* « Le pays va très mal dans tous les secteurs de la vie et va droit au chaos », foi du MLP

Après Jean-Marc Kabund le lundi dernier, voici Franck Diongo. Après plusieurs tentatives de « noces », sans succès, le président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), renfile son costume d’opposant. « Fini, tout élan de solidarité avec le régime de Félix Tshisekedi ». annonce officiellement Franck Diongo, au cours d’une conférence de presse hier à Kinshasa.

« Le MLP informe l’opinion tant nationale qu’internationale qu’il se désolidarise, à la demande du peuple, du régime au pouvoir, au regard de sa gestion calamiteuse et s’engage au contraire, à le combattre vigoureusement aux côtés du souverain primaire par des voies démocratiques, afin d’obtenir le changement réel au pays tel que longtemps souhaité par notre peuple et les pères fondateurs de notre indépendance », déclare l’homme à la célèbre barbe poivre-sel.

Par ailleurs, Franck Diongo appelle les Congolais à rejeter Félix Tshisekedi et surtout, à mobiliser contre toute tentative de ce dernier de briguer un second mandat. Motif : « la gestion du successeur de Joseph Kabila à la magistrature suprême est calamiteuse« . Une autre invitation du MLP aux Congolais, est l’appel au rejet du vote électronique, au cas où la Commission électorale nationale indépendante le proposerait lors du scrutin prévu en 2023.

« Le pays  va très mal. Ce, dans tous les secteurs de la vie nationale. Il est engagé dans la mauvaise direction et va tout droit vers sa désintégration, sa décadence et le chaos. Le désastre sera plus grave qu’il ne l’est aujourd’hui. Surtout que tous les indicateurs sont au rouge », alerte Franck Diongo. Dans un pays de « prophéties comme la RD Congo, tout y ressemble.

Pour le MLP, le régime Tshisekedi est considéré aux yeux du peuple congolais, comme un espoir déçu. Ce, au regard de ce que le parti qualifie de multiples attentes sans réponse et de mauvaise gouvernance politique, diplomatique, sociale, économique et culturelle. « Il n’a pas coupé le cordon ombilical avec les antivaleurs et leurs auteurs que nous avions combattus avec notre père Etienne Tshisekedi et que nous continuions à combattre aujourd’hui, afin d’obtenir un réel changement radical », clame le président national de ce parti lumumbiste.

LA RUPRURE FCC-CACH : DU VERNI !

Toujours dans son procès contre le régime Tshisekedi, Franck Diongo note que la rupture de la coalition FCC-CACH en décembre 2019, n’aura été que du vernis. Mieux, du cosmétique. « Une chirurgie de surface, superficielle. Donc, pas de rupture avec le passé. L’actuel régime ayant décidé de s’inscrire dans la continuité de la philosophie générale des régimes anti-démocratiques de ses prédécesseurs« , fait-il remarquer. 

Et d’ajouter : « La perpétuation d’une mauvaise gouvernance basée sur la démagogie, le mensonge d’Etat, l’illusion démocratique, la corruption accentuée, l’enrichissement à outrance et sans cause, la terreur, la gabegie financière, l’impunité, le tribalisme, le clientélisme politique, le favoritisme aveugle, les détournements en séries…renforcent notre thèse sur une gouvernance conservatrice ».

Y allant de sa lecture personnelle de l’Administration Tshisekedi, Franc Diongo infère que celle-ci représente une menace sérieuse à la démocratie, l’unité, l’avenir du pays le destin commun des Congolais. « Le régime en place est un obstacle à la construction de destinée pur une société véritablement libre et prospère. La longévité au pouvoir n’est pas le gain du succès. Mais plutôt une question de leadership fort éclairé et charismatique, de gouvernance intègre, d’ambition, de volonté et de détermination« .

Malgré ses déceptions à tous égards, le MLP ne cache plus sa détermination  à aller aux prochaines élections, en alignant des candidats à tous les niveaux. Aussi, le parti exhorte-t-il la jeunesse du pays à un enrôlement massif, afin de barrer la route à un second mandat de Félix Tshisekedi.

VIVEMENT UN AUDIT INTERNATIONAL DU PROGRAMME DES 100 JOURS

Abordant le point relatif au tout premier projet du Président Félix Tshisekedi lancé début mars 2019, dit Programme d’urgence des 100 jours« , Franck Diongo estime que le seul procès ne suffit pas pour tirer au clair, la gestion des fonds du trésor décaissés pour la matérialisation dudit Programme.

 »  Le projet de 100 jours est un programme évalué à 497 millions de dollars américains dont le décaissement pour exécution a été effectué en septembre 2019 à hauteur de 71%, soit 216 millions de dollars. Ainsi, pour raison de transparence et dans le souci de mettre fin aux soupçons et spéculations sur les détournements qui seraient opérés, il est recommandé de constituer un audit sur la passation et l’exécution du programme de 100 jours, suivi de la publication du rapport synthèse« , dit-il. 

