Intervenant sur le thème “Le pouvoir judiciaire, concepts et controverses en RDC,” Firmin Mvonde a mis en avant l’indépendance des magistrats, affirmant que le ministre de la Justice ne devrait pas pouvoir dicter ses actions. Selon lui, les compétences entre les acteurs de la justice doivent être bien délimitées pour éviter toute ingérence dans les affaires judiciaires. « Après mon injonction, le ministre de la Justice retourne à son bureau, tandis que je continue mes instructions. Le ministre ne peut pas me demander d’arrêter quelqu’un », a-t-il déclaré fermement, rappelant ainsi l’autonomie du parquet dans ses décisions.
Néanmoins, Firmin Mvonde a précisé qu’il travaille avec le ministre de la Justice pour harmoniser certaines questions, établissant un cadre de concertation sur des sujets spécifiques sans pour autant compromettre l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Un point de vue différent a été présenté par le professeur et magistrat Ibula Tshatshila, qui a soutenu l’idée d’une présence accrue du ministre de la Justice au sein du CSM, en tant que vice-président aux côtés du chef de l’État.
Pour Ibula, la participation du ministre et de plusieurs représentants de la société civile – incluant quatre personnalités qualifiées et deux bâtonniers – offrirait une meilleure transparence, garantissant que le peuple ait un « œil » sur la justice rendue en son nom.
Pour concrétiser cette vision, Ibula a proposé une révision des articles constitutionnels et législatifs relatifs au CSM, notamment les articles 4 et 152 de la Constitution, ainsi que l’article 19 de la loi organique sur le Conseil supérieur de la magistrature.
Ces débats reflètent des visions divergentes sur la réforme du système judiciaire congolais, entre ceux qui plaident pour une justice indépendante et ceux qui estiment qu’une représentation élargie au sein du CSM renforcerait la légitimité du système judiciaire.