Face à l'intensification du conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le Gouvernement congolais a durci ses mesures et menacé de recourir à la peine de mort contre toute personne, notamment les journalistes, religieux, et acteurs de la société civile, accusée de relayer ou de soutenir, directement ou indirectement, les actions du M23 et de l'armée rwandaise.

Escalade dans la gestion de l’information

Cette déclaration, faite ce mercredi, marque un tournant dans la manière dont le gouvernement congolais cherche à contrôler la narration médiatique pendant la crise. Après avoir retiré l’accréditation de Al Jazeera pour avoir diffusé une interview avec Bertrand Bisimwa, le leader du M23, et adressé un avertissement à des médias internationaux tels que RFI, France 24, et TV5 Monde, Kinshasa semble désormais vouloir imposer des mesures plus sévères pour endiguer ce qu’il considère comme de la propagande ennemie.

La "rigueur de la loi" et la peine capitale

Le gouvernement a indiqué qu'il appliquerait "la rigueur de la loi", y compris des peines sévères, contre toute personne ou organisation perçue comme collaborant avec les forces rebelles du M23 ou soutenant l'agression extérieure, notamment à travers des actions médiatiques. Bien que la peine de mort soit en pratique en moratoire depuis plusieurs années en RDC, elle est à présent évoquée comme un moyen juridique de traiter ce qu’il considère comme de la complicité avec l'agression.

Ciblage des journalistes et religieux

Les journalistes sont les principaux visés par cette mesure. Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a notamment dénoncé une couverture médiatique biaisée, accusant certains médias de diffuser des informations alignées avec les objectifs des groupes terroristes. Ceux qui diffusent des contenus favorisant les rebelles du M23 ou le Rwanda, accusé de soutenir ces derniers, risquent désormais des poursuites pour trahison, un crime passible de la peine capitale en RDC.

Les religieux, également pointés du doigt par les autorités, sont accusés de tenir des discours ambigus ou complaisants à l'égard des milices armées et des pays supposément impliqués dans l'insurrection à l'Est. Le Gouvernement semble particulièrement vigilant face aux déclarations publiques de certains leaders spirituels, qu’il juge potentiellement néfastes pour l’unité nationale.

Contrôle de la narration médiatique dans un contexte de guerre

Cette décision s’inscrit dans un contexte où la guerre de l'information joue un rôle crucial dans la perception du conflit à l'Est du pays. Le Gouvernement congolais cherche à exercer un contrôle strict sur les récits médiatiques concernant la situation de guerre, en particulier ceux diffusés à l'international. Ce durcissement des mesures pourrait bien avoir des répercussions sur la liberté de la presse en RDC, et amène des questions sur l'équilibre entre la lutte contre la propagande et les droits à la liberté d'expression.

Cette escalade des mesures juridiques montre à quel point le Gouvernement congolais est déterminé à contenir toute forme de soutien public ou médiatique à l'égard du M23 et de ses alliés, renforçant ainsi l’importance de la guerre de l’information dans ce conflit complexe.

LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top