Le shilling ougandais s'impose de plus en plus dans les territoires frontaliers entre la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda, devenant une monnaie largement utilisée après le franc congolais dans les transactions locales.
Un phénomène favorisé par la proximité géographique
La région de Beni, située dans l'est de la RDC, illustre bien cette réalité. La proximité géographique entre les deux pays facilite les échanges commerciaux transfrontaliers, ce qui entraîne une forte circulation du shilling ougandais.
Facteurs de popularité
Plusieurs raisons expliquent la popularité croissante de cette monnaie étrangère dans la région :
- Stabilité du shilling ougandais : Comparé au franc congolais, souvent sujet à une forte volatilité, le shilling apparaît plus fiable.
- Praticité : Les marchés locaux préfèrent souvent une monnaie plus stable pour les transactions, notamment dans les échanges transfrontaliers.
Des enjeux économiques et légaux
L’usage du shilling ougandais dans les transactions, bien qu’interdit par la loi en RDC, reste largement non réglementé. Cette situation soulève plusieurs préoccupations :
- Impact économique local : L’utilisation croissante d’une monnaie étrangère pourrait fragiliser la valeur du franc congolais, en particulier si les transactions échappent au contrôle du système financier officiel.
- Perte de souveraineté monétaire : La dépendance à une monnaie étrangère pourrait limiter la capacité des autorités locales à réguler l’économie régionale.
Les autorités tentent de réagir
Face à ce phénomène, les autorités locales cherchent à freiner l’usage du shilling ougandais dans les échanges. Cependant, la tâche s’avère complexe, compte tenu de l’ampleur des échanges informels et de la méfiance vis-à-vis de la volatilité du franc congolais.
Un défi pour la stabilité économique régionale
La montée en puissance du shilling ougandais dans l'est de la RDC met en lumière la nécessité pour les autorités congolaises de renforcer la confiance dans leur propre monnaie. Cela pourrait passer par des mesures de stabilisation économique, de contrôle des changes, et d’appui au commerce local pour réduire la dépendance aux monnaies étrangères.