La province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), a une nouvelle fois été le théâtre de violences meurtrières dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 février 2025. Des hommes armés identifiés comme appartenant à la milice CODECO (Coopérative pour le développement du Congo) ont mené une triple attaque dans le territoire de Djugu, semant la terreur parmi les populations civiles. Ces attaques, qui ont fait plusieurs morts et causé d’importants dégâts matériels, soulignent l’urgence d’une réponse sécuritaire ferme et coordonnée pour mettre fin à l’insécurité dans cette région.
Une nuit de terreur
Les attaques ont ciblé trois localités du territoire de Djugu : le camp Plateau, situé au centre de Djugu, Banana près de Dhego, et la région de Largu. Selon Me Jean-Claude Ngadjole, président de l’association culturelle ENTE, qui regroupe les membres de la communauté Hema, ces assauts ont fait au moins sept morts et de nombreuses maisons ont été incendiées. « Nous sommes en train d’alerter, les autorités doivent étouffer cette menace… La CODECO a commencé des attaques depuis un moment, et ces attaques se multiplient. Les autorités sécuritaires doivent agir pour qu’on ne compte plus de morts », a-t-il plaidé.
Un dimanche tragique à Bahema Nord
Le dimanche 23 février, la violence s’est poursuivie avec une nouvelle attaque des miliciens de la CODECO dans les villages de Ngazba et Buki, situés dans le groupement Buku de la chefferie des Bahema Nord. Entre 10 h 30 et 11 h 20, les assaillants, venus des villages de Tatsi, ont incendié 11 maisons, semant la panique parmi les habitants. Heureusement, l’intervention rapide des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la MONUSCO a permis de repousser les miliciens avant qu’ils n’atteignent le centre commercial de Largu, évitant ainsi une tragédie plus grande.
Une situation sécuritaire alarmante
Ces attaques répétées témoignent de la situation précaire et instable qui prévaut dans l’Ituri, une province en proie à des conflits armés récurrents depuis des années. La CODECO, une milice principalement composée de membres de la communauté Lendu, est accusée de multiples exactions contre les civils, notamment des massacres, des pillages et des incendies de villages. Ces violences intercommunautaires, souvent alimentées par des tensions ethniques et des rivalités foncières, ont déjà fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes.
Appels à l’action
Face à cette escalade de violence, la société civile locale et les leaders communautaires ont lancé un appel urgent aux autorités pour qu’elles prennent des mesures concrètes afin de protéger les civils et rétablir la sécurité dans la région. « Les autorités compétentes doivent assumer leurs responsabilités et mettre fin à cette spirale de violence. Nous ne pouvons plus continuer à compter les morts et les déplacés », a déclaré le vice-coordonnateur de la société civile de Bahema Nord.
Une réponse sécuritaire et politique nécessaire
Pour mettre fin à ces violences, une réponse multidimensionnelle est nécessaire. Sur le plan sécuritaire, il est crucial que les FARDC et la MONUSCO intensifient leurs efforts pour neutraliser les groupes armés et protéger les populations civiles. Parallèlement, une solution politique durable doit être trouvée pour résoudre les tensions intercommunautaires et les conflits fonciers qui alimentent ces violences. La réconciliation entre les communautés Hema et Lendu, ainsi que la justice pour les victimes, sont des étapes essentielles pour restaurer la paix dans l’Ituri.
Conclusion
Les attaques de la CODECO à Djugu et dans les environs rappellent une fois de plus l’urgence de la situation dans l’Ituri. Alors que les civils continuent de payer un lourd tribut à ces violences, il est impératif que les autorités congolaises et la communauté internationale agissent de manière concertée pour mettre fin à l’insécurité et apporter une paix durable à cette région déchirée par les conflits. Sans une action ferme et immédiate, le cycle de la violence risque de se perpétuer, avec des conséquences désastreuses pour les populations locales.