Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a réagi vigoureusement aux propos attribués à son président, Jean-Pierre Bemba, selon lesquels il aurait critiqué les prêtres catholiques. Le parti affirme que ces déclarations ont été mal interprétées, en particulier par Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo).
Clarification des propos de Bemba
Selon le MLC, lorsqu’il a évoqué les "politiciens en robe", Jean-Pierre Bemba ne visait aucune personne ou groupe spécifique, encore moins les prêtres catholiques. Le secrétaire général du MLC, Fidèle Babala, souligne que ces propos faisaient écho à l’appel du pape François aux évêques et prêtres, leur demandant de se concentrer sur leur mission spirituelle et de ne pas s’impliquer dans des activités politiques.
Sur les fonds alloués aux diocèses
Le MLC a également abordé la polémique autour des 1 million de dollars attribués à chaque diocèse catholique par le gouvernement pour des œuvres caritatives et de développement. Le parti insiste sur le fait que ces fonds représentent une initiative sans précédent de la part du Président de la République, et que leur gestion devrait être transparente.
Le MLC appelle la CENCO à rendre compte de l’utilisation de ces fonds, tout en rappelant que Monseigneur Nshole a lui-même averti que l’organisation ne couvrirait pas d’éventuelles malversations.
Accusations de politisation de l'Église
Fidèle Babala a critiqué ce qu’il perçoit comme une politisation de l’Église catholique. Il accuse Monseigneur Nshole de tenir des propos relevant d’un agenda politique sous couvert de sa fonction religieuse. Le MLC demande à Nshole de reconnaître pleinement son rôle politique s’il souhaite participer activement aux débats sur la gouvernance et les finances publiques.
Réponse aux allégations contre Jean-Pierre Bemba
En ce qui concerne les accusations liées à une tentative de piratage du serveur de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), le MLC réfute toute implication de Bemba et accuse Nshole de se sentir inutilement visé par des propos qui, selon eux, ne concernaient pas directement l’Église.
Conclusion : Appel à la transparence et à la responsabilité
Le MLC appelle à une séparation claire entre les activités religieuses et politiques et demande à la CENCO de montrer l’exemple en termes de gestion des fonds publics et de loyauté envers les initiatives gouvernementales. Selon Fidèle Babala, « si les prêtres revendiquent le droit de critiquer la gestion publique, ils doivent également être prêts à répondre de leur propre gestion financière ».
L’affaire met en lumière les tensions persistantes entre certaines figures de l’Église catholique et des responsables politiques, reflétant les défis de gouvernance et de séparation des rôles dans un contexte électoral sensible.