommée « confessions religieuses » a reçu la lourde et délicate mission de donner à la République le nouvel animateur principal du bureau de la Ceni, deux d’entre elles entretiennent un agenda caché, celui de plonger le pays dans la crise institutionnelle. En effet, les propos et actes de leurs responsables s’inscrivent dans cette logique.

Alors qu’on attend d’elles qu’elles s’avouent vaincues face au verdict des « six », elles multiplient au contraire des manœuvres dilatoires pour bloquer le fonctionnement de cette institution d’appui à la démocratie et, par ricochet, le processus électoral. A ce sujet, il s’observe une convergence de vues entre le tandem Cenco/ECC et certaines sensibilités politiques qui revendiquent l’appartenance à l’opposition : nous avons cité « Lamuka », le FCC (Front Commun pour le Congo) et leurs alliés. Ces familles politiques conditionnent curieusement le dépôt des listes de leurs représentants au sein du bureau comme de l’Assemblée plénière de la Ceni au choix d’un président manifestement d’obédience catholique ou protestante.

A qui profiterait une crise institutionnelle ? Naturellement, elle ferait l’affaire des aigris de l’élection présidentielle de décembre 2018 d’une part et, d’autre part, de ceux et de l’éclatement de la coalition FCC-CACH, plus que jamais partisans d’un dialogue politique synonyme de la remise en question de l’ordre institutionnel actuel pour un nouveau partage du pouvoir. Des opportunistes politiques comptent beaucoup sur le blocage indéterminé de la Ceni par la Cenco et l’ECC, dans l’espoir de récolter les dividendes d’une nouvelle transition politique, à conduire par l’actuel Chef de l’Etat, mais avec un gouvernement et un Parlement dont les animateurs seraient issus des négociations politiques de type « Sun City » ou « CNS ». Avec un tel schéma, à quoi auront servi les élections présidentielle et législatives de 2018 et à quel type de démocratie le peuple congolais est-il soumis ?


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