Aussi, Franck  Diongo exige-t-il du Gouvernement, la mise à la disposition de l’Autorité de régulation des Marchés publics (ARMP) pour le recrutement d’un cabinet d’audit international par appel d’offre. Il ajoute qu’à défaut du financement par l’Etat, il y a lieu de solliciter les fonds auprès des partenaires techniques et financiers de la RD Congo, comme la Banque mondiale.

Par ailleurs, le MLP recommande au Gouvernement de revisiter tous les projets d’infrastructures, initiés de janvier 2019 à ce jour. Cela sur fond d’examen de conformité de la procédure de passation et exécution de différents marchés publics par voie d’appels d’offres internationaux.

S’agissant du projet de développement à la base dans les 145 territoires, l’orateur le juge comme une vaste opération d’un nouveau détournement déguisé de fonds. « C’est un Programme de développement local (PDL) juridiquement illégal, techniquement mal planifié, politiquement irréaliste et scientifiquement réfutable » explique Franck Diongo.

Selon lui, pour s’en rendre compte il suffit d’analyser sans complaisance ledit projet en son coût estimatif global de 1.660.101.312 milliard de dollars américains, échelonné en trois exercices à raison de 300 millions de dollars en 2021, 700 millions de dollars en 2022 et 600 millions de dollars en 2023.  Le tout, avec un dispatching de 10 millions de dollars américains par territoire.

S’agissant de la situation sécuritaire précaire dans la partie Est du pays, le MLP pense que l’actuelle agression de la RD Congo par le Rwanda, soutenue par certaines puissances étrangères et multinationales, rentre dans le schéma cynique de la balkanisation en son temps dénoncé par feu Patrice-Emery Lumumba. Le but étant de s’apparier les richesses du sol et du sous-sol du Congo.

Cependant, le MLP par la bouche de son président national, dit désapprouver l’Accord de Nairobi au motif qu’il n’a, non seulement été négocié dans des conditions controversées, mais constitue en même temps, un compromis d’humiliation de l’ensemble des Congolais et de leurs Forces de défense, en ce que d’une part, ledit Accord ne désigne pas l’agresseur. Et, d’autre part, prévoit la réintégration des groupes armés auteurs des massacres dans l’Est  du pays.

Comme issue politique à cette situation d’insécurité quasi permanente dans les Kivu, Franck Diongo postule formellement : « Etant une crise de la composition de l’Etat et de la société, la solution ne peut qu’être que celle de la recomposition de l’Etat et de ladite Société impliquant la réconciliation nationale pour créer la cohésion nationale autour de la cause commune. La survie de la nation en dépend« .

LA GRATUITE, UN ECHEC   

De l’évaluation des deux premières années de gratuité de l’Enseignement de base, Franck Diongo note que celle-ci a produit des effets pervers par rapport à ceux escomptés par la population. En cause, la mauvaise planification du projet et le manque d’encadrement. Ce qui, selon le président national du MLP, a entrainé des effets induits en l’occurrence des effectifs pléthoriques  des enfants dans les salles de classe, alors que le corps enseignant, principal acteur de la mise en exécution de ladite gratuité n’est pas bien entretenu.

A en croire Franck Diongo, ces effets induits ont auguré l’échec de la gratuité de l’Enseignement de base dans les établissements publics, occasionné par le déficit d’infrastructures, la gestion calamiteuse de nouvelles unités et l’absence d’un budget conséquent alloué au secteur de l’Education, vital pour l’avenir d’une nation qui court encore après son émergence.

Pour illustrer son propos, l’homme à la célèbre barbe poivre-sel, rappelle qu’à la première année de la gratuité de l’enseignement, la part du budget de l’Etat réservée à se secteur représentait 20%. « Actuellement, celui-ci a été réduit à 18% pour des raisons inconnues à ce jour. Alors que 20% précédemment alloués étaient dérisoires.  Pourtant, aussi bien l’accès que la qualité de l’éducation trouve leur fondement dans le désengorgement des salles de classe« .

Sur le plan économique, le MLP dit constater un paradoxe existentiel entre l’embellie économique constatée en interne depuis près de vingt ans et les conditions de vie des populations. « Plus de deux décennies, l’économie congolaise parait connaitre une période de croissance inédite de l’histoire du pays. Curieusement, la pauvreté et les inégalités sociales continuent à ronger la population vivant au taux du jour. Rien ne va ! » S’exclame Franck Diongo.

Toujours sur le plan économique, l’homme fort du MLP, faisant foi aux rapports officiels de certaines organisations internationales, en l’occurrence les Nations Unies, la Banque Mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD), la RD Congo croule sous le poids d’une pauvreté généralisée. Ce, en dépit de son inestimable potentiel de ressources naturelles qui hisse la RD Congo au premier rang mondial des pays producteurs de certains minerais tant prisés par des multinationales. Grevisse KABREL

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