Les importations directes de diamants bruts de la République démocratique du Congo (RDC) vers Anvers ont atteint 51,5 % en 2020. Ces importations étaient à 27 % en 2019, selon des informations fournies par le Centre mondial du diamant d'Anvers (AWDC), à l’occasion de la visite dans cette ville, fin octobre, de la ministre congolaise des Mines, Antoinette N'Samba Kalambayi.

La RDC est aujourd’hui au cœur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. Selon l’AWDC, environ 68% de la production mondiale de diamants issus de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle viennent de ce pays et constituent la majeure partie du volume de sa production.

C'est le quatrième producteur mondial de diamants bruts en volume et le dixième en valeur. Selon les statistiques officielles du Processus de Kimberley, au cours de l'année 2020 de la covid-19, les exportations de diamants bruts de la RDC se sont élevées à 12,7 millions de carats, évaluées à 89,3 millions de dollars américains, soit une baisse significative par rapport à 2019, quand le pays a produit un peu plus de 14 millions de carats pour une valeur de 226 millions de dollars.

En 2018, la RDC a produit 16,4 millions de carats évalués à plus de 136 millions de dollars, mais le prix moyen par carat que le pays a tiré de ses diamants, 8,31 $, était le plus bas du monde. La production de diamants congoalis en 2018 représentait 11% de la production mondiale mais moins de 1% de sa valeur. La Belgique a importé 6,72 millions de carats d'une valeur de 59,1 millions de dollars de la RDC en 2018. Le montant importé représentait 7,25% du volume total des importations de diamants bruts belges.

Extension des protocoles d’accord signés en 2019

Lors de sa visite à Anvers, la ministre congolaises des Mines conduisait une délégation de haut niveau, composée des membres du Centre d’expertise, d’évaluation et de certification (CEEC) ainsi que du service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle ( Saemape). Dans le cadre de cette visite, l'AWDC a étendu le protocole d'accord qu'elle a signé en 2019 avec le bureau d'évaluation de la RDC, le CEEC, afin de poursuivre les appels d'offres fructueux qui ont eu lieu à Anvers ces dernières années, en augmentant considérablement le volume des exportations directes vers la plaque tournante du commerce du diamant. "Après la visite du président de la RDC, Félix Tshisekedi, en 2019, les importations directes de diamants bruts de la RDC à Anvers ont bondi de 27% du volume total exporté en 2019, à 51,5% en 2020. Le renouvellement de ce protocole d'accord nous permettra de poursuivre cette collaboration, notamment en renforçant les capacités de la RDC et en facilitant les ventes de diamants bruts du pays via Anvers", a déclaré Chaim Pluczenik, président de l'AWDC, dans son discours devant la délégation congolaise.

Un projet de traçabilité soutenu par la Blockchain

Le CEEC et le Saemape, qui coordonnent les opérations d'exploitation minière artisanale et à petite échelle (ASM) de la RDC, ont également signé un accord avec l'AWDC pour soutenir le développement d'un projet pilote dénommé "De la mine au marché", soutenu par la technologie (blockchain), afin de créer une chaîne de valeur totalement transparente et traçable pour les diamants artisanaux et à petite échelle, extraits de manière responsable en RDC. "Tout comme la RDC, Anvers est prêt à aller de l'avant et à construire une industrie du diamant plus équitable et plus durable, et ces protocoles d'accord témoignent de cet engagement", a déclaré Ari Epstein, CEO de l’AWDC.

Revitalisation des relations commerciales

La visite à Anvers du président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, le 15 septembre 2019, aurait ainsi revitalisé les relations commerciales entre l'industrie diamantaire anversoise et la RDC. Au cours de cette visite, la RDC et les diamantaires d'Anvers avaient signé un accord de coopération, axé sur l'échange d'informations et l'innovation technologique. Le programme déjà existant consiste à former à Anvers des fonctionnaires congolais en matière d'estimation de valeurs et de processus administratif. Le protocole d’entente ne se limite pas uniquement à la filière diamant, mais prévoit également son extension à d’autres filières minières non négligeables, à savoir l'or, la cassitérite, le cuivre et le cobalt. L'accord de coopération signé entre la RDC et les diamantaires d'Anvers a ainsi conduit à un premier appel d'offres en novembre 2019 de plus de 350 000 carats. Les prix atteints lors de cette première vente ont dépassé les attentes des organisateurs et de l'entreprise minière. En février 2020, un nouveau lot de diamants avait été vendu pour 7,8 millions de dollars.

Anvers est le centre de négoce de diamants le plus compétitif et strictement contrôlé au monde, avec 86% des diamants bruts du monde vendus chaque année dans la ville. Ces dernières années, Anvers avait importé de moins en moins de diamants bruts directement de la RDC, en baisse de 35% en valeur et de 24% en volume rien qu'en 2018, cette tendance se poursuivant en 2019. Les prix que la RDC a reçus pour ses exportations de diamants - toujours faibles - a également chuté de plus de 50% au cours des quinze dernières années, se situant actuellement à un peu plus de 8 dollars le carat.




Patrick Ndungidi

 

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