Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l’unanimité, ce vendredi 21 février 2025, une résolution contraignante contre l’invasion rwandaise de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision, fondée sur le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies (action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression), marque une victoire diplomatique majeure pour le président Félix Tshisekedi et son gouvernement.
Une résolution historique
La résolution, présentée par la France, exige que les Forces de défense rwandaises (RDF) cessent immédiatement de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23) et se retirent sans conditions préalables du territoire congolais. « Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité demande aux Forces de défense rwandaises de cesser de soutenir le M23 et de se retirer immédiatement du territoire de la RDC sans conditions préalables », a déclaré l’organe exécutif de l’ONU.
Le texte condamne fermement l’offensive et les avancées du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, soutenues par l’armée rwandaise, ainsi que leur contrôle de la ville de Goma, la prise de l’aéroport et des principales entrées de Goma et de Bukavu. Il exige également que le M23 « cesse immédiatement les hostilités, se retire de Goma, de Bukavu et de toutes les zones contrôlées, y compris les routes terrestres et lacustres, et annule complètement la mise en place d’administrations parallèles illégitimes sur le territoire de la RDC ».
Un cessez-le-feu urgent
Le Conseil de sécurité a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, comme l’ont demandé les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Il a salué la déclaration de la RDC appelant à la mise en œuvre immédiate de ce cessez-le-feu et exprimé son soutien aux efforts déployés par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) et la SADC-EAC à cette fin.
« Le Conseil de sécurité les appelle à travailler en étroite collaboration avec la MONUSCO concernant la mise en œuvre du cessez-le-feu, et se tient prête à envisager un rôle éventuel de la MONUSCO dans la mise en œuvre et le suivi de l’accord de cessez-le-feu dès la finalisation de celui-ci », a précisé la résolution.
Soutien à la MONUSCO et à la souveraineté congolaise
Le Conseil de sécurité a réaffirmé son plein soutien à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), soulignant qu’aucune tentative visant à compromettre sa capacité à s’acquitter de son mandat ne sera tolérée. Il a également condamné l’exploitation et le trafic illicites systématiques des ressources naturelles dans l’Est de la RDC et réaffirmé son attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale du pays.
Une solution pacifique et durable
Le Conseil de sécurité a exhorté la RDC et le Rwanda à revenir sans conditions préalables aux pourparlers diplomatiques pour parvenir à une résolution durable et pacifique du conflit. Il a réaffirmé le rôle crucial des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que la nécessité de renforcer leur coordination, harmonisation et complémentarité.
« Le Conseil de sécurité soutient la mise à profit des progrès réalisés par le médiateur désigné par l’UA, le président João Lourenço, dans le cadre du processus de Luanda, exhorte les deux parties à mettre en œuvre pleinement et rapidement leurs engagements pris dans le cadre du processus de Luanda concernant la mise en œuvre du plan harmonisé de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le désengagement des forces du territoire de la RDC », lit-on dans la résolution.
Un message clair de la communauté internationale
Prenant la parole après l’adoption du texte, le représentant de la France, auteur de la résolution, a déclaré que celle-ci délivre un message clair : « Il n’y a pas de solution militaire au conflit dans l’Est de la RDC ; l’offensive menée par le M23, soutenu par le Rwanda, doit cesser ».
Conclusion
L’adoption de cette résolution marque un tournant dans la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Elle représente une victoire diplomatique pour le gouvernement congolais et un espoir pour les populations affectées par les violences. Cependant, la mise en œuvre effective de cette résolution et le respect des engagements pris par les parties restent des défis majeurs.
La communauté internationale, sous l’égide de l’ONU, doit maintenant veiller à ce que cette résolution soit appliquée et que la paix soit rétablie dans la région des Grands Lacs.