La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), est en proie à une situation sécuritaire confuse et tendue depuis l’incursion des combattants Wazalendo dans la matinée du lundi 3 mars 2025. Leur présence, signalée dès la nuit du dimanche, a semé l’inquiétude parmi les habitants, tandis que des détonations d’armes lourdes et légères ont retenti dans plusieurs quartiers, créant un climat de peur et d’incertitude.
Une incursion qui plonge la ville dans l’inquiétude
Selon plusieurs sources locales, les combattants Wazalendo ont mené une percée au Camp TV, une zone stratégique de Bukavu, avant d’être signalés dans d’autres parties de la ville. Bien qu’ils n’aient pas encore pris le contrôle total de Bukavu, leur présence a suffi à plonger la population dans un état de vigilance extrême. « La situation reste incertaine », confirment des sources sur place, soulignant que les intentions des combattants et les réactions des forces de sécurité restent floues.
Les habitants de Bukavu ont été réveillés par des tirs nourris dans la matinée, alimentant les rumeurs et les craintes. « Nous avons entendu des tirs, mais il est difficile de savoir exactement ce qui se passe », témoigne un habitant, résumant le sentiment général d’angoisse qui règne dans la ville. Par mesure de sécurité, de nombreux habitants ont choisi de se confiner chez eux, et les rues de Bukavu sont restées désertes tout au long de la journée.
Une atmosphère de peur et de prudence
L’incursion des Wazalendo à Bukavu intervient dans un contexte déjà marqué par une instabilité sécuritaire croissante dans l’est de la RDC. Les Wazalendo, dont le nom signifie « patriotes » en swahili, sont des groupes armés locaux qui se sont multipliés ces dernières années, souvent en réponse à des menaces extérieures ou à des conflits régionaux. Cependant, leur rôle et leurs actions restent ambigus, certains groupes étant accusés d’exactions contre les populations civiles.
À Bukavu, leur présence soudaine a ravivé les traumatismes d’une région longtemps éprouvée par des décennies de conflits armés. Les détonations entendues dans plusieurs quartiers ont rappelé aux habitants la fragilité de la paix dans la région, tandis que l’absence d’informations claires des autorités a exacerbé le sentiment d’insécurité.
Les réactions des forces de sécurité en attente
Alors que la situation évolue, les forces de sécurité congolaises n’ont pas encore réagi officiellement à l’incursion des Wazalendo. L’incertitude plane quant à la stratégie qui sera adoptée pour repousser les combattants et rétablir l’ordre dans la ville. Les habitants, quant à eux, espèrent une intervention rapide et efficace pour éviter une escalade de la violence.
Dans l’attente de clarifications, la population de Bukavu reste sur le qui-vive, partagée entre l’espoir d’un retour au calme et la crainte de nouveaux affrontements. Les commerces, les écoles et les administrations ont suspendu leurs activités, et la vie quotidienne est à l’arrêt.
Un appel à la prudence et à la solidarité
Face à cette situation, les autorités locales et les organisations de la société civile appellent à la prudence et à la solidarité. Il est essentiel que les habitants évitent de propager des rumeurs et restent informés par des sources fiables. Par ailleurs, les forces de sécurité sont encouragées à agir avec discernement pour protéger les civils tout en neutralisant les menaces.
L’incursion des Wazalendo à Bukavu rappelle une fois de plus les défis sécuritaires auxquels fait face l’est de la RDC. Pour retrouver une stabilité durable, il est crucial de renforcer les mécanismes de sécurité, de promouvoir le dialogue entre les communautés et de s’attaquer aux causes profondes des conflits. En attendant, les habitants de Bukavu espèrent que cette crise passera rapidement, leur permettant de retrouver un semblant de normalité.