Les négociations de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, qui se déroulaient sous l'égide de l'Angola à Luanda, ont une fois de plus échoué à aboutir à un accord de paix, en raison de différends sur la question du M23. Ces pourparlers étaient censés résoudre la crise, mais la situation a pris une tournure tendue après que le Président rwandais Paul Kagame a quitté la rencontre en boycottant la tripartite prévue.

Les Divergences sur le M23 : Un Point de Friction

L'un des principaux obstacles à l'accord de paix a été la question du M23, un groupe rebelle congolais. Le Rwanda a exigé qu'un dialogue direct entre le gouvernement congolais et le M23 soit une condition préalable à la signature de l'accord, un point que Kinshasa a formellement rejeté. En réponse, le Rwanda a intensifié sa pression en insistant sur la nécessité de ce dialogue avant toute avancée.

Réactions de la RDC : Dénonciation des "Mensonges" du Rwanda

Dans une déclaration vigoureuse, la cheffe de la diplomatie congolaise, Marie Tumba Nzeza, a dénoncé ce qu'elle considère comme les mensonges répétés du Rwanda au sujet du processus de paix. Elle a qualifié la fuite du Président Kagame de lâcheté, soulignant qu'il refusait d'assumer ses positions devant ses pairs et de répondre aux accusations de son rôle dans la crise du M23. La RDC a ainsi rétabli plusieurs faits pour répondre aux accusations du Rwanda :

  1. La Question du M23 : La RDC affirme que l'introduction du M23 dans les discussions à Luanda n'a pas été initiée par le Rwanda, mais par le facilitateur angolais, dans le cadre d'une consultation générale, et non pour établir un dialogue direct entre la RDC et le M23.

  2. Le Dialogue avec le M23 : La RDC rejette catégoriquement l'idée d'un dialogue direct avec le M23, insistant sur le fait que cette question relève exclusivement du processus de Nairobi, qui inclut tous les groupes armés congolais sous la médiation de l'ex-président kényan Uhuru Kenyatta.

  3. Les Propositions du Rwanda : Selon la RDC, les demandes répétées du Rwanda d'imposer un dialogue direct entre Kinshasa et le M23 visent à saper le processus de paix en place et à satisfaire ses propres intérêts géopolitiques.

  4. Le Boycott de Kagame : Après que la facilitation angolaise ait proposé d'examiner directement la question du M23 avec les Chefs d'État, le Rwanda a rejeté cette proposition et Paul Kagame a quitté la réunion à 1 heure du matin, empêchant même la rédaction d'un compte-rendu officiel.

Une Fuite Symbolique

L'attitude du Rwanda, selon la RDC, met en lumière un mépris flagrant envers les efforts de paix dans la région et une volonté manifeste de saboter le processus diplomatique. Le gouvernement congolais a accusé Kagame et son gouvernement de mener une guerre cachée contre la RDC, tout en dissimulant la réalité de leurs actions auprès de leur propre population. La RDC considère que cette situation est d'autant plus inacceptable que le Rwanda refuse même de reconnaître les pertes humaines qu'il inflige à la population congolaise.

Conclusion : Un Échec pour la Paix ?

La situation actuelle, marquée par l'absence de volonté de compromis de la part du Rwanda, met en péril les chances de paix dans la région des Grands Lacs. Tandis que les dirigeants congolais et angolais continuent de chercher des solutions diplomatiques, la RDC semble déterminée à mettre en lumière ce qu'elle considère comme les vérités sur la manipulation et l'obstruction rwandaise dans ce processus de paix.

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