La prise de Goma par la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, marque un tournant dramatique dans le conflit qui ravage l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). La situation est de plus en plus préoccupante, car elle expose les intentions expansionnistes du Rwanda, qui semble vouloir étendre son influence sur une région déjà dévastée par des décennies de guerre.

Depuis novembre 2021, le M23, sous l’égide de Kigali, a intensifié les combats contre l'armée congolaise, forçant près de 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers, principalement autour de Goma, une ville stratégique du Nord-Kivu. La reprise des combats, après l'échec d'une médiation angolaise et la rupture du cessez-le-feu cet automne, n’a fait qu’aggraver la crise humanitaire.

La prise de Goma par le M23 s’apparente à une occupation rwandaise déguisée, faisant de Kigali le véritable acteur derrière la rébellion. Le rapport d’experts de l'ONU de 2024 a confirmé ce que beaucoup avaient soupçonné : les forces rwandaises dirigent en grande partie les opérations du M23, une situation qui place le Rwanda au cœur du conflit. Cependant, la communauté internationale reste réticente à désigner explicitement le Rwanda comme responsable, préférant un langage vague et des circonlocutions qui ne font que retarder une prise de position décisive.

Le Rwanda, un petit pays marqué par le génocide des Tutsi en 1994, a réussi à se redresser économiquement et politiquement sous la houlette de son président Paul Kagame. Ce dernier justifie l’intervention militaire rwandaise par la présence présumée d'anciens génocidaires hutu en RDC. Toutefois, l’occupation de Goma semble davantage refléter une volonté expansionniste du Rwanda, qui cherche à renforcer son emprise sur les ressources naturelles de l’Est de la RDC. Le contrôle des minerais rares de cette région constitue un atout stratégique pour Kigali, d'autant plus que le Rwanda est largement impliqué dans l’exploitation de ces ressources.

La situation à Goma, si elle n'est pas rapidement résolue, risque de provoquer une nouvelle escalade du conflit et une crise humanitaire d'une ampleur sans précédent. L'ONU, qui entretient la plus grande mission de maintien de la paix dans la région, peine à réagir de manière cohérente et décisive. Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé au retrait des forces extérieures, sans mentionner spécifiquement le Rwanda, illustrant l'hésitation de la communauté internationale à affronter la réalité géopolitique du conflit.

Dans ce contexte, l’Union européenne et la France, après des années de silence, ont enfin pris position, condamnant l'offensive du M23 et son soutien rwandais. Cependant, pour que des progrès significatifs soient réalisés, il est impératif que la communauté internationale, et en particulier les États-Unis, exerce une pression ferme sur Kigali. La situation en RDC, comme en Ukraine, démontre que la guerre n’est pas un simple affrontement entre groupes rebelles et armée nationale, mais bien un conflit entre deux États souverains, dont l'un, le Rwanda, semble déterminé à imposer sa volonté sur son voisin, la RDC.

L’inaction et l’ambiguïté de la communauté internationale ont permis au régime de Kagame de poursuivre ses ambitions expansionnistes sans véritable opposition. Il est maintenant temps de faire face à la réalité du terrain et d'exiger des réponses claires et des actions concrètes pour mettre fin à cette guerre et garantir la souveraineté de la RDC.

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