Le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a révélé ce mardi 18 février 2025 que le Rwanda fait perdre chaque année plus d’un milliard de dollars américains à la République démocratique du Congo (RDC) à travers l’exploitation illicite des ressources minières congolaises. Cette déclaration a été faite lors d’un briefing de presse conjoint avec Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, à Kinshasa.
Un pillage organisé des ressources congolaises
Kizito Pakabomba a détaillé les mécanismes par lesquels le Rwanda s’enrichit illégalement aux dépens de la RDC. « Vous avez vu les chiffres qui ont été présentés sur l’or. Il y avait des exportations d’un milliard de dollars pour l’année écoulée.
Mais pour les deux prochaines années, les prévisions indiquent qu’elles atteindront 2 milliards USD. D’où vient le doublement des exportations que le Rwanda va réaliser ? Cela vient justement de l’occupation de notre territoire où il y a des exploitations d’or », a-t-il expliqué.
Le ministre a également alerté sur le pillage du coltan congolais, en particulier depuis la prise de la mine de Rubaya, au Nord-Kivu, par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par les forces rwandaises. « Aujourd’hui, un kilo de coltan coûte peut-être 70 USD. Depuis la prise de la mine de Rubaya par le M23, ce sont plus de 150 tonnes, soit 150 000 kilos, que vous multipliez par 70 dollars pour obtenir les vrais chiffres de ce qui part chez nos voisins », a-t-il déclaré.
Un frein au développement de la RDC
Selon Kizito Pakabomba, ces pillages massifs privent la RDC des ressources nécessaires pour financer son développement. « Ce sont ces sommes pillées qui empêchent la RDC de poursuivre son processus de développement et d’utiliser ses atouts, notamment son secteur minier », a-t-il déploré.
Le ministre a appelé les acheteurs internationaux à ne pas se procurer les minerais vendus par le Rwanda, qualifiés par Kinshasa de « minerais de sang ». « Ces minerais sont extraits dans des conditions inhumaines et financent des conflits qui détruisent notre pays », a-t-il rappelé.
Une promesse de justice
Pour sa part, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à traduire en justice les responsables des pillages, viols et massacres commis dans l’Est de la RDC. « Les coupables de ces crimes répondront de leurs actes devant la justice. Nous ne laisserons pas ces violations impunies », a-t-il promis.
Un contexte régional explosif
Ces révélations interviennent dans un contexte où la RDC fait face à une agression armée dans l’Est du pays, menée par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Les tensions régionales et les pillages systématiques des ressources minières congolaises exacerbent la crise humanitaire et économique dans la région.
Le gouvernement congolais continue de dénoncer ces pratiques et de mobiliser la communauté internationale pour mettre fin à cette exploitation illégale.
Conclusion
Les déclarations des ministres Kizito Pakabomba et Patrick Muyaya mettent en lumière l’ampleur du pillage des ressources minières congolaises par le Rwanda et ses conséquences désastreuses pour le développement de la RDC.
Alors que la guerre dans l’Est du pays continue de faire des ravages, la mobilisation internationale est plus que jamais nécessaire pour mettre fin à cette exploitation illégale et soutenir les efforts de la RDC pour rétablir la paix et la stabilité.
Restez informés pour suivre les développements de cette crise et les actions du gouvernement congolais pour protéger ses ressources et son peuple.